Antoni Tàpies

Il développe fait des études de droit tout en peignant et en dessinant. Pendant sa convalescence suite à une maladie pulmonaire, il s'intéresse à l'histoire de la philosophie et finit par se consacrer entièrement à l'art. Il s'intéresse aussi à l'art oriental et à la calligraphie. Il participe en 1948 à la fondation du mouvement Dau al Set, proche des mouvements dadaïste et surréaliste, autour du poète catalan Joan Brossa. Ses rencontres de Paul Klee puis de Joan Miró l'influencent beaucoup. Il pratique l'abstraction et utilise des matériaux non académiques comme la poudre d'argile et de marbre, le papier déchiré, la corde et des chiffons. Dans les années 1970, il intègre à ses œuvres des matériaux plus volumineux comme les pièces de mobilier.
Tàpies qualifie ses œuvres de « champs de batailles où les blessures se multiplient à l'infini » : o voit en effet dans ses œuvres des lacérations, des entailles et des griffures. C'est en mélangeant la colle et le colorant, associés parfois à du sable, de la poussière, de la terre, que Tàpies trouve son médium, la matière par laquelle il va exprimer la profondeur, les formes, l'ombre, la lumière, en travaillant à l'aide d'outils mais également avec son corps. La croix, prenant des formes variées, les taches, les graffitis, les formes rectangulaires (qui s'apparentent à des espaces fermés, des murs, des volets clos) sont des éléments récurrents de son vocabulaire plastique. Par les matériaux utilisés ainsi que les formes qu'il crée, Tapiès nous fait découvrir un nouveau monde, des nouveaux paysages.

Fiche de l’Académie des Beaux-Arts

je ne connaissais pas du tout!..tu aurais quelques tableau à nous proposer?

ah merci...j'ai été trop impatient!

Il faudra que je trouve de ces tableaux qui portent des gravures dans du sable. C'est ceux que j'aime particulièrement.

J'ai vu des Tàpies cet été au Museo Reina Sophia à Madrid, mais ils ne ressemblaient pas à ceux postés par Jean-Michel.
Ont-ils un site?

C'est bien mon problème : on trouve facilement de tableaux assez traditionnels, pas beaucoup de tableaux avec de la matière. Il ne semble pas y avoir de site Tàpies. Mes images sont glanées à droite et à gauche.
Le musée Reina Sofia a bien un site, mais il ne montre pas les Tàpies qu'il renferme.

C'est une bonne raison pour y aller, en plus à une centaine de mètres de là tu as aussi le Prado et le très riche Musée Thyssen-Bornemisza.
Allez, réserve ton voyage demain!

Mais c'est à plus de 40 kilomètres de chez moi ! Le grand étranger !
J'essaierai plutôt de trouver quelque chose avec ma souris, toute proche et toute familière.

On trouve, en cherchant un peu, des œuvres de Tàpies sur le site de la Fondation Antoni Tàpies à Barcelone. Parmi elles :
Palla i fusta, 1969 (assemblage sur toile)

Armari, 1973 (objet-tapis) réalisé en collaboration avec Josep Royo

Cascada, 2004

Bof...Disons, pour ne froisser personne, qu'il en faut pour tous les goûts

Donc, tu n'aimes vraiment pas !
Je n'ai quand même pas encore trouvé les images de ce qui m'a fait découvrir Tàpies.

je ne peux pas dire qu'il rentre dans mon top 50 de mes peintres favoris.

C'est joliment dit !
Je suis en train de lire La syllabe noire de Tàpies, par Georges Raillard, édité chez André Dimanche (1994), dont je me propose de transcrire de courts passages.

Sur la quatrième de couverture : Le titre est emprunté à Antonin Artaud : « Je sens toutes les pierres du monde et le phosphore de l'étendue, que mon passage entraîne, faire leur chemin à travers moi. Ils forment les mots d'une syllabe noire dans les parages de mon cerveau. Toi, Uccello, tu apprends à n'être qu'une ligne et l'étage élevé d'un secret. »
Qu'est-ce qui s'écrit sur ces murs marqués de traits, de lettres, de chiffres, d'objets communs, d'empreintes de corps, de mains, de pieds, de sexes, d'yeux, de miroirs ? Rien qui puisse se résumer en poignée de mots traduisibles en message clair. Plutôt, sur fond d'obscurité, un mouvement de reprise violent et raisonné, qui met au jour des formes. L'Observateur-Participant que Tàpies souhaite susciter, comme dans la science moderne, est à la fois mêlé à l'aventure créatrice d'un homme et au secret, tendu vers nous, d'une composition continue du monde.

La vérité que nous cherchons ne se trouve pas dans un tableau ; elle n’apparaîtra que derrière la dernière porte que seul con effort permettra au spectateur de franchir. (A. Tàpies)

Beaucoup de ceux qui ont reconnu que la peinture de Tàpies leur était nécessaire ont été conquis par un appel aux profondeurs. Des lignes et des formes esquissées en surface ils ont cherché à gagner et ont atteint le « sentiment de quelque chose d’illimité, en un mot d’océanique ». J’ajouterai : « En moi- même, impossible de découvrir pareil sentiment océanique ». (p. 29)