Bohuslav Matej Cernohorsky

Le compositeur, pédagogue et prêtre de l’ordre des frères mineurs, Bohuslav Matěj Černohorský, né en 1684 à Nymburk dans une famille de treize enfants, est considéré avec Jan Dismas Zelenka comme le plus grand compositeur de l’époque baroque tchèque.
Le père de Bohuslav Matěj Černohorský, instituteur et organiste, enseigna à son fils les bases de la musique. Bohuslav Matěj a passé son enfance et son adolescence à Nymburk. A l’âge de quatorze ans il est parti à Prague pour suivre les cours à la faculté des lettres de l’Université Charles où il a découvert la scholastique médiévale du théologien dominicain Thomas d’Aquin. C’est à cette époque qu’il commença à se consacrer à la musique ; un ensemble de musiciens et de chanteurs des frères mineurs existait déjà à l’époque à la cathédrale Saint-Jacques où on installa un orgue en 1700. Bachelier à dix-huit ans, il est entré dans l’ordre des frères mineurs. En 1704, il a fait ses vœux monastiques, quatre ans plus tard il a définitivement terminé ses études ecclésiastiques et a été consacré prêtre.
Il est également le fondateur de l’Ecole tchèque de contrepoint du XVIII° siècle.Josef Seger, Jan Zach et František Tůma comptent parmi les représentants de son école . Chaque année ont lieu à Nymburk « Les journées B. M. Černohorský à Nymburk », un festival international organisé depuis 1991 à la mémoire du célèbre compositeur.
Dans la première décennie du XVIII° siècle, le jeune moine est parti en Italie à Assise. Il s’est installé à l’église de Saint-Antoine-de-Padoue, un des centres les plus importants de musique en Italie du Nord où il est devenu un organiste à succès. Après avoir passé dix ans en Italie, il est retourné à Prague à la cathédrale Saint-Jacques où il assumait la fonction de chef de chœur ; il était aussi au service de l’église de Týn (Týnský chrám) sur la place de la Vieille-ville. B. M. Černohorský est retourné en Italie dix ans plus tard. Les Italiens l’appelaient « Il Padre Boeme » (le Père tchèque). En 1722, il a obtenu le titre de maître de musique (magister musicæ) à Wroclaw. La mort a surpris Bohuslav Matěj Černohorský à Štýrský Hradec alors qu’il revenait d’Italie, sans doute de la peste.
B. M. Černohorský a compose de la musique d’église mais on n’a conservé que quatorze de ses œuvres, les autres ayant brûlé dans l’incendie de 1754 la cathédrale Saint-Jacques. Il s’agit surtout de fugues et de toccates. Parmi ses compositions les plus connues citons « Laudetur Jesus Christus », composition vocale et instrumentale, la fugue « Toccate en do majeur » et l’air « Regina Coeli », une composition instrumentale. Il ne faut certainement pas omettre les trois grandes fugues instrumentales, point culminant de l’œuvre du compositeur.

D'après Jaroslava Gregorová

Laudetur Jesus Christus et autres œuvres, Societas Incognitorum, dir. Eduard Tomaštik (Arta 2005)
Les œuvres sont belles, l’interprétation est bonne. Voilà une découverte, je me disais bien « société des inconnus », ça me dit quelque chose.

Encore un inconnu pour moi...

c'est ce cd que tu présentes?:

Non, ce n'est pas celui-là. Celui que je présente a été critiqué par Diapason début 2006 (mars). J'ai trouvé l'image sur un site tchèque.

ah ...tant pis! vu le prix je l'ai commandé!

Par contre on le trouve à la Fnac. C'est bien le seul endroit... Même mon marchand tchèque ne connaît pas.

merci!...pour une fois que la FNAC a quelques chose de rare!

je verrais si mon programme sera sensiblement différent

Sur le mien il n'y a que des pièces de Černohorský. J'en reparlerai une fois que je l'aurai réécouté puisqu'il est « nouveau » chez moi.
Rassure-toi, si tu m'avais dit Černohorský il y a quinze jours, j'aurais dit c'est un tchèque sans doute...

...quel étourdi je fais!! je n'avais pas vu que mon cd était un méli- mélo que je déteste (avec du Vivaldi , du Stavinski!!)

Vivaldi, pourquoi pas, mais Stravinsky, ça étonne un peu en effet !

Je n'ai écouté de lui que quelques pièces d'orgue qui ne m'ont pas laissé un souvenir impérissable, par conséquent, ne connaissant pas sa musique vocale, je ne peux rien en dire.
Mais s'il ressemble un peu à Zelenka, ce ne doit pas être mal.


J'ai fait un catalogue des oeuvres conservées (assez mince), chez Snoopy :


Œuvres pour orgue

Toccata en ut majeur
Fugue en sol dièse mineur
Fugue en ut mineur
Fugue en la mineur, con soggetto cromtico
Fugue en ré majeur
Fugue en fa majeur


Œuvres pour chœur

Laudetur Jésus-Christ, Offertoire pro omni tempore (1729) à quatre voix et instruments, en forme de prélude et fugue
Regina Coeli, antifone pour double chœur - aussi une version pour soprano, violoncelle et basse continue (1712)
Litanie Lauretanae
Vesperae minus Solenne : Dixit Dominus, Confitebor, Beatus vir, Laudate Pueri, Laudate Dominum, Magnificat - pour choeur, 2 violons et orgue (1702/10)
Quare Domine irasceris, Offertorium pour le 12ème dimanche après la Pentecôte, pour choeur à 4 voix, 2 violons, alto, 3 trompettes et orgue (Memento Abraham)
Quem lapidaverunt, Offertoire pour choeur à 4 voix et instruments
Precatus est Moyses, Offertorium pour le 12ème dimanche après la Pentecôte


Musique vocale avec instruments

Laudate Pueri, Psaume pour alto et orgue


Musique de Chambre

Sonate en trio sur la «Alleluia» de Pâques, pour violon, Gambe et clavecin

Il y a en effet des pièces pour orgue sur mon disque qui est remarquable à cause des pièces vocales.