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 Edita Gruberova

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MessageSujet: Edita Gruberova   Edita Gruberova Icon_minitimeVen 30 Oct - 0:37

Edita Gruberová, née le 23 décembre 1946 à Bratislava (Slovaquie), est une soprano colorature slovaque


Elle est la fille unique de Gustav Gruber et d'Etela Gruberová. En 1959, elle entre dans un chœur d'enfants où elle fera la connaissance de la jeune Gabriela Beňačková. Lorsqu'elle a quinze ans, le docteur Julius Janko, pasteur à l'église protestante de Rača, prend en main son éducation musicale et lui enseigne le piano et le chant. Par la suite, elle entre au conservatoire, où elle suit l'enseignement de Maria Medvecká, qui lui fait aborder les airs de la Reine de la nuit dans La Flûte enchantée de Mozart.

Le 18 février 1968, elle fait ses débuts sur scène, dans le rôle de Rosina du Barbier de Séville de Rossini. À l'automne, elle se produit au Théâtre du Capitole de Toulouse à l'occasion d'un concours de chant où elle remporte le troisième prix. Le 14 décembre de la même année, elle fait ses débuts en Violetta dans La Traviata de Verdi au Théâtre de Banská Bystrica, où elle est engagée de manière permanente. Elle y chante par la suite les quatre rôles féminins des Contes d'Hoffmann d'Offenbach et celui d'Eliza Doolittle dans My Fair Lady de Frederick Loewe. C'est en 1971 qu'elle s'exilera hors de la Tchécoslovaquie communiste, pour n'y revenir qu'en 1979, lors d'une tournée avec l'Opéra de Vienne.

Le 7 février 1970, elle interprète la Reine de la nuit à l'Opéra d'État de Vienne. C'est un rôle qu'elle chantera cent quarante-quatre fois, sous la direction des plus grands chefs d'orchestre (Josef Krips, Herbert von Karajan, Wolfgang Sawallisch, etc.) et qu'elle enregistrera en studio à trois reprises (avec Alain Lombard, Bernard Haitink et Nikolaus Harnoncourt). Cela ne lui ouvre cependant pas l'accès à des rôles intéressants à Vienne. On ne l'engage que pour chanter des seconds rôles comme la voix de l'Oiseau de la forêt dans Siegfried de Wagner, une modiste dans Le Chevalier à la rose de Strauss, Tebaldo dans Don Carlo de Verdi, Barbarina dans Les Noces de Figaro de Mozart, Olympia dans Les Contes d'Hoffmann d'Offenbach, et même le rôle parlé d'Ida dans La Chauve-Souris de Johann Strauss fils. Si cette période est difficile à vivre, elle lui permet cependant de ne pas brûler les étapes, de laisser sa voix se développer à un rythme raisonnable et d'être très à l'écoute de ses partenaires.

En 1973, Gruberová travaille avec Ruthilde Boesch, son nouveau professeur de chant, le rôle de Zerbinetta d'Ariane à Naxos de Strauss pour une prise de rôle à Vienne. Cette année-là, elle chante la Reine de la nuit au Festival de Glyndebourne et en concert au Royal Albert Hall de Londres. Elle interprète ensuite pour la première fois Konstanze dans L'Enlèvement au sérail de Mozart à Graz puis enregistre le rôle de Fiakermilli dans Arabella de Strauss sous la direction de Georg Solti pour une version filmée par Unitel.

Herbert von Karajan l'engage pour chanter la Reine de la nuit au Festival de Salzbourg 1974 dans une production de Giorgio Strehler, qui ne sera jamais reprise. En 1975, elle se produit pour la première fois dans un récital de Lieder, à Vienne. La mélodie avec accompagnement au piano est un genre qu'elle continue à cultiver et dans lequel elle excelle. Elle aborde ensuite le rôle-titre de Lucia di Lammermoor de Donizetti à Graz.

