Tomás Luis de Victoria

Entre 1565 et 1569 il étudia la théologie chez les Jésuites de Rome pour entrer dans les ordres. Il publia son premier recueil important en 1572 et fut ordonné prêtre en 1575 alors qu’il était maître de chapelle (1573-1578). Il avait aussi succédé à Palestrina au Séminaire romain (1571-1572). Il finança lui-même une édition luxueuse de ses œuvres qu'il diffusa à ses frais en Espagne et en Amérique. Il entra chez les Oratoriens de la congrégation de Philippe Néri, ce qui lui permettait une indépendance financière. Il retourne en Espagne en 1596 où il est nommé chapelain personnel de l'Impératrice Marie, sœur de Philippe II, et organiste du couvent des Descalzas Reales de Madrid où s'était retirée sa protectrice. Tandis que ses œuvres étaient régulièrement éditées en Europe, il refusa alors les postes de maître de chapelle des cathédrales de Séville ou Saragosse ; on interpréta ces refus comme le désir d'une retraite mystique consacrée à la musique et à la contemplation.

Œuvre (180 pièces environ)

Officium Defunctorum et un Officium Hebdomadæ Sanctæ
20 messes (de 4 à 16 voix)
46 motets (de 4 à 8 voix)
35 hymnes
Litaniæ de Beata Vergine
Psaumes, antiennes à la Vierge et cantiques

Officium Defunctorum, Gabrieli Consort dir. Paul McCreesh (Archiv 1996)
ou La Stagione Armonica dir. Sergio Balestracci (Symphonia 2002)

Cantica Beatæ Viginis, Hespèrion XX, dir. Jordi Savall

Missa Ave Regina, Festina Lente, dir. Michele Gasbarro (Dynamic 2001)

Officium Hebdomadæ Sanctæ, La Colombina (Glossa 2005)

Le tout récent Ad Vesperas (Manuscrit inédit de Rome), La Colombina (K 617, 2008)

que j’ai la bonne surprise d’aimer plus à mesure que je l’écoute.

Encore du beau travail, merci Jean Michel !

C'est ma foi agréable à entendre !

La colombina avec Maris Cristina Kier;..encore d'émouvantes leçons de ténèbres!

Je réécoute Ad Vesperas. Il n'y a qu'avec Victoria que je me crois à la messe de mon enfance, c'est assez troublant à la longue. J'ai pourtant l'habitude d'entendre le sacré avec des oreilles profanes et esthétiques, Victoria me rappelle toujours dens une église.

Missa Ave Regina à huit voix, Festina Lente, dir. Michele Gasbarro (Dynamic 2001)

Il y a là une réverbération bienvenue. La prise de son est due, si je comprends bien, à Luigi Oselin. C'est beau, c'est réussi. Par ailleurs, comme je l'ai dit, je me sens dans une église, au plus proche de l'office - un office chez soi...

Officium Hebdomadæ Sanctæ – La Colombina, dir. Josep Cabré et Schola Antiqua, dir. Juan Carlos Asensio (Glossa 2005)
Les deux ensembles se partagent la polyphonie et le plain-chant. Fort beaux d’ailleurs, ces passages polyphoniques !

Et Jesum : motets, antiennes et fragments de messes – Carlos Mena accompagné au luth par Juan Carlos Rivera (HM 2004)
Evidemment, c’est ici la voix qui a le dessus : Mena est un exceptionnel ambassadeur de Victoria !

Lamentaciones de Jeremias - Pedro Ruimonte, De profundis - Musica Ficta, dir. Mallavibarrena (Cantus 1996)
La qualité habituelle de Musica Ficta et le magnifique XVI° siècle espagnol...

çà doit être bien beau des "Lamentationes "...de Victoria

Je me pose tout à coup une question: les "Lamentations de Jérémie"....et les "Leçons de Ténèbres"....est la même chose?...le même texte? ...ou les "Lamentations" ne seraitent pas plutôt une partie des "Leçons de Ténèbre"?

En effet, les Leçons de ténèbres reprennent le texte des Lamentations de Jérémie (destruction de Jérusalem par les Babyloniens). Chaque verset est précédé de la lettre hébraïque qui le commence.