Benjamin Britten

Compositeur, chef d'orchestre et pianiste britannique, né en 1913 à Lowestoft (Suffolk) et mort en 1976 à Aldeburgh, était un compositeur, chef d'orchestre et pianiste britannique. Il est l’élève de Franck Bridge et étudie au Royal College of Music de Londres. En 1935, il fait la connaissance de Wystan Hugh Auden avec qui il travaille entre autres sur le cycle musical Our Hunting Fathers. Il rencontre en 1937 le ténor Peter Pears son futur compagnon qui aura une grande influence dans sa vie musicale et à qui il dédicacera plusieurs œuvres. La création de ses Variations sur un thème de Frank Bridge en 1937 au Festival de Salzbourg marque son entrée dans le monde musical.
Il s'exile aux États-Unis de 1939 à 1942 puis revient au Royaume-Uni où il bénéficie du statut d’objecteur de conscience. En 1948, il crée le festival d’Aldeburgh (Suffolk) auquel il associe pendant les années 1960 l'English Chamber Orchestra, notamment lors de la création de plusieurs œuvres, telle Le Songe d'une nuit d'été, Owen Wingrave ou Curlew River. Britten y invite ses amis, notamment Mstislav Rostropovitch et Sviatoslav Richter.

Son œuvre est considérable avec une inspiration toute personnelle, elle garde ses distances à la musique atonale qui révolutionnèrent l’époque et rend hommage aux musiques du Moyen Âge et au bel canto tout en introduisant la modernité (gamelan indonésien par exemple).

Opéras
La Coquille Saint-Jacques de Maggi Hambling sur la plage d'Aldeburgh, reprenant les paroles de Peter Grimes : «I hear those voices that will not be drowned»[1].
Paul Bunyan (Op. 17, 1941 révisé en 1974), sur un livret de W. H. Auden
Peter Grimes (Op. 33, É.-U., 1945), d'après un poème de George Crabbe
Le Viol de Lucrèce (The Rape of Lucretia op. 37, 1946), sur un livret de Ronald Duncan.
Albert Herring (Op. 39, 1947), d'après Guy de Maupassant « Le Rosier de Mme Husson »
The Beggar’s Opera (Op. 43, 1948)
Let’s Make an Opera (1949)
Billy Budd (Op. 50, 1951 révisé en 1960), d'après la nouvelle d'Herman Melville
Gloriana (Op. 53, 1953) pour le couronnement de la Reine Élisabeth II, livret de William Plomer.
Le Tour d'écrou (The Turn of the Screw op. 54, 1954), d'après Henry James
L'Arche de Noë (Noye's Fludde op.59, 1958)
Le Songe d'une nuit d'été (A Midsummer Night's Dream op. 64, 1960), d'après Shakespeare
Owen Wingrave (Op. 85, 1971) d'après Henry James
Mort à Venise (Death in Venice op. 88, 1973), d'après la nouvelle de Thomas Mann

Paraboles d'Église
Curlew River (Op. 71, 1964), livret de William Plomer
The Burning Fiery Furnace (Op. 77, 1966), livret de William Plomer
The Prodigal Son (Op. 81, 1968), livret de William Plomer

Œuvres chorales
Hymn to the Virgin (1930 révisé en 1934)
A Boy Was Born (Op. 3, 1933 révisé en 1955)
Friday Afternoons (Op. 7, 1935), pour chœur d'enfants
Advance Democracy (1938) & Ballad of Heroes (1939), op. 14
Ceremony of Carols (composée aux États-Unis, 1942), pour harpe et chœur de femmes
Hymn to St Cecilia (Op. 27, 1942)
Rejoice in the Lamb (Op. 30, 1943)
Festival Te Deum (Op. 32, 1944)
St Nicolas (Op. 42, 1948)
Spring Symphony (Op. 44, 1949)
Five Flower Songs (1950)
Missa Brevis (1959), pour chœur de garçons
Cantata Academica (Op. 62, 1959)
War Requiem (Op. 66, 1961)
Cantata Misericordium (Op. 69, 1963)
Voices for Today (Op. 75, 1965)
The Golden Vanity (1966), pour chœur de garçons
Children’s Crusade ou Kinderkreuzzug (Op. 82, 1968)
Sacred and Profane (Op. 91, 1975)
Welcome Ode (Op. 95, 1976), pour chœur d'enfants et orchestre

