Les Keller ont souvent cette distance à la musique qui sied si bien à Bartók. Non pas de la froideur mais ce que j’appellerais une chaleur distancée. La chaleur immédiate que donnent les Juilliard au troisième quatuor est très parlante et réussie : ce quatuor me semble plus facile à écouter que chez les Keller. Le cinquième par contre me semble en tout point préférable chez les Keller, tout d’abord à cause de la prise de son, fort étonnante chez les Juilliard. Le sixième quatuor par les Arcanto est tout en surprises, en relances, une manière bien particulière de voir Bartók, mais ça marche...
Les Keller me semblent correspondre à l’idée que je me fais de Bartók. Un parfait portrait dont on peut s’écarter pour entendre autrement les choses.