Bach : sonates pour violon et clavier

Sonates pour clavecin et violon, Les Folies Françoises : Patrick Cohen-Akenine, Béatrice Martin (Fontmorigny 2009)
Elles sont fort réussies : ces sonates sonnent incitent souvent à tendre l’oreille, à leur prêter plus d’attention encore. J’ai commencé à comparer plusieurs versions : j’ai l’impression que c’est ici une question d’atmosphère. S’il y a une magie, elle paraît dans la durée et non pas dans un extrait bref.
Un article très favorable

voila qui donne envie!...elles sont en deux cd séparés si j'ai biien compris?

Sur celui-ci, il y a les BWV 1017 à 1019.

J’ai écouté plusieurs versions de la sonate BWV 1017, en particulier le troisième mouvement.
Au jeu des comparaisons, Alessandrini et Biondi me paraissent assez mal enregistrés, je n’y trouve rien de naturel, une sorte de déséquilibre constant entre les instruments.
J’aime bien Christophe Rousset et Stefano Montanari. Ce mouvement est bien réussi, il résonne avec un calme entraînant.
Je trouve à Sigiswald Kuijken et à Gustav Leonhardt une sonorité qui s’écarte des autres : ce mouvement acquiert une sorte de mystère.
Je trouve cependant que Viktoria Mullova et Ottavio Dantone sont inégalables, en particulier parce qu’ils sont servis par une très belle prise de son qui donne un moelleux à leur jeu. A les entendre, on se coule dans la musique de Bach.
La nouvelle version dont j’ai parlé l’autre jour, Patrick Cohën-Akenine et Béatrice Martin est sans doute fort belle mais je suis gêné par la présence trop marquée des instruments. C’est une prise de son à la mode qui donne parfois une réelle présence à la musique, mais ici je trouve que la présence est plutôt servie par les demi-teintes qu’on entend chez Viktoria Mullova et Ottavio Dantone.

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merci pour cette petite comparaison ...et ravi d'avoir la version Mulluva

j'ai craqué pour cette version...après lo'écoute de quelques mouvements.
Le son du violoniste est exceptionnel de velouté, un rien romantique plutot que baroqueux pur et dur dans sonj jeu!

Tiens, j'ai plusieurs fois hésité. Pourtant Ehnes a bonne presse auprès de moi !

oui chez moi aussi...et c'est peut être un des rares enregistrements qui a suscité quelques réserves auprès de quelques critiques...je crois , peut être plus à cause du claveciniste?..ou une conception d'ensemble pas assez "baroque"? je ne sais plus trop!...mais l'écoute sur le site analekta...m'a balayé tout çà!

N'y a-t-il pas deux volumes dont l'un est bien plus réussi que l'autre ?

Je viens de regarder sur Classic Today (que je n'avais pas lu à l'époque!) : c'est Huss , en effet qui donne un 10/10 au 1er et un 7/5 au 2eme d'ailleurs contradictoire avec son commentaire: il reproche une prise de son "ratée" pour le 2eme....du coup il, tout en disant qu'ils sont aussi bons (le contraire eut été quand même bizarre!!?) il met quand même une note moyenne à l'interprétation ...par mauvaise humeur!

Je suis retourné sur le site pour comparer: effectivement le son du cd deux est différent: il me semble plus "présent", avec moins de recul..., donc plus fort !c'est regrettable ce manque d'unité, mais j'ai du mal personnellement à savoir laquelle je préfère des deux!

Je suis de plus en plus difficile quant à la prise de son. Huss est bien pire que moi !

je peux cette fois juger sur ma chaine...au sujet de la prise de son des sonates par Ehnes et Beauséjour!...mais bien sûr ce "jugement" ne concerne que moi...bien que...
Je peux dire que finalement je préfère la prise de son du 2ème CD qui a plus de présence, un peu comme si nous étions au premier rang dans la salle de concert alors que dans le premier nous sommes au milieu ou au fond!...Je comprends tout à fait qu'on puisse préférer avoir plus de recul....Mais je trouve un peu bizarre que Huss donne une note artistique plus basse (alors qu'il reconnait la même qualité d'interprétation!) à ce deuxième cd...alors qu'il lui arrive fréquemment de donner une note médiocre à la prise de son et un 9 ou 10 à l'artistique!!
D'autre part, çà ma parait évident que le preneur de son et les artistes ne se soient pas rendu compte de la différence?...ce qui voudrait dire qu'ils l'ont fait volontairement , probablement pour "corriger" la prise de son du 1er qui ne leurs convenait pas...Il en va des prises de son comme des interprétations: il y en a des ratées et des réussies qui ne comblent pas l'auditeur de la même façon?

Et si tu compares aux autres versions que tu as ?

je ne peux pas dire que je la préfère à Mullova et Dantone qui sont plus baroques dans les phrasés...c'est autre chose , proche de la version Franck Peter Zimmermann et Enrico Pace...mais ce dernier est au piano...alors la différence est aussi ...grande!

Je vois... Je n'aurais pas dû hésiter à les prendre dans l'ancienne présentation !

elle existe encore je crois...en deux volume; mais au prix fort: cette présentation est une réédition en 1 volume de 2 cd en collection économique.

Pour en revenir à la différence, je dirais (en exagérant et caricaturant un peu...car de mon coté j'aime vraiment les deux "façon")...le violon de Ehnes semble plus aller "droit au but", sans ce que d'aucun pourrait appeler les "maniérismes" des grands violonistes baroqueux (Mullova comprise)...
J'ai lu à ce propos (Je ne sais plus où?...classictoday? ...) que la version de Ehnes était plus "romantique" ou tirée vers le romantisme....J'avoue ne pas bien comprendre ce qu'ils veulent dire...pourquoi ne désignerions nous pas comme plus "romantique" l'approche des baroqueux justement plus enclin à "accentuéer" tout ce qui peut l'être?
Dans ma "compréhension" de ces différences, je dirais plutôt en parlant des jeux de Ehnes et Zimmermann qu'ils sont plus "classiques" ...avec moins "d'épenchements"??

Je comprends la mot de « romantisme » comme une tendance à la résonance intime. S’il y a un emploi péjoratif du mot, je crois l’avoir compris en entendant Anne-Sophie Mutter jouer Bach sur le disque Goubaidoulina : là, je passe, je ne supporte pas. Il y a des résonances intimes qui me semblent belles – je me limiterai à citer Alexandre Tharaud au piano.
Je pense qu’il y a entre chaque artiste et une œuvre une distance à instaurer, proche ou lointaine, mais une distance qui soit en résonance avec soi-même. S’il y a cette résonance, c’est réussi. Sinon c’est manqué. et ça s'entend...