Œuvres pour voix et orchestre
Quatre Chansons Françaises (1928)
Our Hunting Fathers (Op. 8, 1936)
Les Illuminations (composées aux États-Unis, op.18, 1939), d'après les poèmes du recueil d'Arthur Rimbaud
Sérénade pour ténor, cor et cordes (op. 31, 1943)
Nocturne (Op. 60, 1958)
Phaedra (Op. 93, 1975)

Ballet
The Prince of the Pagodas (Op. 57, 1956), chorégraphie de John Cranko.

Œuvres orchestrales
Sinfonietta (Op. 1, 1932)
Simple Symphony (Op. 4, 1934)
Soirées musicales (Op. 9, 1936), arrangement d'après Rossini
Musique du film documentaire Night Mail (1936), paroles de W. H. Auden
Variations sur un Thème de Franck Bridge (Op. 10, 1937)
Mont Juic (Op. 12, 1937), suite de danses catalanes composées avec Lennox Berkeley
Canadian Carnival (Op. 19, 1939)
Young Apollo pour piano, quatuor à cordes et orchestre à cordes (Op. 16, 1939)
Sinfonia da Requiem(Op. 20, 1940)
Matinées musicales (Op. 24, 1941), arrangement d'après Rossini
Prélude and Fugue pour orchestre à cordes (Op. 29, 1943)
Four Sea Interludes (Op. 33a, 1944), passacaille extraite de l'opéra Peter Grimes
The Young Person's Guide to the Orchestra (Op. 34, 1946), variations et Fugue sur un Thème d'Henry Purcell
Variations on an Elizabethan Theme (1953)
Gloriana (Op. 53a, 1954), suite symphonique extraite de l'opéra du même nom
The Building of the House (Op. 79, 1967), ouverture
Suite on English Folk Tunes (Op. 90, 1974)
The Prince of the Pagodas (Op. 57, 1979), suite de concert issue du ballet du même nom

Œuvres concertantes
Concerto pour piano (Op. 13, 1938 révisé en 1945)
Concerto pour violon (Op. 15, 1939 révisé en 1958)
Diversions on a Theme (Op. 21, 1940 révisé en 1954), pour piano et orchestre
Scottish Ballad (Op. 26, 1941), pour deux pianos
Concerto pour violoncelle ou Cello Symphony (Op. 68, 1963)
Lachrymae pour alto et orchestre à cordes (1977)

Musique de chambre
Phantasy Quartet (Op. 2, 1932)
Insect Pieces, pour hautbois et piano (Opus posthume 1935)
Suite pour violin et piano (Op. 6, 1935)
Quatuor à cordes n° 1 (Op. 25, 1941)
Quatuor à cordes n° 2 (Op. 36, 1945)
Quatuor à cordes n° 3 (Op. 94, 1975)
Lachrymae, pour alto et piano (Op. 48, 1950)
Métamorphoses d'après Ovide pour hautbois (Op. 49, 1951)
Fanfare pour St Edmundsbury (1959) brève pièce polytonale pour trois trompettes
Sonate pour violoncelle et piano (Op. 65, 1961)
Suite pour violoncelle n° 1 (Op. 72, 1964)
Suite pour violoncelle n° 2 (Op. 80, 1967)
Suite pour violoncelle n° 3 (Op. 87, 1971)
Gemini Variations pour flûte, violon et piano à quatre mains (Op. 73, 1965)

Piano
Cinq valses (1925 révisé en 1969)
Sonatina romantica (1940)
Introduction and Rondo alla burlesca (Op. 23, 1940), pour deux pianos
Mazurka Elegiaca (Op. 23, 1941), pour deux pianos
Night Piece (1963), nocturne

Autres
Nocturnal (1963) variations sur un thème de John Dowland pour guitare
Elégie pour Alto sans accompagnement
Nombreuses œuvres pour voix et instrument solo

