Monteverdi : Orfeo

Opéra des operas, car le premier de tous selon la légende, démentie depuis. Malgré tout Orfeo reste un pur chef d'oeuvre. Mais à ma surprise je n'en possède qu'une seule version... en dvd !

Les miens, aucune surprise : Harnoncourt
et Garrido

Harnoncourt celle avec Berberian chez Teldec ? pas trop vieillie ? Et Garrido comment est ce ? j'ai lus beaucoup de bien de la derniere Alessandrini.

Oui, Harnoncourt Teldec : Cathy Berberian, Max van Egmont, Kurt Equiluz (1968). Garrido, c'est toute la différence. Harnoncourt a été mon premier, je mets en général Garrido, mais (de mémoire) le premier n'est pas si vieilli.
Classica s'est livré à une étude comparée en novembre 2004 :
10 : Garrido
9 : Jacobs (1993), Gardiner (1985)
8 : Jürgens (1973)
7 : Corboz (1968), Harnoncourt (1968), Haïm (2003).

Garrido m'etonne pas en 1ere place. Manque juste la version d'Alessandrini trop recente qui pourrait faire concurrence et encore... Il y a Mingardo dessus je crois.

Je ne connais pas celui d'Alessandrini, avec Sara Mingardo en effet et Furio Zanasi. Pour Diapason, c'est de l'or, pour Robert Levine (http://www.classicstoday.com/review.asp?ReviewNum=11433) c'est aussi fort bien, le Monde s'est contenté de quatre étoiles, Classica je crois est plus réticent. Mais je pourrai l'emprunter lorsqu'on l'aura rendu à ma médiathèque.

Aimant les nouveautés et le baroque plutot extreme j'ai tenter Alessandrini. Franchement je trouve ca sublime.

« Alessandrini ose des hardiesses inédites dans le réalisation de la basse continue et souligne avec pertinence chaque subtilité de la musique : dissonances, effets dramatiques, ruptures ou contrastes subits. » (David Morier, Diapason, septembre 2007). Le même numéro présente une entrevue avec Alessandrini qui parle de l’Orfeo.
« Quand la Messagère (en l’occurrence la remarquable Sara Mingardo) entre en annonçant la terrible nouvelle au sujet d’Eurydice, chacun reçoit un choc. Je n’avais encore jamais senti un tel revirement d’humeur dans un enregistrement, la gaîté fait place à la tragédie. » (Robert Levine, Classic Today).

C'est vraiment ce que j'ai ressenti. Garrido semble superbe aussi mais je crois qu'Alessandrini est jusquau boutiste pour mon plus grand bonheur. Dans Monterverdi le penchant madrigaliste d'Alessandrini fait des merveilles.

Bertrand a écrit:

qu'Alessandrini est jusqu'au boutiste pour mon plus grand bonheur.

C'est un peu mon impression d'hier à propos du Requiem allemand de Karajan, presque du grand spectacle qui attirerait les foules dans l'église où on le représente.
(Biber) Les sonates pour violon par Romanesca ou l'Harmonia artificioso-ariosa (celles de Manfredo Kremer et du Rare Fruit Council) sont des pièces purement instrumentales, mais elles aussi poussées dans une sorte de folie tourbillonnante.
Cet Orfeo finit par exciter ma curiosité au lieu d'être une ligne dans la disographie.

Faut aimer le coté extremiste voir maniéré pour certain. J'ai lus du mal de ce disque, on disait qu'Alessandrini faisait mumuse avec ce chef d'oeuvre

En m’appuyant sur les suggestions de la critique dans Diapason, j’ai comparé l’impression que donne la plage 4 (le ballet Lasciate i Monti) chez Garrido et chez Alessandrini (revenu à la médiathèque). On n’y entend en effet pas la même chose, Alessandrini y met un rythme inédit. A certains moments, son Orfeo (Furio Zanasi, le Pluton chez Garrido) est bien plus présent, à d’autres comme à la plage 12 l’Orfeo de Garrido (Victor Torres) me semble au contraire plus convaincant. Je laisse la suite de l’Orfeo se dérouler – il est plus difficile de dégager un impression générale comparé pour une œuvre aussi longue – mais l’Orfeo d’Alessandrini vaut la peine qu’on l’écoute !

(...)

Philippe a écrit:

La grande innovation de Garrido est d'utiliser ponctuellement les instruments de dessus tels que le violon, la flûte à bec ou le cornet à bouquin pour réaliser la basse continue (...)

... comme le notent très justement les auteurs du comparatif que j'ai cité plus haut, bien plus intéressant que d'autres parce que chaque enregistrement bénéficie d'un commentaire circonstancié et attentif. Je constate moi aussi que les commentaires (ceux des critiques musicaux mais aussi les autres) donnent parfois l'impression qu'on n'a pas pris la peine d'écouter l'œuvre. Mais comment découvrir quelque chose sans indice extérieur ?
En l'occurrence j'ai trouvé qu'on disait juste à propos de la plage 4. Si en effet c'est la seule aussi remarquable sur les deux disques...
Quant au tu, c'est de tradition ici. Hors de la virtualité, ad libitum : pour ma part, c'est le moment de changer qui est problématique, le tu ou le vous ne me posent pas de problème en soi.

Je me suis acheté la version de la Venexiana qui est vraiment sublime. J'en reparlerai.

Dommage que Bertrand n'en a pas reparlé...
Je l'ai acheté aussi (dans la réédition du Monde, pas du tout pratique pour le classement vu son format!!) et j'ai aussi eu un choc ! Je vais me la remttre!

Je ne la connais pas. Tu en dis un peu plus ?

une certaine sobriété dans l'orchestration , que je ne préfère pas précisément, mais qui renouvelle l'écoute...et surtout , au milieu d'excellents chanteurs et de belles voix ^, bien que peu connues (dans nos contrée)...un orfeo qui me fascine par sa belle voix de ténor "baritonant" Mirko Guadagnini" ou Guadagninis (j'ai vu les deux orthographes (qui laisserait supposer qu''il est grecque?)...mais il est bien italien né à Milan..;et je ne suis pas loin de le préférer à tous le Orfeo que j'ai entendu

Le voici chez Glossa :

merci je ne l'avais pas trouvé!...Ils ne se sont pas trop cassé la tête pour la pochette!

... d'autant moins qu'il y en a d'autres à la maquette toute pareille ou peu s'en faut.
(Il faut rafficher la bonne page, toutes ont le même code : by series, Glossa Ediciones singulares)