La Bibliothèque de la Pléiade est une des collections les plus prestigieuses de l'édition francophone. L'entrée d'un auteur dans La Pléiade est saluée comme une consécration. En général, c'est son œuvre complète qui est publiée en un ou plusieurs volumes de plus de 1000 pages imprimées sur papier bible.
La Pléiade a été créée en 1931 par Jacques Schiffrin (puis rachetée en 1933 par Gallimard) pour offrir au public les chefs-d'œuvre de la littérature dans une présentation soignée et un encombrement réduit. Les premiers, Baudelaire, Edgar Poe, Voltaire y trouvèrent place, vite rejoints par Stendhal, Cervantès, etc. Au fil des années, la collection s'est étoffée dans le respect du projet initial, avec le souci de procurer des éditions qui tiennent compte des progrès de l'histoire et de la critique littéraires : les textes sont établis soigneusement, d'après les sources les plus sûres; les appareils critiques, dont la rédaction est confiée aux meilleurs spécialistes, résument les connaissances les plus récentes et rapprochent du lecteur les œuvres que le temps ou l'espace ont éloignées de lui. Aussi souvent qu'il est possible, les volumes sont enrichis d'inédits. Et, aujourd'hui, la Pléiade s'ouvre plus largement aux littératures du monde entier : elle accueille ou accueillera des écrivains arabes, japonais, indiens; des textes mésopotamiens anciens ; des écrits apocryphes chrétiens, gnostiques, mystiques; des anthologies bilingues de poésie... »
Les meilleures ventes : Saint-Exupéry (350 000 ex.), Proust , Camus, Malraux, Apollinaire, Gide...
« Si un volume vaut à la fois comme objet esthétique et comme édition de référence, la collection ne s'adresse pas pour autant à une élite éprise de classiques, comme le suggère la diversité des 496 titres de son catalogue. D'autant qu'à évaluer son prix à la page, un tome de La Pléiade (0,04 euro) revient à peine plus cher qu'un livre de poche (0,02).
Quels sont les critères justifiant que certains écrivains figurent plutôt que d'autres au sein de ce "musée imaginaire" ? Quelques valeurs sûres brillent par leur absence, pour des raisons juridiques (les éditions de Minuit ont refusé de céder les droits de Beckett à Gallimard) ou commerciales (Du Bellay et Saint-Evremond, par exemple, n'attireraient pas assez de lecteurs pour être rentables).
Chaque volume soulève des questions singulières, liées, par exemple, aux problèmes de traduction, au choix des textes (pour une anthologie), etc. » (extrait d’un article de Charlotte von Essen, Le Monde, 6 juin 2003)