Quatuors à cordes, Quatuor Belcea (EMI 2005)

Suites Pour Violoncelle seul, Jean-Guihen Queyras (HM 1998) - Truls Mørk (Virgin 2001)

Le Prince des Pagodes, Olivier Knussen (Virgin 1990)

Hormis le requiem de guerre j'avoue avoir pas mal de difficultés a aimer la musique de Britten...

tiens je ne connais ce requiem. il faut que je m'y mette..
je n'écoute pas souvent les 3cd que j'ai Concerto pour piano
Pieces orchestrales avec Bernstein et le celebre Noël avec des compléments

Le dernier disque que tu as cité ("Le prince des pagodes") est vraiment curieux et étonnant.

Bon, ça ne te surprendra pas, je suis fou de ce musicien, spécialement de "Peter grimes" (un opéra immense et un vrai chef d'oeuvre de notre temps), de toutes ses mélodies (en particulier la "Sérénade" et le "Nocturne") sans exceptions, de ses concertos pour violon, piano et piano main gauche ("Diversions"). Je raffole aussi de sa "Symphonie de requiem" très sombre et tourmentée (comme "Peter grimes" d'ailleurs).

Britten c'est un peu une sorte de Purcell qui aurait connu Stravinski, Berg et Debussy.

j'ai entendu des extraits de Peter Grimes à la radio il y a dejà quelque temps et çà m'avait beaucoup plu et impressionné!

kfigaro a écrit:

"Le prince des pagodes" est vraiment curieux et étonnant.

Oui, j'aime l'écouter, plus que ses opéras (quand même, je les ai presque tous !), mais je ne peux pas en dire grand chose.
J'ai toujours trouvé que Britten ne posait aucun problème à écouter. Ce n'est pas tout à fait par hasard que j'ai mis en premier ses quatuors : je crois que ce sont les Britten que je préfère et qui me touchent le plus, surtout dans ce très bel enregistrement. J'ai aussi un faible pour sa Rivière aux courlis qui pour moi le mérite de ne pas sonner comme un opéra

Le War Requiem dirigé par lui-même a été un des premiers Britten que j'aie écouté et j'en garde toujours une impression forte.

Jean-Michel a écrit:

J'ai toujours trouvé que Britten ne posait aucun problème à écouter.

J'ai connu pourtant plusieurs personnes qui ne le supportaient pas, Britten est un "faux simple" en fait...

The Canticles, Ian Bostridge, Julius Brake au piano (Virgin 2002)
Ian Bostridge y module le chant en vous empêchant de faire autre chose que l'écouter. L'accompagnement (piano, cor) s'allient fort bien à la voix, sans
prendre le pas sur elle. Le conte-ténor David Daniels intervient assez peu - ce que je trouve fort bien, je n'aime pas du tout sa voix. Mais lors de l'entrelacement des voix au début du 4° cantique, c'est particulièrement réussi.

La Rivière aux Courlis (Curlew River), avec Philipp Langridge, Simon Keenlyside et d’autres, dir. Neville Marriner (Philips 1998)

Une parabole à représenter dans une église, adaptation à l’Angleterre d’un nô, le Sumidagawa, auquel Britten avait assisté lors d’un voyage au Japon. J’aime particulièrement cette œuvre dans le style d’un oratorio, je crois même la préférer à ses opéras – je pense parce qu’on y décèle rarement qu’il se passe sur scène quelque chose qu’on n’entend pas.

Quatuors par le Quatuor Belcea (2005)

Non seulement les œuvres sont d’une grande beauté mais l’enregistrement aussi. En écoutant un de ces quatuors ce matin, je me suis dit qu’il y avait une parenté avec ceux de Janaček. Si en écoute Britten en ayant Janaček en tête, je crois qu’on voit qu’il va encore plus loin dans la forme déjà très puissante que proposait Janaček. Britten n’hésite pas à rendre le son tellement ténu qu’il disparaît après une ligne mélodique puissante.
Je crois bien que ces quatuors sont ce que je préfère de Britten.

J'aime bien les deux premiers quatuors (la chaconne du second en particulier), par contre le troisième, atonal, ne me plaît pas beaucoup. Il faudrait que je le réécoute.