C'est le 20 novembre 1976 qu'elle obtient le premier grand triomphe de sa carrière. Karl Böhm dirige une nouvelle production d'Ariane à Naxos, dans une mise en scène de Filippo Sanjust. Il a engagé Edita Gruberová après audition, ainsi qu'une pléiade de grands chanteurs comme Gundula Janowitz, Agnes Baltsa, James King, Barry McDaniel, Erich Kunz, Walter Berry, Heinz Zednik, Georg Tichy ou Gerhard Unger. Elle restera peut-être dans l'histoire de la musique comme la plus grande Zerbinetta de tous les temps ; Karl Böhm, qui avait personnellement connu Richard Strauss, a regretté que le compositeur n'ait pas eu la chance de l'entendre.

Elle fait ses débuts au Metropolitan Opera de New York en Reine de la nuit, sous la direction de James Conlon, en janvier 1977. Très peu à l'aise en avion et dans les grandes villes modernes, elle n'y donnera qu'un peu plus de vingt représentations durant sa carrière.

En 1978, l'Opéra de l'État de Vienne monte pour elle une nouvelle production de Lucia di Lammermoor, œuvre qui n'avait pas été représentée dans la capitale autrichienne depuis la tournée légendaire du Théâtre de la Scala de Milan avec Karajan et Maria Callas en 1954. C'est à nouveau un triomphe. Le bel canto romantique prend une part de plus en plus importante dans la carrière de la chanteuse. De Donizetti, elle abordera également Lucia di Lammermoor, La Fille du régiment, Maria Stuarda, Roberto Devereux, Anna Bolena ; de Bellini, elle chantera I Capuleti e i Montecchi à Londres, sous la direction de Riccardo Muti, comme en témoigne un disque paru chez EMI, Beatrice di Tenda, I puritani.

Sa collaboration avec le chef autrichien Nikolaus Harnoncourt a été très fructueuse. Ils ont particulièrement travaillé ensemble dans le domaine mozartien et ont enregistré ensemble Lucio Silla, La finta giardiniera, Così fan tutte (pour un film de Jean-Pierre Ponnelle), Don Giovanni, La Flûte enchantée et des airs de concerts rarement interprétés.

En 2003, elle fête au Bayerische Staatsoper de Munich ses trente-cinq ans de carrière en interprétant Rosina, le rôle de ses débuts. En mai 2004, elle interprète sa deux-centième Lucia, à Berlin. En décembre 2005, c'est Zerbinetta qu'elle interprète pour la deux centième fois, à l'Opéra d'État de Vienne, dans la production qu'elle a créée en 1976. Elle se produit principalement sur les scènes lyriques de Munich, de Barcelone, de Berlin, de Vienne et donne de nombreux concerts.

En février 2008, elle aborde le rôle-titre dans Lucrezia Borgia (Donizetti) en version de concert au Liceo de Barcelone. Après 40 ans de carrière, elle y fait montre d'un tel engagement et d'une telle maîtrise technique (un pianissimo soutenu pendant 20 secondes; un suraigu final triomphant) que le public en délire déploie des banderoles avec son portrait ou des slogans tels "Edita, simply the best" et la rappelle pendant 35 minutes. Sa prise de rôle scénique est prévue pour février 2009 à Munich.

En mai 2008, elle se produit en Italie lors de récitals de Lieder à Rome et à la Scala de Milan. Elle revient à Prague pour un récital d'airs d'opéras (de Mozart, Bellini, Donizetti) avec l'Orchestre de la Radio Tchèque. Elle termine sa saison 2007-2008 en chantant au mois de juin les rôles d'Elvira (les Puritains de Bellini) et d'Elisabetta (Roberto Devereux de Donizetti) à Munich, ainsi qu'un concert pour le championnat de football UEFA EURO 2008 à Vienne. En juillet, elle chante au Festival de Munich le rôle de Norma aux côtés d'Elīna Garanča, avec qui elle avait gravé sa dernière intégrale d'opéra chez Nightingale Classics.

