Georges Enesco(en roumain George Enescu)
Céliny Chailley-Richez et Georges Enesco, en 1935
Né le 19 août 1881 à Liveni (Roumanie) et mort le 4 mai 1955 à Paris, il est le plus célèbre compositeur roumain. Il fut également violoniste virtuose, chef d'orchestre, pianiste et pédagogue.
Le père de Georges Enesco, agriculteur moldave propriétaire de ses terres à Dorohoi, dirige parfois des chorales ; il est accompagné occasionnellement à la guitare par sa femme. Très rapidement le petit Georges manifeste des dons extraordinaires pour la musique. Il apprend à jouer du violon qu'on lui offre pour ses quatre ans, auprès d'un virtuose tzigane. Son père le présente au compositeur Édouard Caudella, qui le fait entrer au Conservatoire de Iaşi, puis l'envoie étudier à Vienne (1888-1894). C'est à Paris que s'établit le jeune Enesco en 1895 pour poursuivre ses études musicales au Conservatoire.
A Paris, le compositeur et le virtuoseÉtudiant, Georges a déjà de nombreuses compositions à son actif, aussi bien pour piano que de musique de chambre, des mélodies, quatre symphonies d'école, et son
Poème Roumain (1898) créé par Édouard Colonne au Théâtre du Châtelet. Bientôt suivent les
Rhapsodies roumaines (1901-1902), sa première
Suite pour orchestre (1903) et sa
Première Symphonie (1905), ainsi qu'un cycle de Sept chansons de Clément Marot (1907) créé en présence de Debussy.
Il fréquente les salons parisiens, notamment ceux de la princesse Bibesco, et voyage à travers l'Europe jusqu'en Russie (1909). À New York, Gustav Mahler fait connaître sa
Première Suite. Dans sa Roumanie natale, où il est accueilli en résidence d'été au palais Peleş par la reine Carmen Sylva, le jeune musicien dirige en 1913 des compositions de Richard Wagner, l'ouverture des
Maîtres Chanteurs et le
Voyage de Siegfried sur le Rhin.
La Première Guerre mondiale le voit s'installer en Roumanie. Georges Enesco créera ses compositions, sa
Deuxième suite pour orchestre (1915) et sa
Seconde symphonie (1918). Il compose à cette même époque un
Trio avec piano qui anticipe le dernier Fauré et sept Pièces impromptues pour piano.
De la Sonate « dans le caractère populaire roumain » à ŒdipeÀ la fin du conflit, il partage sa vie entre la France où il acquiert une villa à Meudon et la Roumanie où il a rencontré la princesse Marie Cantacuzène qu'il finira par épouser, et bientôt le Nouveau Monde. Fondateur et premier président de la Société des compositeurs roumains et membre de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de France, il continue de composer — la célèbre
Sonate pour violon et piano "dans le caractère populaire roumain" (1926), son œuvre maîtresse l'opéra Œdipe (1923-1930), les Sonates pour piano (1924-1934), la
Suite Villageoise (1938) et donne de très nombreux récitals et concerts en France, aux États-Unis, en Pologne, en Roumanie où il se lie avec Béla Bartók.
Seconde guerre mondiale et exil La Seconde Guerre mondiale voit le retour d'Enesco dans son pays natal à Bucarest, ou encore dans la villa nichée au cœur des Carpates à Sinaïa. Il compose alors un triptyque incandescent de musique de chambre : les
Impressions d'enfance pour violon et piano (1940), un
Quintette pour piano et cordes (1940) et son second
Quatuor avec piano (1944).
La paix revenue, Enesco se produit comme chef ou violoniste à Moscou avec David Oïstrakh et Emil Guilels, à Bucarest avec Yehudi Menuhin ou au piano au côté de Ernst Wallfisch. L'instauration du régime communiste le conduit à s'exiler définitivement. Réfugié à Paris et bien qu'en butte à des difficultés tant financières que de santé, il achève le poème symphonique
Vox Maris, son second Quatuor à cordes (1951) à l'atmosphère épurée et, avec l'aide son compatriote Marcel Mihalovici, en 1954, sa testamentaire
Symphonie de chambre pour douze instruments solistes. Enesco s'éteint dans la nuit du 3 au 4 mai 1955.
