Ernst Krenek

Dans les années 1928-1938, il est l'un des compositeurs vivants les plus joués grâce à son opéra Johnny spielt auf son opéra (1927) qui raconte l'opposition entre un violoniste classique et un violoniste de jazz.
Les Nazis le déclarent « artiste dégénéré » à l’annexion de l’Autriche et il émigre aux États-Unis où il étudie la musique médiévale et la musique sérielle. Bien qu'il reste très prolifique et compose jusqu'à sa mort dans les genres les plus divers, Ernst Křenek ne réussit pas à retrouver la célébrité.

Œuvres principales
Opéras
Der Sprung über den Schatten, op. 17 (1923)
Orpheus und Eurydike, op. 21 (1923)
Jonny spielt auf, op. 45 (1925)
Leben des Orest, op. 60 (1928–29)
Karl V, op. 73 (1931–33)
Dark Waters, op. 125 (1950)
Der goldene Bock, op. 186 (1962–63)
Der Zauberspiegel, op. 192 (1963–66)
Sardokai, oder Das kommt davon, op. 206 (1967–69)

Musique chorale
Die Jahreszeiten (Hölderlin), op. 35 (1925)
Lamentatio Jeremiae prophetae, op. 93 (1941–2)
Santa Fe Timetable, op. 102 (1945)
Missa duodecim tonorum, pour chœur mixte et orgue, op. 165 (1957–58 )

Lieder
Reisebuch aus den österreichischen Alpen, op. 62 (1929)
Sestina, pour soprano et 8 instruments, op.161 (1957)

Symphonies
Symphonie n° 1, op. 7 (1921) n° 2, op. 12 (1922), n° 3, op. 16 (1922), Symphonie pour vents et percussions, op. 34 (1924-25), Petite symphonie, op. 58 (1928), Symphonie n° 4, op. 113 (1947) , n° 5, op. 119 (1949), « Pallas Athene », op. 137 (1954)

Concertos et œuvres concertantes
Concerto pour violon n° 1, op. 29, n° 2, op. 140
Petit concerto pour clavecin, orgue et orchestre de chambre, op. 88
Concerto pour violon, piano et petit orchestre, op. 124
Concerto pour harpe et orchestre de chambre, op. 126
Concerto pour violoncelle n° 1, op. 133, n° 2, op. 236
Capriccio pour violoncelle et orchestre, op. 145
Quatre concertos pour piano
Concertos pour orgue, notamment le concerto op. 230 pour orgue et orchestre à cordes (op. 235 avec orchestre complet)

Musique de chambre
Quatuor à cordes n° 1, op. 6, n° 2, op. 8, n° 3, op. 20, n° 4, op. 24, n° 5, op. 65, n° 6, op. 78, n° 7, op. 96, n° 8, op. 233
Sonates pour piano n° 1, op. 2, n° 2, op. 59, n° 3, op. 92, n° 4, op. 114, n° 5, op. 121, n° 6, op. 128, n° 7, op. 240
Sonates pour deux violons avec piano (n° 1 op. 3, n° 2 op. 99)
Sonates pourdeux violons solos (op. 33 et op. 115)
Sérénade pour clarinette trio à cordes, op. 4
Suite pour violoncelle, op. 84
Suite pour guitare, op. 164
Trio à cordes, op. 118
Trio à cordes Parvula Corona Musicalis: ad honorem Johannis Sebastiani Bach, op. 122
Trio à cordes en 12 variations, op. 237

Musique électronique
Spiritus Intelligentiae, Sanctus, op. 152, pour deux voix solos et bande son enregistrée (1956)
San Fernando Sequence, op. 185 (1963)
Exercices de dernière heure, op. 200 (1967)
Orga-Nastro, op. 212, pour orgue et bande son enregistrée (1971)
Il savait ce qu'il voulait, op. 227, avec narrateur, hautbois, piano, percussion et bande son enregistrée (1977)

Lamentations du prophète Jérémie, Rias-Kammerchor (HM 1995)
Lieder : Journal de voyage de deux amis dans les Alpes autrichiennes par Wolfgang Holzmair accompagné de Gérard Wyss (Philips 1998)

Symphonie n° 2, Lothar Zagrosek (Decca 1997)

Quintette Alpbach, Musique symphonique : Quatuor Petersen, Rosetto Wind Quintet (Capriccio 2007)

Il en a fait des choses Zagrosek semble-t-il.

tu y fais allusion un peu plus haut jean Michel...tu connais je suppose?

j'ai entendu des extraits de ses concertos pour pianos....j'ai beaucoup aimé!

