Murray Perahia

Il entre à 17 ans au Mannes College où il étudie l'instrument, la direction d'orchestre et la composition avec Mieczysław Horszowski. L'été, il suit l'enseignement du Marlboro College, où il étudie entre autres avec Rudolf Serkin et Pablo Casals. En 1972, il gagne le concours Leeds, ce qui a pour effet d'assoir sa réputation de jeune talent. En 1973 il collabore avecBenjamin Britten et Peter Pears au Festival d'Aldeburgh. Il en est co-directeur artistique de 1981 à1989.
Ses premiers enregistrements importants sont l'intégrale des concertos pour piano de Mozart avec l'English Chamber Orchestra dirigé au piano. Dans les années 1980, il enregistre également les concertos pour piano de Beethoven avec le Royal Concertgebouw Orchestra dirigé par Bernard Haitink.
Perahia est lié d'une proche amitié avec Vladimir Horowitz. Ce dernier aura sur lui une influence majeure. En 1992, la carrière de Perahia est menacée par la découverte d'une malformation osseuse au niveau de son pouce. Depuis 2006, il vit à Londres.
Site du pianiste

Non seulement j'aime écouter ses Bach, surtout ses derniers, mais il parle en véritable artiste.

Je perçois la musique comme une version idéalisée de la vie, un monde parfait où toutes les dissonances se trouvent résolues, un guide qui nous indique où se trouve la beauté. La musique témoigne ainsi d’un au-delà qui nous dépasse.
La polyphonie – Prenons un morceau de Bach aux quatre voix indépendantes. Chacune suit son chemin et doit aller à son but. Elles se croisent, se mélangent. C’est la même chose dans le monde où chacun doit se réaliser dans l’harmonie.
Extrait de l’entrevue avec le pianiste (Classica , octobre 2009)

La modestie produit parfois l’effet inverse : la fadeur, la demi-mesure...
La modestie pour moi c’est tout autre chose : agir en fonction de l’idée que nous nous sommes fait de la volonté du compositeur. Idée toujours contestable, mais nécessaire pour qu’une partition ne se transforme pas en miroir de notre ego. Nous avons bien sûr un instinct, une première impression, ils donnent un contact privilégié avec l’œuvre. Le travail doit approfondir ; la paresse ou l’orgueil glisseront à sa surface.
(Entretien avec Gaëtan Naulleau, Diapason, novembre 2009)