Jacobus Vaet(vers 1529-1567)
Courtrai au XVI° siècle Compositeur franco-flamand né à Courtrai ou à Harelbeke. Il est mentionné pour la première fois à Courtrai quand il fait partie de la manécanterie de l'église d'Onze Lieve. On le trouve en 1547 à l'université de Louvain et dès 1550 sur la liste des membres du chœur de la chapelle de Charles Quint où il chantait parmi les ténors. Il devint maître de chapelle de Maximilien II, poste qu'il occupa jusqu'à sa mort.
Vaet a été influencé par divers musiciens : Nicolas Gombert dont le style polyphonique transparaît dans ses phrases qui s'enchaînent les unes aux autres, Clemens non Papa et de Lassus qu'il imite volontiers. Vaet a recours plus souvent que ses contemporains aux fausses relations qui donnent du relief et du piquant aux passages de contrepoint. Elles peuvent être simultanées et produire des dissonances, ce qui suffit à distinguer ses œuvres de celles d'un Palestrina. Vaet avait parfois l'habitude de conclure un morceau sur une triade mineure (par exemple le motet
Postquam consummati essent), pratique rare au XVI° siècle. Il affectionnait les progressions basées sur le cycle des quintes et les demi-cadences, trait peut-être lié à l'influence de Roland de Lassus ou à la polyphonie espagnole de l'époque ; en effet, membre de la chapelle de Charles Quint puis de Maximilien, il devait connaître les compositions de Francisco Guerrero qui utilisait ce même langage musical.
Outre son goût prononcé pour les fausses relations, son style se distingue par un penchant pour la citation et la parodie : il fut le premier à écrire une
Missa quodlibetica, messe à cinq voix formée d’une série de quodlibets, suite d’airs connus, empruntés à des sources sacrés et profanes.
Il nous a été conservé neuf de ses messes dont une messe de Requiem, assez rare avant la seconde moitié du XVI° siècle. Il composa de nombreux motets sacrés et profanes et huit versions différentes du Magnificat et de l'antienne mariale
Salve Regina ainsi que des airs français et une version allemande du Notre Père,
Vater unser im Himmelreich.