Viktor Ullmann

Issus de familles juives, ses parents s'étaient convertis avant sa naissance à la religion catholique. Ses aptitudes et son inclinaison pour la musique le rapprochèrent assez tôt d'Arnold Schönberg et de son cercle d'élèves. En mai 1919 il interrompit ses études de droit et quitta Vienne pour Prague afin de se consacrer entièrement à la musique. Son maître était alors Alexander von Zemlinsky qui était entre autres chef d'orchestre au Nouveau Théâtre allemand de Prague. Jusqu'à la déportation, son œuvre comporte 41 opus et comprend trois sonates pour piano, des cycles de Lieder de différents poètes, des opéras et le concerto pour piano opus 25. La plus grande partie de ces œuvres a disparu.
Sa musique est plus tournée vers le rythme que vers le contrepoint. Son œuvre la plus connue est l’opéra « Der Kaiser von Atlantis » composé et créé en 1944 dans le camp de concentration de Theresienstadt, et qui est devenu l’ouvrage symbole de la destruction de plusieurs générations d’artistes juifs.
Liste des œuvres.

Viktor Ullmann, Der Kaiser von Atlantis (L’Empereur d’Atlantide), dir. Alexander Drčar (Studio Mateus 1995). Ce « spectacle » en un acte a été composé à Terezin bien qu’il n’y ait pas été représenté. C’est un vaudeville (« Singspiel ») en un acte. « Atlantis confronte un Empereur tyran-criminel de guerre universelle et la Mort à un Arlequin porteur du principe de vie, un Haut-Parleur (une sorte de Monsieur Loyal), une jeune fille et un soldat mainteneurs de la vraie vie amoureuse. Bien sûr, toutes ressemblances avec des personnages existant alors réellement sont plausibles, à commencer par l'Empereur-Hitler, et l'écriture musicale inscrit tout cela dans l'allusion, ou la citation interdite (le Chant de la Terre mahlérien). De même en va-t-il, pour le conte lui-même, de la philosophie d'espoir et de fraternité, cette Théosophie ( Rudolf Steiner) dont Ullmann était le disciple enthousiaste. » (Dominique Dubreuil). Il y a de la commedia dell’arte, du cabaret, l’oratorio. Cette pièce est expressive et « concentre l’idée principale dans un espace limité ».

Symphonies n° 1 et 2, Ouverture de La Cruche cassée, Don Quichotte danse le fandango, dir. Gerd Albrecht (Glossa 2009)
Les symphonies dérivent des sonates n° 5 et 7 pour piano.
Ma première impression : la prise de son est tout de même un peu sèche.