AH le Krenek de Creed il m'inspire et m'interesse !!!

Belle pochette aussi!?

Jean a écrit:

tu y fais allusion un peu plus haut jean Michel...tu connais je suppose ?

Oui, je ne montre en général que ce que je connais. C'était mon premier Krenek, ses Lamentations. Bon, je vois, la question c'était pour avoir une idée de ce qu'on entend, mais pour ça, il vaut mieux que je me le repasse. Ce sera donc pour plus tard !

merci..;rien ne presse!

Jean a écrit:

Belle pochette aussi !?

Je préfère celle de l'original : deux hautes cheminées d'usine, entre elles, plus petit, un crucifix, une image de la déréliction. Illustration moins vendable mais plus conforme au contenu.

Les Lamentations font certes appel à des techniques de l'époque, mais ce qu'on entend ne s'en ressent pas beaucoup. Ce qui me frappe surtout dans ces Lamentations, c'est le grand calme qui s'en dégage - beaucoup plus que dans le genre devenu habituel au XVIII° siècle. Là où souvent le XVIII° produit des œuvres destinées à faire impression sur le fidèle, Krenek suscite un recueillement.

raison de plus pour mm'y interresser de plus près!

Je pense que tu aimeras.

J'ai écouté les Lamentations après de ma musique anglaise pour chœur : l’œuvre de Krenek me semble plus proche de l’Angleterre que de l’Allemagne pour ses choeurs.
La symphonie n° 2, comme le dit le compositeur lui-même, évoque les forces élémentaires de la nature. En cela, il est intéressant de la comparer à la Natursymphonie de Hausegger apparemment plus brute.

Je l'avais oublié

Jonny spielt auf (Jonny joue des airs de danse), dir. Lothar Zagrosek (Decca, coll. Musique dégénérée 1993)
Opéra qui met en scène le monde contemporain (jazz, trains) et un personnage figure de « l’intellectuel embarrassé, inhibé à l’humeur sombre de l’Europe centrale opposé à l’homme heureux et direct de l’homme de l’ouest. A la fin du drame il parvient par un acte de libre arbitre à briser les liens de ses inhibitions et trouver le salut dans la liberté du monde extérieur. »

Mise en scène de Jonny et commentaire en anglais.

La symphonie n° 2 par Lothar Zagrosek (Decca 1997) est tout à fait dans ce que j’aime : « mahlérienne » annonce la pochette qui en l’occurrence n’a pas entièrement tort. Elle est d’ailleurs dédiée à Anna Mahler, cette symphonie. Trois mouvements dont les deux premiers reposent sur un thème qui rappelle les « forces élémentaires de la nature ».

C'est son opus 12, une oeuvre de jeunesse qui subit l'influence de Mahler, effectivement, mais aussi du premier Schönberg.

J'ai entendu cet enregistrement très récemment, et j'ai bien aimé également.

Elégie Symphonique, Sept pièces faciles, Adagio et fugue, Cinq courtes pièces pour cordes, Pièce symphonique - Leopoldinum Orchestra dir. Ernst Kovacic (Capriccio 2009)
J’aime Krenek et voici un disque, par ailleurs fort bien enregistré, qui me donne ce que j’attends de sa musique, une sorte de densité souvent tragique. Un dodécaphonisme si bien intégré qu’on n’en remarque rien.

Six motets d’après des citations de Kafka (Sechs Motetten nach Worte von Franz Kafka), Œuvres pour chœur : Rias-Kammerchor dir. Hans-Christoph Rademann (HM 2010)
La cantate sur l’inconstance des choses de ce monde ferait presque croire que tout va de soi. Sur des poèmes baroques du temps de la Guerre de Trente Ans, on entend une inconstance sensible sur un fond presque uni et lisse. Chœur, soliste, l’un se détache sur l’autre, une fois qu’on y prête l’oreille, comment ne pas y percevoir un regard tragique même s’il parvient à rester distant.