L'œuvre musicaleLe langage musical d'Enesco, foncièrement original, est inspiré avant tout par le folklore réinventé tantôt nostalgique (« doïnas »), tantôt dansant ("horas"), de son pays natal, mais les traditions françaises (Debussy, Fauré) et germaniques (Brahms, Strauss) y affleurent parfois aussi. Libre et puissant, au geste lyrique ample, d'une modernité à la fois discrète et exigeante, il constitue un trait d'union musical entre l'Orient et l'Occident de l'Europe. L'œuvre musicale d'Enesco est ainsi à comparer, entre autres, à celles de ses frères de l'Est que furent Bartók, Kodály, Janáček, Szymanowski ou Chostakovitch.
Sa démarche artistique s'incarne bien sûr dans sa musique, "sa vérité", mais Georges Enesco s'est aussi exprimé avec clarté en paroles. Une citation de ses Souvenirs peut ainsi l'éclairer : « La perfection, qui passionne tant de gens, ne m'intéresse pas. Ce qui importe, en art, c'est de vibrer soi-même et de faire vibrer les autres. »[2]
Musique pour pianoSuite n° 1 « dans le style ancien » en sol mineur op. 3
Variations pour 2 pianos sur un thème original en la bémol majeur op. 5
Suite n°2, op. 10 en ré majeur
« Pièces impromptues » op. 18
Sonate en fa dièse mineur op. 24 n°1
Sonate en ré majeur op. 24 n° 3
Musique de chambreSonate pour piano et violon n° 1 en ré majeur op. 2
Sonate pour violon et piano n° 2 en fa mineur op. 6
Sonate pour piano et violoncelle n° 1 en fa mineur op. 26 n° 1
Octuor pour cordes à 4 violons, 2 altos et 2 violoncelles op. 7
Dixtuor à vents en ré majeur, pour 2 flûtes, hautbois, cor anglais, 2 clarinettes, 2 bassons et 2 cors en ré majeur op. 14
Quatuor pour cordes et piano n° 1 en ré majeur op. 16
Quatuor à cordes en mi bémol majeur op. 22 n° 1
Sonate "dans le caractère populaire roumain", pour violon et piano n° 3, en la mineur op. 25
Sonate pour violoncelle et piano n° 2 en ut majeur op. 26 n° 2
"Impressions d'enfance", pour violon et piano en ré majeur op. 28
Quintette pour cordes et piano en la mineur op. 29
Quatuor pour cordes et piano n° 2 en ré mineur op. 30
Quatuor à cordes en sol majeur op. 22 n° 2
Symphonie de chambre pour douze instruments solistes op. 33
Musique symphoniquePoème roumain, suite symphonique avec chœur en ut majeur op. 1
Symphonie concertante pour violoncelle et orchestre en si mineur op. 8
Suite d'orchestre n° 1 en ut majeur op. 9
Rhapsodie roumaine en la majeur op. 11 n° 1
Rhapsodie roumaine en ré majeur op. 11 n° 2
Intermède pour instruments à cordes, en ré majeur op. 12 n°1
Intermède pour instruments à cordes, en sol majeur op. 12 n°2
Symphonie n° 1 en mi bémol majeur op. 13
Symphonie n° 2 en la majeur op. 17
Suite d'orchestre n° 2 en ut majeur op. 20
Symphonie n° 3 en ut majeur op. 21
Suite villageoise pour orchestre n°3 en ré majeur op. 27
Ouverture de concert sur des thèmes dans le caractère populaire roumain, en la majeur op. 32
Musique vocale et opéraTrois mélodies sur des poèmes de Jules Lemaître et Sully Prudhomme pour voix et piano opus 4
Sept chansons de Clément Marot pour voix et piano opus 15
Trois mélodies sur des poèmes de Fernand Gregh pour voix et piano opus 19
Œdipe, tragédie lyrique en quatre actes et six tableaux, sur un livret d'Edmond Fleg, opus 23
Vox maris, poème symphonique pour ténor, chœur à trois voix et orchestre en sol majeur opus 31
D'après
Wikipédia