Philosophie

Sujet qui fait généralement fuire, la philosophie
A tort je pense car penser et apprendre a penser c'est essentiel, car si nous ne pensons pas par nous memes, alors ce seront les autres qui penseront à notre place !

Ah la philosophie, à chaque fois que j'entends (ou que je lis) ce mot ça me fait tout de suite penser à mon prof de philo en terminale, un érudit qui parlait (très correctement) presque une dizaine de langues, qui avait des milliers de livres et de Cds (essentiellement du classique), dans toutes les pièces de son appart, je n'ai jamais vu un homme aussi cultivé.

Le mien était aussi un puits de science mais il sentait la transpiration, changer rarement d'habit (ou plutôt de t-shirt). Était barbu et décoiffé, bref une vraie gravure de mode mais un type épatant.

Bertrand a écrit:

Le mien était aussi un puits de science mais il sentait la transpiration, changer rarement d'habit (ou plutôt de t-shirt). Était barbu et décoiffé, bref une vraie gravure de mode mais un type épatant.

Dis donc, c'était un antidote à l'amour ton prof. Plus sérieusement, mes profs étaient aussi des puits de sciences, mais le deuxième était complètement déjanté. A la fin de l'année, on a tous été chez lui et on s'est goinfré de frites.

Vous pensez quoi de Michel Onfray ? Moi il me tappe sur le systeme parfois... J'ai du mal a penser que deux-trois bobos intello puissent donner des lecons de moral et de reflexions à toute la société.
Je prend l'exemple de BHL qui donne des lecons sur le 1/3 monde et qui vie sur un haut pied (je vous dis meme pas le prix de ses celebres chemises)...

Le problème de la philo, c'est que c'est effectivement et réellement indispensable mais que les seules personnes à pouvoir réellement s'en servir correctement (je parle au niveau des outils conceptuels exigés) sont - comme l'indique CoYoT - des érudits possédant une science et un capital culturel inaccessibles au simple mortel.

C'est ce décalage qui est embêtant. Pour pouvoir "penser" de façon légitime et ne pas se contenter d'"opinion" (immédiatement méprisée par "ceux qui savent"), encore faut t'il pouvoir maîtriser à fond les concepts, la dialectique susceptible d'éviter tout sophisme, etc... bref, il ne faut pas être un "pauvre" culturellement parlant sinon toute pensée devient illégitime.

Qu'est ce que j'ai pu m'énerver avec la philo quand j'étais étudiant ! A quoi pouvait bien servir dans la vie de décortiquer ainsi une pensée, un texte ou un écrit quelconque ? Le plus drôle c'est que dans ce domaine j'étais plutôt bon !

Tu as de la chance ! je te raconte pas la note que je me suis payé au bac... (heureusement que c'était un bac C avec coefficient quasi nul en philo sinon je ne l'aurais jamais eu)

J’ai repéré l’autre jour cette rubrique Philosophie. Le sujet a souvent mauvaise presse : c’est compliqué, obscur – à quoi je réponds invariablement qu’il suffit de s’y plonger, de s’obstiner un peu, et voilà, bientôt on y est entré et heureux d’y être. Un jour au cours de mes études, un livre de Maurice Blanchot figurait dans une bibliographie, et pour une fois je n’ai pas fait que jeter un œil distrait sur la liste d’ouvrages. C’était L’Espace littéraire, un livre moitié littérature moitié philosophie, et c’est en lisant ce livre que j’estime être devenu un peu intelligent. Et de Maurice Blanchot je suis entré chez Emmanuel Levinas, sans doute moins immédiat mais qui reste très concret au moins en arrière-plan, ne serait-ce parce qu’il fait référence au « visage ».
Si j’ai quelque lecteur bénévolent, il se sera déjà rendu compte que je parle encore et toujours de ma même chose : Blanchot m’a montré le chemin, je l’ai suivi. Un monde s’est entrouvert.[i]

Pour ma part je recommande la prose de Christian Godin, auteur d'un gros dictionnaire de référence, et de plusieurs ouvrages sur la "totalité", chez lui, le complexe devient limpide et enfin clair !

