Charles-Valentin Alkan

Charles-Henri-Valentin Morhange est né de parents juifs et prendra comme ses frères et sœur le nom d’Alkan qui est le prénom de leur père instituteur, Alkan Morhange. Charles-Valentin est d'abord un enfant prodige qui entre à 6 ans au Conservatoire de Paris où il étudie l'harmonie, l'orgue et le piano. Il est à 17 ans un virtuose réputé qui rivalise avec Franz Liszt ou Sigismond Thalberg.
Surnommé « le Berlioz du piano » par Hans von Bülow, il a cependant été peu présent au concert : dès l'âge de 20 ans, il se retire de la vie publique par misanthropie et il se consacre à la composition. Pour gagner sa vie, il donne des leçons et devient un pédagogue réputé. Il donne tous les ans Six petits concerts, salle Erard, où il présente en intermède quelques-unes de ses œuvres, au milieu d'un répertoire très classique.
Ses compositions ont été longtemps méconnues et restent encore peu enregistrées. Elles sont pourtant extrêmement originales et personnelles et d'une extrême difficulté d'exécution. Il meurt à 74 ans, selon la légende écrasé par sa bibliothèque alors qu'il saisissait le Talmud. Officiellement, il s'agit d'un « accident domestique ».

À l'instar de Frédéric Chopin, Alkan a écrit presque exclusivement pour le piano. Ses œuvres les plus importantes sont la Grande Sonate pour piano « Les Quatre Âges de la vie », op. 33, et ses Études, comparables en difficultés et en complexité aux Etudes d'exécution transcendantes de Liszt.

A l’occasion de son anniversaire demain 30 novembre :
Concerto pour piano seul – Troisième recueil de chants, Marc-André Hamelin (Hyperion 2007)

Sonate de concert pour violoncelle et piano – Grand duo concertant, Tedi Papavrami et Christoph Henkel, Huseyin Sermet (Auvidis 1993)

« Portrait » : Esquisses - Troisième recueil de chants – Préludes, Laurent Martin (Ligia 2003)

trop méconnu cet Alkan

Eh oui. Depuis que je l'ai découvert, il a une place bien particulière chez moi. Heureusement que Marc-André Hamelin prend sa défense !

oui et il n'est pas tout a fait le seul
le disque Valois est magnifique

Il y a aussi Ronald Smith chez EMI, mais il me parle moins :

je l'ai...comme toi un peu moins

Son oeuvre est très vaste, consacrée presque entièrement au piano. Il y a même une symphonie pour piano, en quatre mouvements comme une symphonie "normale". Un immense concerto pour piano seul (près de 50 minutes), où le pianiste tient à la fois le rôle du piano et de l'orchestre. La partition est tellement claire que ce concerto a été orchestré pour piano et orchestre à plusieurs reprises par plusieurs compositeurs (récemment par Klindworth).

En dehors du piano seul, on trouve deux petits concertos da camera pour piano et petit orchestre, et trois oeuvres de chambre qui tiennent sur un seul CD : le grand Duo concertant op 21, le Trio op 30 et la sonate de concert op 47.

Quelques pièces sont composées pour orgue ou piano à pédalier (dont un bombardo-carillon).

Dans le domaine vocal, quelques chants hébraïques et cette curiosité : une "Marcia funebre sulla morte de un papagallo", pour quatuor vocal, 3 hautbois et basson. (un papagallo, c'est un perroquet).

tu connais une version enregistrée de son immense concerto pour piano de 50 mn dans la version orchestrée?
j'en ai un chez naxos orchestré par Lindworth, l'opus 39...mais il ne fait que 24 mn en 1 mouvement

Préludes op. 31, Esquisses op. 63, Barcarolle op. 65, Toccatina op. 75 par Hüseyn Sermet (Naïve 2000, rééd. de Valois 1992)
Le programme ne recoupe qu’en partie celui de Laurent Martin. La réserve, c’est la prise de son, moins réussie : elle pourrait mettre plus en valeur le piano, il manque un velouté qui serait bienvenu.

Alkan, étant beau-fils de Mayer-Marix, inventeur de l'harmoniflute vers 1850 aurait-il écrit des compositions pour cet instrument?