Lors de la saison 2008-2009, elle se produira au Japon, en Suisse, en Allemagne et en Espagne, après avoir repris le rôle de Zerbinetta à l'Opéra de Vienne. Elle est également membre du jury du premier concours international de chant Marcello Viotti, en septembre 2008. Lors de ses concerts en Suisse (décembre 2008) et à Barcelone (avril 2009), elle abordera pour la première fois la grande scène de Donna Elvira (Don Giovanni de Mozart) et chantera également les airs de fureur d'Elettra (Idomeneo de Mozart), rôle qu'elle n'a jamais chanté sur scène mais qu'elle avait gravé en studio pour Decca, aux côtés de Luciano Pavarotti.

Gruberová n'a chanté en France dans des opéras qu'à quelques reprises :

En octobre 1976 à la Maison de la Radio à Paris dans le rôle-titre de La femme silencieuse de Richard Strauss (version de concert).
En juillet 1982 au Festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence, dans La Flûte enchantée.
En juillet 1989 à Versailles, dans La Traviata, pour une production sonorisée en plein air.
En 1994, au Palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg, dans "Roberto Devereux" de Donizetti (version de concert).
En 1999 à Nice, dans La Fille du régiment de Donizetti.
Ses deux seules apparitions à l'Opéra national de Paris datent de 1980 à l'Opéra Garnier et de 1990 à l'Opéra de la Bastille, pour des récitals avec piano. Elle a également donné des récitals à la Salle Pleyel, à la Salle Gaveau et au Théâtre des Champs-Elysées (où elle se produira à nouveau le 17 décembre 2009).
La voix d'Edita Gruberová est extrêmement puissante et endurante dans le suraigu. Elle est particulièrement connue pour sa maîtrise technique ( contrôle du souffle, vocalises rapides, sons filés jusqu'à la limite de l'audible ) qui lui permet d'assurer des rôles souvent difficiles dans le domaine du bel canto romantique où elle prend des risques phénoménaux. A la fin d'une représentation en version de concert de Beatrice di Tenda à Dortmund en novembre 2004, elle interpole un contre-mi bémol, non écrit dans la partition, ce qui provoque le délire d'un public habituellement beaucoup plus réservé lors des concerts classiques. Elle est l'une des rares cantatrices à donner les deux contre-sol dans le redoutable "Popoli di Tessaglia", air de concert de Mozart.

Des dizaines de disques viennent documenter son art mais comme la plupart des voix très aiguës, le son enregistré semble plus petit et dur que ce qu'il est en réalité. Les meilleurs enregistrements d'un point de vue sonore sont peut-être :

Wolfgang Amadeus Mozart, Airs de concert, avec Nikolaus Harnoncourt, Teldec, 1991, en public
Vincenzo Bellini, I puritani, Nightingale Classics, 1993, en public
Gaetano Donizetti, Roberto Devereux, Nightingale Classics, 1994
Gaetano Donizetti, Anna Bolena, Nightingale Classics, 1994
En vidéo, on peut notamment conseiller :

Wolfgang Amadeus Mozart, L'Enlèvement au sérail, Deutsche Grammophon, 1980
Wolfgang Amadeus Mozart, La Flûte enchantée, Deutsche Grammophon, 1983
Gaetano Donizetti, Roberto Devereux, Deutsche Grammophon, 2006
Une captation vidéo de la Maria Stuarda de Donizetti donnée en version de concert à Barcelone en novembre 2003 avec Edita Gruberova dans le rôle titre et Juan Diego Florez en Leicester a été réalisée par la télévision espagnole.
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MessageSujet: Re: Edita Gruberova   Edita Gruberova Icon_minitimeMar 10 Nov - 22:00

Festival Printemps de Prague : l’art de la reine du bel canto

26-05-2008 14:28 | Václav Richter

Applaudissements sans fin, cris, trépignement, c’est ainsi que la salle de Rudolfinum de Prague, débout et au bord du délire, a réagi au récital de la soprano Edita Gruberova. La reine du bel canto accompagnée de l’Orchestre de la Radiodiffusion tchèque placé sous la direction de son mari Friedrich Haider, a présenté, ce dimanche, à Prague un programme composé de grands airs d’opéra de Mozart, de Donizetti et de Bellini. Comme il fallait s’y attendre, son concert a été un des sommets du festival Printemps de Prague.


