Jan Pieterszoon Sweelinck

En 1564, Pieter Sywertszoon est nommé organiste titulaire à la Oude Kerk (la "vieille église") d'Amsterdam, il sera remplacé à sa mort en 1577 par Jan Pieterszoon. Son fils Dirk Janszoon Sweelinck y prendra alors à son tour la relève comme organiste titulaire. On la considère comme le plus prestigieux représentant de l'école hollandaise à l'orgue comme au clavecin, spécialiste de ces deux instruments avant Johann Sebastian Bach, à l'égal de l'italien Girolamo Frescobaldi qu'il a peut-être rencontré à sa venue en Flandre. Il écrivit plus de 250 chansons, madrigaux, motets, psaumes. Certaines de ses innovations furent importantes dans l'évolution de la musique, en particulier dans le domaine de la fugue. Il fut le premier à écrire une fugue pour l'orgue en commençant par exposer le sujet, en développant ensuite le matériel contrapuntique jusqu'à l'accomplissement et la résolution finale. Quant au style, Sweelinck allie la richesse, la complexité et le sens de l'espace des Gabrieli d’une part , l'ornementation et l'unité formelle des virginalistes anglais d’autre part. Il utilise le contre-sujet, les strettes et les séquences de pédale en poursuivant l’œuvre de Frescobaldi et en devançant Johann Sebastian Bach. C'était un improvisateur de génie qu’on appelait l'Orphée d'Amsterdam. Sa musique vocale plus traditionnelle montre un rythme complexe et des procédés contrapuntiques très riches. Il eut pour disciples les meilleurs représentants de l'école d'orgue d'Allemagne du Nord : Michael Praetorius, Heinrich Scheidemann, Paul Siefert, Andreas Düben, Melchior Schildt, Samuel et Gottfried Scheidt.

Œuvres pour chœur, vol. III, dir. Paul van Nevel (Etcetera, rééd. 2008) fort bien enregistré en 1989 et 1990

un enregistrement "tempéraments" qui sort un peu de son programme habituel qui est principalement de la musique d'orgue; ici c'est principalement de la musique vocale et peu d'orgue

Psaumes français & Canciones sacrae (dont un Te Deum), Capella Amsterdam, dir. Daniel Reuss (HM 2009)
J'aime cette égalité de ton qui privilégie l'intention sur l'effet : c'est une invite à l'intériorité. Et c'est fort bien enregistré, rien ne vient distraire du chant qui s'étale : un fort beau disque donc.

Et une belle illustration : un intérieur d'église par Emanuel de Witte

j'aime particulièrement Sweelinck en général ...je vais mettre ce disque sur ma liste!