Karlheinz Stockhausen

Mantra, pour deux pianistes (Andreas Grau et Götz Schumacher), Wergo 1995

A côté des hélicoptères, voilà une pièce bien plus sage !

Mantra voilà un nom qui m'intrigue ! il faudra nous en dire deux mots. C'est une perpetuelle decouverte Stockhausen.

Le livret est fort utile. Evidemment Wergo le donne en allemand et en anglais seulement. Je lis donc l’allemand et propose de reformuler quelques passage dus à Martin Mezger.
Mantra est une pièce que Stockhausen a très écrite après avoir constaté, à l’exposition d’Osaka en 1970, que les interprètes ne montraient pas toujours compétents dans l’opposition liberté-discipline. Le titre « Mantra » fait référence à la vogue de spiritualité hindoue et décrit au mieux le modèle musical que le compositeur utilise. Les mantras stimulent la méditation : les sons non significatifs et répétés sont destinés à favoriser la fusion dans la déité ou dans une essence universelle. Les sons ne signifient rien : leur sonorité se confond avec leur signification. Ils réalisent le nom de l’absolu. Ils équivalent d’une certaine manière au « au commencement était le verbe » du christianisme. « La structure globale de Mantra est en miniature la macro-structure globale du cosmos, elle est aussi, en plus grand et dans le domaine temporel du son, la micro-structure des variations harmoniques du ton. »
Le sens de Mantra réside dans la dialectique entre organisation et liberté. L’important ici, c’est que les règles sont là pour être dépassées. Cela demande cependant une attention particulière de la part de l’auditeur : il est invité à quitter l’idée d’une structure à une seule dimension.

Ah merci je vais me chercher des extraits !

Quatuor pour hélicoptère, Quatuor Arditti (Montaigne-Naïve 1999)
Je n’avais jamais écouté cette pièce provocatrice jusuqu’à hier. J’y ai entendu beaucoup plus harmonieux que je ne me l’imaginais. L’idée est sans doute extravagante, la réalisation est très attachante, il y a des moments que je trouve fascinants, quand les instruments « répondent » aux bruits d’hélice. Il y a là de l’invention réussie.

quand même difficile à jouer en concert

Il faut en effet un peu de technique moderne !
On a commandé à Stockhausen un quatuor pour les Arditti. Il a rêvé qu'ils étaient en hélicoptère. Et il compose en conséquence. Et l'ardeur s'étend même aux financeurs...

j'avais écouté un extrait sur youtub je crois, suite à un post de Bertrand...j'avoue avoir été impressionné...

Stockhausen ne laisse pas de temps morts comme peut le faire Steve Reich qui laisse les choses peu à peu dériver.
Ce quatuor pour hélicoptère est une de ces musiques fascinantes dont il est difficile de dire qu'on les aime en entier. Je dirais que Stockhausen suit la musique sans s'occuper de ce qu'elle est aimable ou non - une grande différence avec un Telemann qui voit le côté aimable des choses ou du moins qui ne le pers pas de vue.