En 1971, la chanteuse slovaque Edita Gruberova choisit l’exil. Bien que les autorités communistes cherchent à l'effacer de la mémoire du public, les mélomanes tchèques et slovaques ne la perdent pas de vue et continuent à suivre, malgré le rideau de fer, sa fulgurante carrière internationale. Elle ne reviendra en Tchécoslovaquie qu’en 1979. Protégée par la citoyenneté autrichienne, elle chantera à Prague, malgré la colère des dignitaires communistes, dans le cadre de la tournée mémorable de l’Opéra d’Etat de Vienne. Aujourd’hui, à l’âge de 61 ans, la diva continue à triompher sur les grandes scènes du monde. Lors d’une conférence de presse à Prague, elle a révélé le secret de la longévité de sa voix :

« Vous savez, j’ai écouté pendant toute ma vie la voix de ma voix, à la différence de certains de mes collègues qui se laissent séduire par les propositions auxquelles ils ne savent pas résister ou par le désir de leur cœur. Evidemment moi aussi j’avais des ‘fantaisies’ et envie de chanter certains répertoires, mais finalement j’ai toujours respecté les règles de ma voix. C’est ça mon secret, qui d’ailleurs n’en en est pas un : ne pas dépasser les limites, rester dans mon domaine. »

Et la cantatrice de critiquer les carrières trop rapides de certaines vedettes de l’opéra qui parfois chantent, dès le début, un répertoire qui nécessite un mûrissement de la voix. Souvent les carrières météoriques de ces jeunes idoles de la scène finissent avant de commencer vraiment. Edita Gruberova se félicite d’avoir su résister à ces tentations et aux pressions des chefs d’orchestre, des directeurs de théâtre et de la publicité. A l’âge où les carrières d’autres sopranos sont finies depuis longtemps, les cordes vocales d’Edita Gruberova sont toujours en pleine forme. C’est ce qu’a constaté aussi le public du concert de ce dimanche. Le rédacteur de la station Vltava Jindřich Bálek, qui était dans la salle, résume :

«Nous avons été témoins de cette faculté incroyable de maîtriser la voix dans les nuances de dynamique et d’intonation inouïes. C’était une incessante suite de détails admirables. (…) Sa façon de chanter est tout a fait fascinante. On ne sait pas d’où viennent ces tons. D’un côté, c’est une alchimie spéciale de la voix, d’un autre côté c’est une méthode très réfléchie. Mais ce n’est jamais une perfection froide. Son chant est toujours vivant et exprime par chaque fioriture un trait psychologique.»

C’est donc grâce à la « prima donna assoluta » Edita Gruberova que nous pouvons éprouver aujourd’hui la frénésie que provoquait l’art des grandes cantatrices du XIXe siècle pour lesquelles Donizetti, Bellini et Rossini écrivaient leurs opéras et qui étaient vénérées comme des déesses. Grâce à la dernière diva Edita Gruberova, l’art de Giuditta Pasta, de Maria Malibran, des sœurs Grisi et d’autres voix légendaires n’est pas perdu.
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MessageSujet: Re: Edita Gruberova   Edita Gruberova Icon_minitimeMar 10 Nov - 23:35

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MessageSujet: Re: Edita Gruberova   Edita Gruberova Icon_minitimeMar 10 Nov - 23:39

une trés grande voix et à 61 ans elle continue encore et toujours!
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MessageSujet: Re: Edita Gruberova   Edita Gruberova Icon_minitime

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