Giovanni Gabrieli

Giovanni Gabrieli (1557-1612)

Gabrieli étudia avec son oncle le compositeur Andrea Gabrieli, avec Orlando Lassus et fut l'assistant de Claudio Merulo. Il fut titulaire des orgues de la basilique Saint-Marc à Venise. Comme d'autres compositeurs avant et après lui (Monteverdi par exemple), il créa de saisissants effets spatiaux grâce à la disposition de l'église San Marc où les deux loges pour les chœurs se font face. Plusieurs de ses pièces sont écrites pour qu'on entende d'abord un chœur sur la gauche avant que le chœur situé à droite ne réponde.
Gabrieli fut un des premiers à utiliser la basse continue, à donner des indications de nuances (jouer plus ou moins fort) et à utiliser des parties instrumentales dans les œuvres chorales.

Symphoniæ sacræ II, 1615 - The Taverner Choir, London Cornett, Andrew Parrott (L’Oiseau-Lyre 1993 et 2008)
In Festo Sanctissimæ Trinitatis – La Fenice, Jean Tubéry (Ricercar 2000 puis Assai 2003, Ricercar 2008)


Sonate e Canzoni per concertar con l’organo – Concerto Palatino, Bruce Dickey, Charles Toet (HM 2000 et 2007)
La Fête de Saint Roch, Venise 1608 – La Capella Ducale, Musica Fiata Köln, Roland Wilson (Sony 1995)

Il va falloir que je me paie les quatre ! surtout que c'est à bon prix en ce moment.

Les trois premiers, oui, le quatrième, je ne suis pas sûr, mais il y a par ailleurs l'oncle Andrea Gabrieli et ses Psaumes de David chez CPO par la Capelle Ducale Venetia (Livo Picotti) qui ont le mérite d'être disponibles

tiens un compositeur que j'ai surement à tord laissé un peu sur la touche...un peu lassé dans mon souvenir par ses fastes cuivrés plus solennels que joyeux?

Ah, tu me prends un peu à court ! Je n'aurais pas qualifié notre bon Giovanni de solennel, mais il faudrait que j'écoute quelque chose de lui en ayant ça à l'esprit pour en dire plus.

oh ce 'est peut être qu'une impression vague que je n'aurais pas en le réécoutant?

Sonate e canzoni : les cuivres sont en effets très présents ; je ne trouve pas que cela soit plus solennel que Schütz qui a été à son école, je dirais plutôt ample et retenu.

oh je ne prétends pas avoir utilisé le mot précis ...bien que la solennité se traduise aussi par des mouvements amples et retenus...C'est vrai que Schutz a pas mal de mouvements de ce style...mais en exagerant (d'autant plus que je le connais quand peu!) j'ai "l'impression" qu'il n'y a que çà dans Gabrieli? Alors que Schûtz est beaucoup plus varié?

Tu sais, les mots sont mon péché mignon ! J'ai remplacé le solennel qui t'est venu à l'esprit parce qu'il ne décrit pas mon impression (mais j'ai moi aussi de certaines œuvres un souvenir qui apparaît bien inexact quand je les écoute de nouveau).
J'écouterai quelques autres Gabrieli : il faut un peu de matière pour répondre à ta question !

merci car réellement, alors que j'aime beaucoup cette période, je n'ose me lancer dans un Gabrieli car je n'y vois, (j'espère à tord , que des ensembles de cuivres accompagnant les choeurs, solistes, et quelques fois seuls

Music for San Rocco, Gabrieli Consort and Players dir. Paul McCreesh

Le point faible à mes oreilles, ce sont les contre-ténors.
Je comparerai au programme de Wilson (ci-dessus) quand j'aurai remis la main sur lui.

Il y a une remarquable polyphonie dans les Psaumes de David (plus haut). Une interprétation où tout vient créer une aura dans laquelle on se trouve. C'est pour moi un de ces disques qui dépassent le bon rendu en s'affirmant par une présence.