De part ma formation j'ai fais pas mal de philosophie et j'avoue que Levinas, Levi Strauss etc me sont les plus familiers mais pas mes favoris. J'aime assez Pascal pourtant c'est assez ancien comme approche, le "bon" Nietzsche a aussi son interet. Mais j'ai une preference pour le message transmis par certains auteur litteraire ou poete comme Holderlin par exemple.

Holderlin (que j'ai un peu lu récemment) c'est absolument sublime, mais est-ce de la philo ?

joachim a écrit:

Qu'est ce que j'ai pu m'énerver avec la philo quand j'étais étudiant ! A quoi pouvait bien servir dans la vie de décortiquer ainsi une pensée, un texte ou un écrit quelconque ? Le plus drôle c'est que dans ce domaine j'étais plutôt bon !

Tu as raison, à quoi sert de décortiquer une pensée, lors de mes concours dans l'Administration, je me suis enquiquinée avec des sujets qui me sortaient par les yeux, aussi ratés ces fois là. de toute façon mes amis, je n'ai fait que 3 ans de secondaires, la vie active m'a vite happée au passage, et j'ai du travailler plus vite que prévu

kfigaro a écrit:

Holderlin (que j'ai un peu lu récemment) c'est absolument sublime, mais est-ce de la philo ?

non justement mais moi il n'y a pas que la philo qui m'aide a penser c'est meme plutot le rapport inverse

J'ai dit plus haut que c'est Maurice Blanchot qui m'a véritablement ouvert les portes du livre. Il a non seulement écrit des essais mais aussi des romans (il préfère dire " récits ") dont le plus étrange et sans doute le plus autobiographique est L'Arrêt de Mort. Blanchot c'est tout un personnage, il n'existait longtemps qu'une seule photo de lui qui datait des années 30.
En écrivant dans cette rubrique, j'ai aussi pensé faire allusion à un essayiste clair et à mon avis émouvant (même si ça paraît contradictoire), Jean-Louis Chrétien. Dans le prière d'insérer (pour une fois pertinent) à L'Inoubliable et l'Inespéré (Desclée de Brouwer 1991) : Pour la pensée chrétienne tendue entre le Genèse et l'Apocalypse, espérer contre tout espoir et se souvenir de l'origine sont deux actes essentiels de la oi. La mémoire aussi doit mourir pour ressusciter, se purifier par là de tout nostalgie et devenir mémoire de la promesse : espérance.

Parmis ces ouvrages lequel me conseillez vous en priorité ?

Hume-Enquête sur l'entendement humain, Principes de la morale

Tocqueville-De la démocratie en Amérique

Machiavel-Le Prince, L'art de la guerre

St Augustin-Les Confessions

Nietzsche-Ainsi parlait Zarathoustra, Crépuscule des idoles, Ecce homo

Nietzsche-Le gai savoir, Par-delà bien et mal

Montesquieu-De l'esprit des lois

Averroes-L'intelligence et la pensée

J'irais à Nietzsche et Saint-Augustin. Comme c'est très différent, on peut les lire en même temps. Dans Nietzsche, le plus beau est sans doute Zarathoustra, Ecce homo est plutôt anecdotique (grosso modo...), le Gai Savoir et Par-delà le bien et le mal peut-être plus accessibles.
Maître Eckhart ? Bergson ?
Les ouvrages de François Jullien sur la philosophie chinoise ?
Jean-Luc Nancy ?

merci de cet avis !

Le lien avec autrui ne se noue que comme responsabilité, que celle-ci d’ailleurs soit acceptée ou refusée, que l’on sache ou non comment l’assumer, que l’on puisse ou non faire quelque chose de concert pour autrui. Dire : me voici. Faire quelque chose pour un autre. Donner. Etre esprit humain, c’est cela (...) Comme si, dans la proximité avec autrui – par delà l’image que je me fais de l’autre homme – son visage, l’expressif en autrui (et tout le corps humain est en ce sens plus ou moins visage), était ce qui m’ordonne de le servir. J’emploie cette formule extrême. Le visage me demande et m’ordonne.