Modeste analyse que j'ai écrite entièrement :
DON GIOVANNI
de Wolfgang Amadeus Mozart1787 INTRODUCTION:Qui ne connaît pas Don Giovanni ? Mozart et Da Ponte ont ressucité et sublimé le mythe de Dom Juan, qui depuis Tirso de Molina, Molière ou Goldoni a connu moult versions. Don Giovanni de Mozart c'est plus qu'un opéra. C'est l'Everest musical. C'est l'Opéra des Opéras dixit Wagner. C'est une des 10 choses à ne pas rater dans sa vie. Pour les fans, c'est une nécessité, une façon de vivre. C'est surtout, n'ayons pas peur des mots, le plus fascinant des opéras de Mozart.
LES PERSONNAGESDon Giovanni...libertinLeporello...valet de Don GiovanniDonna Elvira...ancienne femme de Don GiovanniDonna Anna...fiancée de Don Ottavio et fille du CommandeurDon Ottavio...fiancé de Donna AnnaLe commandeur...père de Donna AnnaZerlina...paysanneMasetto...fiancé de ZerlinaOU ? QUAND ? LA GENESE DE L'OPERA.En 1787, les Noces de Figaro récoltent un triomphe à Prague. Mozart, est invité à composer un nouvel opéra. Sur un livret de Lorenzo da Ponte encore, Don Giovanni est crée à Prague le 29 octobre 1787. En mai 1787, Mozart perdit son père. Cela l'influença profondément pour la scène du commandeur et rendit l'opéra noir, écrit dans une année qui symbolise le déclin de Mozart. L'Empereur, ayant eu vent du succés praguois, propose à Mozart de le représenter à Vienne. Cela est l'occasion de nombreux changements comme détaillé ci dessous.
Ajouts de la version de Vienne :-
« Dalla sua pace »aria de Don Ottavio
- «
Per questa tue manine » duo Leporello-Zerlina. (Pour l'anecdote je ne l'ai jamais entendu)
-
« In quali ecessi...Mi tradi »récitatif accompagné d'Elvira puis aria.
(en gras les airs communément donnés dans toutes les versions actuelles)
A noter, lors de la création à Vienne, Mozart supprime le final aprés la mort de Don Giovanni. Les romantiques (XIX e siècle) feront de même ce qui rendra l'opéra très noir et fera un temps surgir l'idée d'un Mozart « romantique ».
L'opéra dure environ 2h45 (Krips) à 3h. Il est divisé en deux actes. Le premier acte commence par un mini-finale (
« Notte e giorno...Lasciar indegno... ») et comprend un finale à partir de «
Fin ch'han dal vino » (air du champagne) Le second acte comprend aussi un finale à partir de la scène du « diner » jusqu'à la « morale » de l'histoire.
ARGUMENT(très court, vous en trouverez de meilleurs sur le web)
Acte IAlors que Leporello monte la garde chez Donna Anna, Don Giovanni tue de nuit le commandeur, le père de Donna Anna. Ses projets de conquète de Zerlina, jeune paysanne fiancée à Masetto, sont entravés par Donna Elvira, son ancienne femme qu'il a abandonnée. Don Ottavio et Donna Anna, qui ne savaient pas le visage de l'agresseur du Commandeur, le reconnaissent en Don Giovanni.
Une fète est donnée chez Don Giovanni. Alors que Zerlina est conquise par Don Giovanni, trois masques s'invitent à la fète. Ce sont Don Ottavio, sa fiancée & Donna Elvira. Don Giovanni réussit à échapper à la « coalition » qui s'enrichit de Zerlina et Masetto.
Acte IILeporello et Don Giovanni échafaudent un nouveau plan, ils échangent leurs habits. Ainsi, Don Giovanni conquit la femme de chambre d'Elvira sous les traits de Leporello, tandis que Leporello trompe Donna Elvira et se retrouve pris au piège entre la coalition sous les traits de Don Giovanni. Il réussit par miracle à échapper à la fureur des victimes de Don Giovanni. Son maitre et lui se retrouvent dans un cimetière devant la tombe du commandeur. La statue de celui ci se met à parler. Don Giovanni l'invite à diner. Il vient. Il demande à Don Giovanni de se repentir, celui ci refuse ; il est alors précipité dans les flammes de l'enfer.
MON AVISComme je le disais dans l'introduction, c'est de très loin mon oeuvre préférée tous genres toutes époques confondues. J'ai du voir 150 fois le film de Losey, et le voir 2 fois sur scène (ce qui est tout de même élevé par rapport à ceux que je n'ai jamais vus sur scène). Don Giovanni est une découverte sans fin, une éternelle jouissance. LE passage le plus beau de toute l'histoire de l'opéra c'est la succession du sextuor, de
«Il mio tesoro », du
« Mi tradi » et du
« Non mi dir » qui sont les airs les plus émouvants de l'oeuvre. La terreur lors de l'arrivée du commandeur est sans pareille ! Cela fit très fort effet sur les Praguois de 1787 et continue à impressioner, même avec le cinéma et les effets spéciaux de notre époque
User de superlatifs sans fin, c'est ça réaliser une « critique » du Don Juan de Mozart. Ce n'est pas, cependant son opéra le plus facile, à cause de sa dénomination « dramma giocoso », qui donne l'impression au non-averti d'osciller continuellement entre l'opera buffa et même le séria. Pour les débutants c'est vers la Flûte Enchantée ou les Noces de Figaro qu'il faut s'orienter, plus « connus » (du non mélomane) et tout simplement moins complexes musicalement. Les « tunnels » de Don Giovanni sont principalement les scènes « seria » Anna/Ottavio (au début du Ier acte, au milieu du Ier acte, à la fin du second)
Devant Don Giovanni peu d'opéras peuvent soutenir la comparaison. Bien sur les autres opéras de Mozart (et encore seulement les Noces, Cosi et la Flûte), peut être Tosca, peut étre le Ring de Wagner.
