A mon tour de vous présenter ma ville, mais je le ferai beaucoup plus simplement.
Généralités
Strasbourg (Strossburi en alsacien, Straßburg en allemand) est une ville située dans le nord-est de la France, sur la rive gauche du Rhin. C'est le chef-lieu de la région Alsace et du département du Bas-Rhin. La ville porte le titre de capitale européenne.
Septième ville de France par la population, elle est l'un des principaux pôles économiques du nord-est. La ville se distingue par un secteur secondaire très diversifié et un secteur tertiaire essentiellement tourné vers les activités financières, la recherche et le conseil aux entreprises. L'économie strasbourgeoise est également marquée par l'implantation de deux pôles de compétitivité, l'un dédié aux innovations thérapeutiques, l'autre aux véhicules du futur.
Ville frontière depuis toujours, Strasbourg est profondément biculturelle. Son histoire riche et tourmentée a laissé un patrimoine architectural remarquable. Son centre est entièrement classé patrimoine mondial de l'humanité par l’Unesco depuis 1988 et comprend notamment la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg et le quartier de la Petite France.
Strasbourg est également devenue le symbole de la réconciliation franco-allemande et plus généralement de l’Union européenne. La ville s’est progressivement spécialisée dans les fonctions politiques, culturelles, et institutionnelles. Elle est ainsi l’une des seules villes, avec Genève et New York, à être le siège d'organisations internationales sans être capitale d’un pays. Strasbourg est une ville de congrès internationaux, la deuxième de France après Paris.
La présence de plusieurs établissements nationaux renommés, comme le théâtre national, la bibliothèque nationale et universitaire et l’opéra national du Rhin en fait un centre culturel important. Strasbourg est aussi une grande ville étudiante. Ses universités sont résolument tournées vers l'international avec plus de 20% d'étudiants étrangers et plus de 100 nationalités représentées.
Étymologie
Le premier nom de la ville fut en celte Argentorate, romanisé en Argentoratum. L’étymologie de ce terme est discutée, certains y voyant un lien avec la déesse celte d'argent (Argent-, épithète liée à Argentia), identifiée avec la lune. L’acception la plus courante voudrait que la racine Argento (argent, luisant) désigne un cours d'eau (cf. l’Argens, l’Arques, l'Arc…), en l'occurrence, l'Ill (Ainos en gaulois). Cette hypothèse est renforcée par l’ancien nom de Horbourg (Argentovaria), commune également située sur l’Ill.
Rate désignant une enceinte, une fortification, cette hypothèse affirme donc qu'Argentoratum est l'enceinte sur l'Argenta, in extenso la cité de la rivière, du fleuve. Ce nom était alors en parfaite cohérence avec la perception de ce lieu frontière, situé à proximité du Rhin, partie intégrante du réseau de camps défendant le limes nord de l’empire romain.
Puis, à la suite de son intégration dans l’entité germanique, cette ville n'était plus frontalière, mais au cœur du réseau des cités allemandes. Sa perception n’était dès lors plus sur un axe fluvial et orienté nord-sud, mais routière et sur un axe est-ouest. Strasbourg était en effet au niveau d’un des rares ponts permettant de franchir le Rhin et de ce fait placée sur une route majeure est-ouest. Son nom évolua alors en Straßburg, le bourg sur la route (die Straße), découlant de Stratiburg, évoqué pour la première fois au VIe siècle par saint Grégoire.
Situation et accès
Altitude 143 m. - 264115 habitants - Paris 490 km. - 7ème ville de France (451 240 hab. avec la Communauté Urbaine de Strasbourg) (recensement 1999) -Lyon 488 km, Baden-Baden 57 km, Francfort 225 km, Bâle 127 km.
Histoire de Strasbourg
Bien que le site ait été occupé de façon permanente par les Celtes, la fondation d’Argentoratum est attribuée aux Romains qui construisent, en 12 avant Jésus Christ, un camp fortifié. Celui-ci fait partie de la ligne de défense établie pour défendre l’Empire des attaques des Germains. Autour de ce camp s’établit alors une agglomération qui subit plusieurs destructions au cours du temps, dont la plus terrible, par Attila en 451.
La ville est restaurée en 496 sous le nom de Strateburgum par les Francs qui favorisent le développement de la ville, après la conversion de Clovis au Christianisme. En effet, Argentoratum est l’une des rares villes de la région à avoir un Evêque, véritable gouverneur de l’époque.
Les VIIIe et IXe siècles sont prospères, la ville voit sa population doubler, une nouvelle cathédrale est construite et le commerce se développe, toujours sous la tutelle de l’évêque qui a les pleins pouvoirs. De nouvelles paroisses sont créées. En 842, la ville accueille Charles le Chauve et Louis le Germanique qui s’allient contre leur frère Lothaire pour le partage de l’Empire légué par Charlemagne et prononcent le Serment de Strasbourg, rédigé en langue romane (ancêtre du français) et en langue tudesque (ancêtre de l’allemand). Ce document est le plus ancien document en langues romane et tudesque. A l’issue de ce conflit en 843, le traité de Verdun attribue Strasbourg à Lothaire mais à sa mort, la ville revient à la Germanie.
