Fritz Wunderlich était un ténor allemand, chanteur d'opéras comme d'oratorios. Né le 26 septembre 1930 à Kusel dans le Palatinat, il mourut comme Mozart — dont il était l'interprète idéal — peu avant son 36e anniversaire, à Heidelberg le 17 septembre 1966, victime d'un accident stupide : une chute mortelle dans l'escalier du chalet d'un ami.
Issu d'une famille de musiciens très modestes, Wunderlich, qui avait perdu à l'âge de 5 ans son père qui s'était suicidé, avait étudié à Fribourg-en-Brisgau avant de chanter à Stuttgart en 1955, puis au Festival de Salzbourg et à Francfort-sur-le-Main (1958), et enfin à Munich en 1960 et à partir de là dans le monde entier. Il devint une des stars du lyrique, mais conserva une très grande simplicité. Malgré sa mort prématurée, il laisse une discographie volumineuse, qui témoigne aussi de l'évolution de son registre : chanteur de lieder et ténor léger à ses débuts, il progressa vers un registre plus héroïque, qui aurait pu lui permettre d'aborder quelques rôles wagnériens.
Wunderlich possédait la voix de ténor la plus belle et la plus rayonnante jamais sortie d'Allemagne : radieuse comme le soleil, douce comme le miel et pure comme une source de l'Himalaya. De plus, c'était un des rares ténors allemands à pratiquer avec autant d'aisance le répertoire italophone que germanophone (chose que Wolfgang Windgassen ou Peter Schreier, deux autres légendes, n'ont pas su faire). Fritz Wunderlich fut considéré comme un phénomène unique, et reste profondément regretté.
Pour le découvrir, on peut conseiller son enregistrement de Dichterliebe de Schumann, chez Deutsche Grammophon, ou dans Die Entführung aus dem Serail, pour le même éditeur. DG a sorti un très intéressant DVD retraçant son histoire