Les 3 divertissements (en réalité une marche, une valse et un "burlesque"), oeuvre de jeunesse, sont agréables à écouter.

Il existe un quatrième quatuor en ré majeur, qui est la révision à la fin de sa vie (1974) d'un quatuor de jeunesse.

Tu as cette version (Belcea) ou une autre ?
Je crois maintenant savoir ce qui te plaît, je dirais qu'il faut que ça chante.

Le Requiem de guerre dirigé ici par Britten lui-même, c’est par lui que j’ai découvert la musique de Britten. J’en ai un souvenir lumineux. Mais aujourd’hui je ne retrouve quelque chose de mon impression d’alors que dans la dernière partie, le Libera me. La simplicité y devient poignante. Je finis pas croire que c’est quand Britten se rapproche du silence que je l’aime le plus.

encore une oeuvre que je n'ai toujours pas

c'est une trés belle version jean
à prendre les yeux fermés

Si tu ne passes pas commande dans les dix minutes, qu'allons-nous penser de toi Jean !

Je cours le risque ...je n'ai pas le choix d'ailleurs les 10 minutes sont largement dépassées! ...mais je connais votre indulgence

Mais je crois bien que je vais me laisser faire...par la version de Gardiner qui avait été aussi plebiscitée et qui est encore moins cher!

Before life and after : Mélodies : Holy sonnets of John Donne – Winter Words – Arrangements de chants populaires – Mélodies de Henry Purcell : Mark Padmore accompagné de Roger Vignoles (HM 2009)
Comme d’habitude dans ce genre d programme, presque tout est dans la voix et dans la technique. Les deux sont là, et on n’a pas du tout le même chant que quand il s’agit de Peter Pears ou de Ian Bostridge ; je dirais que le chant est plus direct, plus terrestre.
J’aime la photo de couverture : les bruns de la pierre et de la veste, même les feuilles du lierre semblent brunes. Marco Borggreve a bien du talent !

Je le préfère en tout cas à la bonne version de Philip Langridge et Steuart Bedford (Collins 1996 et Naxos 2006) où la voix et le piano établissent une atmosphère distante. Padmore, j’y suis, Langridge, j’assiste.

Je me souviens de l’époque où je guettais les disques de Britten après avoir découvert le War Requiem.
Ces Cantiques par Ian Bostridge (Virgin 2002) sont aériens. Même dans les moments les plus affirmatifs comme dans le deuxième cantique, la voix de Bostridge semble toujours prête à s’alléger. C’est sans doute ce que certains n’aiment pas. Cette tendance a alléger l’atmosphère fait pourtant tout le sens de sa voix. Au piano, Julius Drake.
Après les Cantiques, un choix de mélodies arrangées par Britten ; ce choix n’est pas le même que celui de Padmore. De toute manière, le climat n’est pas le même !

Temporal variations – Six métamorphoses d’après Ovide – Phantasy quartet n° 2, Deux pièces pour insectes, toutes pour hautbois seul ou avec d’autres instruments, Ensemble Contrastes (Ambroisie 2001)
J’ai mis du temps à ce que cette musique soit autre chose qu’évanescente. Il faut la retenir pour ne pas la laisser échapper, c’est quelque chose qui ne m’arrive pas très souvent : bien aimer une musique qui m’échappe complètement. Ce sont les quatuors à cordes ou les Cantiques qui ont été pour moi des chemins vers ces pièces pour hautbois.

Simple Symphony op. 4
Concerto pour piano et orchestre op. 13
The Young Person's Guide to the orchestra (le chef d’orchestre pour jeunes gens) op. 34

Sviastoslav Richter, dir. Benjamin Britten (réédition Eloquence 1999 pour l’Allemagne)
On ne connaît pas si bien le concerto pour piano, le voici par Richter. En référence, critique d’une autre version.

En effet...je l'ai et suis incapable de me souvenir à quoi il ressemble; j'ai une version de chez Atre-Nova Robert Leonardy au piano orch de radio de Saarbrück dirigé par Stasnislas Skrowaczewski...
une occasion de le réécouter...