Je ne crois pas : voir le catalogue des œuvres. Mais il y a de l'harmonium.

je ne connaissais pas cet "Harmoniflute"!...si Joachim passe par là il va certainement te répondre

Jean a écrit:

je ne connaissais pas cet "Harmoniflute"!...si Joachim passe par là il va certainement te répondre

J'ai un catalogue bien détaillé, il ne semble pas y avoir d'oeuvres écrites spécifiquement pour l'harmoniflûte. Mais il se peut que des pièces comme les prières op 64, les grands préludes op 66, l'impromptu sur Un fort rempart est notre Dieu op 69, composés pour piano à pédalier ou harmonium aient pu être également interprétés pour harmoniflûte.

Un article sur l'instrument :


La maison Busson, fondée en 1835 construisait d'abord des accordéons. Constant Busson décida alors d'exploiter le marché des instruments intermédiaires entre l'accordéon et l'harmonium, c'est ainsi qu'il inventa l'HARMONIFLUTE. Il le présenta à l'Exposition de 1855 à Paris. Le chroniqueur de cette exposition rapporte que Busson était à même de faire fabriquer ses instruments à bon compte par des prisonniers qui ne recevaient que le quart d'un salaire normal.

1. HARMONIFLUTE

FACTEUR - BUSSON
NUMERO - DATE - c. 1870
BOIS DU MEUBLE DIMENSIONS - 50 x 19 x 29
CLAVIER - Etendue 37 notes
COMPOSITION - 1 registre
2 jeux

jeu de 8' toujours tiré (sans registre)
Voix-céleste 8

SOUFFLERIE - un soufflet type accordéon, système foulant.
DIAPASON - A= 435 Hz, tempérament égal.

Cet harmonium qui est déjà petit se ferme encore pour entrer dans sa boîte de manutention. L'unique registre appelle le deuxième rang d'anches accordé plus haut que le premier et donne un aimable effet de voix-humaine qui rappelle assez bien Paris et les bords de Seine.
L'instrument était utilisé de différentes façons, quelquefois, on le jouait sur les genoux, d'autres fois, on le suspendait par un collier au cou de l'exécutant comme un mélodéon. D'autres fois encore, on le posait sur un support comportant une pédale pour actionner le soufflet. On croit qu'il était utilisé par les missionnaires qui visitaient les villages lointains où ils prêchaient et jouaient du haut de leur cheval.
Busson construisait aussi un gentil petit harmonium que l'on pouvait faire fonctionner à la main ou automatiquement. C'était à la base le même modèle que l'harmoniflûte construit pour recevoir en plus le mécanisme automatique.

source : http://escolore.chez.com/harmon/harmon.htm

L'harmoniflûte de Mayer-Marix mesure 80x70x40 cm, clavier de 4 octaves (29 touches blanches), avec registres "voix humaine" et voix céleste", ainsi que sourdine. Le pédalier peut être démonté du support. Ce serait donc un mini-harmonium portable.

@Joachim, le lien est inaccessible pour Windows, mais tes renseignements sont précieux. Merci.

Sonate pour violoncelle (Alkan et Chopin) par Alban Gerhardt au violoncelle et Steven Osborne au piano (Hyperion 2008)
Une interprétation en demi-teinte que j’aime bien, sans doute d’autant plus que je connais déjà l’œuvre d’Alkan (voir plus haut).
Avis de Huss et de Hurwitz, tous deux enthousiastes.

je l'ai dans le cd que tu présentes plus haut, avec Christoph Henkel et Sermet!..une belle oeuvre aussi pour moi!

Je suis assez sensible à Osborne et à Gerhardt en général - sinon, je ne me serais sans doute pas laissé convaincre à la deuxième version. Elles sont assez différentes pour que ça en vaille la peine, au demeurant.

J'ajoute sa grande sonate ''Les quatre âges'' immense oeuvre nécessitant une très grande forme mentale. La version que j'affectionne particulièrement est celle d'Alan Weiss, maintenant disponible par Brillant. Il est à mon avis plus versatile au niveau lyrique que M.A. Hamelin, ce qui est un plus.

Ah! j'oubliais. Faut surtout pas louper les 25 préludes op.33 par l'unique Olli Mustonen, du label Decca.