Nikos Skalkottas

A l'âge de 5 ans il se construisit lui-même un petit violon avec l'aide de son père. L'un des événements décisifs dans la vie de Skalkottas fut d’obtenir en 1921 une bourse de la Fondation Averoff qui lui permit de se rendre à l'Académie Musicale de Berlin auprès de Willy Hess. Il y rencontre celle qui devait devenir sa première compagne, la violoniste ukrainienne Mathilde Temko de Riga en Lettonie.
Après deux années à étudier le violon à Berlin, il se décide de devenir compositeur. Skalkottas travaillera dans des cinémas pour l'accompagner des films ou bien à des orchestrations pour le label Odeon mais il sera soutenu aussi par une famille fortunée, les Salomon. Il étudie deux ans auprès de Philipp Jarnach, disciple de Busoni. A partir de l'été 1931, sa situation semble se dégrader, il perd la Bourse Benakis, se sépare de Mathilde et surtout rompt avec Schoenberg. En mai 1933, il retourne en Grèce, où il retrouve la musique populaire : après plusieurs années de crise musicale, des travaux de transcriptions comme ceux que lui confie Melpo Merlier l'encouragent certainement à écrire les 36 Danses Grecques qui lui apportent un premier succès incontesté dans son pays. Selon de nombreux témoignages, Skalkottas présente souvent deux aspects, un bel homme volontiers facétieux et dynamique et un homme isolé, secret et triste. Il semble que Skalkottas ait été victime de cabales qui l’ont contraint à être violoniste dans les trois orchestres d'Athènes. Il va produire entre 1935 et 1944 presque toute son œuvre dans des genres très divers. En mai 1944 il est arrêté par les nazis pour avoir enfreint le couvre-feu : au lieu immédiatement d’être abattu, Skalkottas sera interné au camp de Khaïdari pendant plusieurs mois. C'est aussi pendant la guerre en 1943 que Skalkottas rencontra la pianiste Maria Pangali qu’il épousa après la guerre. Le musicologue suisse Luca Sabbatini écrivait en 1999 que « sa musique combine expressionnisme haletant et climats archaïques. La violence des rythmes, le tranchant des couleurs orchestrales sont tempérés par un lyrisme halluciné qui provoque l'envoûtement. »
« Son œuvre est aussi chaleureux, aussi lyrique, et souvent aussi sombre, que celui d'un Alban Berg, parfois aussi ténu et raffiné que celui d'un Webern, ou aussi rythmé que celui d'un Stravinsky ou d'un Bartók. Mais il est avant tout d'une clarté et d'une lucidité véritablement méditerranéennes. » Harry Halbreich

La Mer – Quatre Images – Fête crétoise – Danse grecque en ut mineur, Orch. d’Islande dir. Byron Fidetzis (BIS 2006)

C’est pour l’instant mon seul Skalkottas que j’ai réécouté tout à l’heure, au moins certains passages orchestraux plairaient sans doute à Bertrand, ce qui en situe un peu le style.

Catalogue des œuvres (en anglais)

ah c'est pour moi ca ?

Tu dois bien pouvoir l'emprunter, je crois que ça en vaut l'effort. La Fête crétoise est une orchestration d'une pièce de Dimitris Mitropoulos.

Danses grecques, dir. Nikos Christodoulou. Certaines d'entre elles m'enchantent comme Kleftikos ou Critikos sur le premier disque.

Une critique en anglais.

Naxos a sorti une quasi intégrale de l'oeuvre de Skalkottas, trop peu connu à mon avis, peu être trop resté "classique"? comme son compatriote Kalomiris, encore moins connu.

En effet la série des 36 danses grecques - très développées puisque l'intégrale dure presque 2 heures - m'a séduit aussi.

Musique de chambre : quatuor à cordes, dix pièces pour quatuor à cordes, octuor, le vieux Dimos – Nouveau quatuor héllène (BIS 2001)
Les trois mouvements du quatuor ont un style propre : forme sonate pour le premier, jazz pour le deuxième, musique grecque pour le troisième.

The Land and the Sea of Greece (La terre et la mer grecques), musique de ballet - Lorenda Ramou au piani (BIS 2006)
Toujours le style Skalkottas, assez peu novateur certes, qui part de la musique grecque. Un fonds mélodique devenu personnel, toujours convaincant.

un toujours inconnu pur moi ...en plus il a une discographie non négligeable; par contre je ne trouve aucun Naxos....sans doute plus disponibles (Joachim dit plus qu'ils ont enregistré presque l'intégrale!