Paul Juon
Paul Fiodorovitch Juon (en russe : Павел Фёдорович Юон), né le 6 mars 1872 à Moscou et mort le 21 août 1940 à Vevey, est un compositeur d'opéra russe, surnommé le « Brahms russe ».
Biographie
Il nait en Russie d'une famille suisse qui s'y était installée pour des raisons professionnelles. En 1889, il entre au Conservatoire de Moscou. Il étudie le violon avec le professeur Jan Himaly et la composition avec Sergueï Taneiev et Anton Arenski. Il est alors le condisciple de Serge Rachmaninov. En 1894, il décide de partir pour Berlin afin de se perfectionner au violon. C'est cependant son talent pour la composition qui lui vaudra de recevoir le prix Mendelssohn en 1896.
Pour subvenir à ses besoins, il accepte un poste de professeur à Bakou mais finit par préférer s'établir à Berlin en 1897 où l'éditeur Robert Lienau publie ses premières œuvres. Il restera professeur à l'académie de Berlin jusqu'en 1934 après avoir été admis en 1917 dans le cercle très prisé des « compositeurs allemands » et, en 1919, élu membre de l'Académie des Beaux-Arts de Berlin. Très recherché et apprécié en Europe durant les années vingt, il obtient le prix Beethoven en 1927.
En 1934, pour des raisons familiales et politiques, il demande sa retraite anticipée. Le régime nazi refuse de la lui verser. Il rejoint alors une partie de sa famille en Suisse à Vevey où il passe les dernières années de son existence. Il meurt en 1940 victime de l'oubli des Russes après la révolution de 1917 et des Allemands du fait du nazisme ainsi que de l'Europe alors en pleine guerre.
Outre des symphonies, des poèmes symphoniques et des suites pour orchestre, le catalogue de Paul Juon, long de près de 100 numéros d'opus, comprend des concertos, dont trois pour violon, des pièces pour piano, des Lieder, ainsi qu'un groupe, le plus important peut-être,, de musique de chambre: six trios avec piano, trois sonates de vioilon, une symphonie de chambre, un quintette à vent. Du point de vue stylistique, la musique de Juon se situe entre le romantisme et le romantisme tardif, teinté d'emprunts fréquents aux musiques populaires russe et nordique. Il a les caractéristiques d'un musicien entre deux époques: d'une part, tout ouvert pour la nouvelle musique, mais d'autre part, profondément relié au romantisme de tradition brahmsienne. Il a du reste été surnommé "Le Brahms russe".