C'est un mélange de beauté sublime, d'efficacité dramatique, de complexité sociologique et musicale , de terreur et de comédie qui rend cet opéra inmanquable, et si difficile à mettre en scène correctement et à interpréter. Nous verrons qu'un certain Joseph Losey a presque réussi ces deux paris.
LES GRANDS AIRSActe IOuverture ***« Notte e giorno faticar » ** Leporello
« Non sperar » ** Anna et Giovanni
« Lasciala, indegno ! » ** Le commandeur et Giovanni
« Fuggi, fuggi, crudel » ** Ottavio et Anna
« Ah, chi mi dice mai » *** Elvira« Madamina il catalogo é questo » *** Leporello« Giovinette che fatte all amor » * Zerlina et Masetto
« Ho capito » * Masetto
« La ci darem la mano » *** Giovanni et Zerlina« Non ti fidar » ** Elvira, Giovanni, Anna & Ottavio
« Or sai chi l'onore » ** Anna
« Dalla sua pace » *** Ottavio« Fin ch'han dal vino » *** Giovanni« Batti, batti » ** Zerlina
« Presto, presto, pria ch'e venga » ** Masetto, Zerlina, Giovanni
« Proteggiate il giusto cielo » *** Elvira, Anna & OttavioFinal du 1er acte ***Acte II« Eh via buffone » * Leporello & Giovanni
« Ah, taci ingiusto core » ** Elvira
« Deh vieni alla finestra » *** Giovanni« Meta di voi qua vadano » ** Giovanni
« Vedrai carino » ** Zerlina
Sextuor ***« Il mio tesoro » *** Ottavio« In quali eccessi » *** Elvira« Mi tradi » *** Elvira« Non mi dir bell idol mio » *** Anna« Gia la mensa é preparata » *** Giovanni, Leporello, Elvira« Don Giovanni, a cenar teco » *** Le commandeur, Leporello, Giovanni« Da qual tremore insolita » *** Giovanni« Ah dove il perfido » ** Anna, Ottavio, Leporello, Elvira, Zerlina & Masetto
DISCOGRAPHIE SELECTIVE3 étoiles (4 même) Film de Joseph Losey, 1979, sous la direction de Lorin Maazel, avec Ruggero Raimondi, Kiri Te Kanawa, Jose Van Dam, Teresa Berganza, Edda Moser.Alors là je vais parler de la meilleure version de Don Giovanni de tous les temps. Je vais d'abord parler de l'enregistrement puis du film.
C'est donc la meilleure version de l'opéra. Elle a été décriée. La principale critique était la faiblesse des Don Ottavio (Kenneth Riegel) et Masetto (Malcolm King). C'est vrai qu'ils sont moyens mais comment résister au haut de l'affiche.
Ruggero Raimondi EST Don Giovanni. Son interprétation à l'écran est resté fameuse tandis que sa prestation vocale est inoubliable. Loin de la gouaille et de la surcouche de Siepi, Raimondi est plein de classe, de grandeur et rend finalement Don Giovanni attachant. Face au commandeur il est impérial. Sa voix est sublime au mieux de sa forme à 37 ans.
José Van Dam est égal à lui même, c'est a dire parfait. Sa superbe voix nous vaut le plus beau catalogue jamais enregistré et son interprétation est un modèle du genre. Très drôle, le rôle de Leporello l'est encore plus avec Van Dam.
Kiri Te Kanawa joue les prima donna en Elvira. Elle est merveilleuse. Aprés la comtesse Almaviva, c'est son rôle de référence. Sa partition, sublime, est encore sublimée par sa voix divine.
Teresa Berganza, agée de 43 ans, interprète elle aussi une Zerlina superbe. La mezzo est géniale tant dans ses airs que dans les récitatifs.
Edda Moser est, dans le rôle de Donna Anna, controversée. A coté de magnifiques airs, son interprétation est peu étre un peu excitée.
Au niveau de l'orchestre, sans atteindre le son viennois de Krips, Maazel nous offre une très belle prestation avec l'orchestre de Paris. (du temps où c'était un bon orchestre).
Le film, lui, est magnifique. Tourné à Vicence et à Venise, il est beau. Car notre opéra va se dérouler sous les fresques de Tiepolo et sous les colonnes palladiennes. La mise en scène est géniale. Pour moi, maintenant, à chaque fois que j'entends Don Giovanni des scènes de ce film me reviennent. Je ne peux, et c'est l'inconvénient, voir Don Giovanni, sans penser au film de Losey, qui restera à jamais le plus grand film d'opéra.(et le premier)
2 étoiles Grande version de 1955 dirigée par Josef Krips et avec le Wiener Philarmoniker (rien que ça !).
Cesare Siepi compose SON Don Giovanni. Il s'excite à mort et en fait des tonnes (son cri horrible de la fin en témoigne). Gouailleur à souhait et exhubérant, il est inoubliable. Les autres rôles sont tous très soignés. A coté de Maazel, avec ses stars mondiales et ses seconds rôles moyens cet enregistrement passe pour équilibré. C'est surtout grâce au son viennois, élégant et lyrique, dirigé par Josef Krips que cette version reste excellente.
1 étoile C'est la version de l'intégrale Mozart de Brilliant Classics. Version acceptable, mais sans plus. Certaines voix sont moyennes, d'autres bof. Le gros bémol c'est surtout cet orchestre baroque et lourd de Kuijken (rien d'étonnant). Le timbalier devient ainsi le soliste on pourrait dire.
Acceptable pour une intégrale, écoutable on va dire. Se reporter principalement aux versions ci dessus.
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Oufff ! C'est fini...