En 962, Otton le Grand fonde le Saint Empire Romain Germanique et s’appuie sur l’Eglise en lui octroyant des pouvoirs temporels forts. Strasbourg obtient alors le droit de justice et celui de battre monnaie.
La ville continue à prospérer et à s’étendre. Une nouvelle enceinte est construite au XIIe siècle qui sera agrandie un siècle plus tard. Les bourgeois, écartés du pouvoir, souhaitent s’impliquer dans la vie politique et obtiennent en 1214 le droit de créer un conseil avant de prendre le pouvoir en 1262. S’ensuit une période trouble pendant laquelle les luttes de pouvoirs sont source de nombreux conflits. Le point culminant de ces conflits est la lutte de deux familles rivales, les Zorn et les Mullenheim, véritable guerre civile provoquant une révolte des Strasbourgeois. Le pouvoir revient alors à la classe marchande.
Suite à cette longue période de troubles, une nouvelle organisation politique se crée au XVe siècle : le Conseil de la Ville s’appuie sur les conseils des XIII, des XV et des XXI, un Ammeister (maire) est nommé par le Conseil tandis que quatre Stettmeister nommés par les nobles complètent l’administration. La ville compte alors plus de 16 000 habitants, frappe monnaie et obtient le statut de Ville libre d’Empire, ce qui en fait une véritable principauté.
La ville connaît aussi une grande effervescence intellectuelle. Gutenberg y invente l’imprimerie et la ville devient un important centre de l’imprimerie et la diffuse à travers l’Europe. Strasbourg est un centre important de l’humanisme qui voit passer les grands noms de cette époque tels que Sébastien Brant, Jean Geiler de Kaysersberg et Jacques Wimpheling. La ville adopte en 1524 la Réforme et attribue les églises aux Protestants. Strasbourg accueille les dissidents religieux et propage leurs idées grâce à l’imprimerie. La ville est alors à son apogée…
Mais le déclin arrive avec les guerres. L’Empereur Charles Quint, catholique, mène la guerre contre les princes protestants et leurs alliés (Strasbourg). La ligue protestante est vaincue, Strasbourg restitue la Cathédrale et deux églises aux Catholiques. La ville connaît aussi des difficultés financières.
La Guerre de Trente Ans éclate en 1618, guerre de religion européenne opposant les Protestants et les Catholiques. L’Alsace fut ravagée, mais Strasbourg resta neutre dans ce conflit. A l’issue de la guerre en 1648, par le Traité de Westphalie, l’Alsace revient à la France, mais Strasbourg reste Ville libre Impériale. La ville est isolée, affaiblie, n’a rien à attendre de l’Empire vaincu, et lorsqu’elle est assiégée par les troupes de Louis XIV, en septembre 1681, Strasbourg capitule et devient française. Elle conserve néanmoins la plupart de ses avantages.
Strasbourg devient hautement stratégique pour la France, véritable bastion sur le Rhin et accueille alors une importante garnison.
Cette annexion marque pour Strasbourg le début d’une nouvelle prospérité. La ville devient la capitale régionale, son université attire de grands noms tels que Goethe, la bourgeoisie s’enrichit et se construit de belles demeures.
La Révolution de 1789 est bien accueillie par la population et les nouvelles institutions sont rapidement adoptées. La ville connaît néanmoins le contrecoup de cette époque troublée, notamment pendant la Terreur qui sévit durant deux années. En 1792, le capitaine Rouget de L’Isle compose un chant pour l’armée du Rhin, qui deviendra la Marseillaise. Strasbourg sort fortement affaiblie de cette période de troubles. L’époque napoléonienne est, quant à elle, un retour à la prospérité et au faste qui dure jusqu’à la guerre de 1870. L’Allemagne annexe alors l’Alsace et une partie de la Lorraine. Lors du siège, la ville subit de graves destructions.
L’Allemagne veut dorénavant faire de Strasbourg un symbole de sa puissance. La ville est élevée au rang de capitale du Reichsland d’Alsace et de Lorraine. De nombreuses constructions sont édifiées dans le quartier allemand : la bibliothèque et le Palais Universitaire, la gare, la poste, le Parlement… La ville se transforme en grande ville industrielle, sa population double et sa vie intellectuelle renaît. Après la guerre de 14-18, pendant laquelle Strasbourg est relativement épargnée, l’Alsace revient à la France qui cherche à «franciser» la région à marche forcée, en oubliant la mixité de la culture alsacienne et les nombreux progrès sociaux acquis pendant la période 1870-1914.
Mais la Seconde Guerre Mondiale arrive, l’Alsace est à nouveau annexée par l’Allemagne et une politique de «germanisation» est lancée, très dure : interdiction du français, changement du nom des rues et des noms de famille à consonance française. Le 23 novembre 1944, Strasbourg est libérée par les troupes de Leclerc et l’Alsace revient à nouveau à la France. Strasbourg retrouve sa prospérité et l’Alsace est aujourd’hui l’une des régions les plus dynamiques de France. La ville est choisie pour être le siège du Conseil de l’Europe et du Parlement Européen.