Peu de chanteuse déchaîne autant d'amour et de contestation quand à leurs choix que Patrizia Ciofi. Soprano italien d'essence lyrique. Si l'on veut jouer l'enfermement effrayant qu'est l'opéra avec les vocalités; elle est plus "leggero" ou un poil colorature que lyrique mais bon...du plaisir et de l'émotion. C'est ce que donne Ciofi, grande amoureuse de la France et qui aimerait s'y installer.
Paris a vu s'affronter uniquement par amateurs interposés les tenants de Ciofi face à ceux de Netrebko dans les Capulets de Bellini en Mai. Et pose ainsi la question initiale: peut-on chanter un rôle quand d'autres vous en juge incapable.
Le procédé est connu: Renata Tebaldi à Mirella Freni pour l'Elisabeth de Don Carlo de verdi...Comment? tu ne peux pas ( hors Freni fut l'une des meilleurs titulaires du rôle d'Elisabeth!! Cela de celle à qui un prof de chant avait prédit qu'elle ne pourrait chanter que l'opérette!!). La prise de rôle de Cécilia Gasdia en Desdemone d'otello de verdi...c'est la "montagne qui accouche d'une souris"! (OI).
Hors Ciofi fait partie de ces chanteuses dont les choix sont applaudis ou vilipendés. Et, si l'on tentait des appréciations sans comparaisons, sans références...
L'opéra n'est souvent que coutume et asphyxie souvent les jugements objectifs.
Comme le dit Netrebko recemment, "quand j'entre en scène les spectateurs attendent un miracle...je ne suis pas la Vierge Marie!!!"