Peter Philips
(Londres 1560 ou 1561 - Bruxelles 1628)
Philips fuit l’Angleterre en 1582 « pour la foy catholique ». Il se rend à Rome où le Cardinal Alessandro Farnèse l’engage tout comme le Collège Anglais où il est organiste. Il y rencontre en 1585, Lord Thomas Paget, aristocrate anglais catholique et réfugié lui aussi et part avec lui pour un voyage qui durera cinq ans : Gênes , Madrid puis la France et Bruxelles. En 1593, il se rend à Amsterdam sans doute pour rencontrer Sweelinck, autre grand claviériste. Un compatriote anglais dénonce Philips aux autorités hollandaises en l’accusant de participer à un complot la Reine Elizabeth. En 1597, l’Archiduc Albert admet Philips comme membre de sa Maison. L’année suivante, il fait éditer un Livre de Madrigaux à huit voix. Quelques années plus tard, Philips commence à composer de la musique sacrée, dont les premiers exemples sont trois motets publiés dans une anthologie à Munich en 1609. La dernière publication de Philips comprend 106 motets pour une, deux et trois voix, tous avec continuo. Peter Philips a été assez célèbre de son vivant pour que sa musique ait pénétré jusqu’à Lisbonne et Stockholm. Jan Bruegel représenta dans « L'Ouïe » une partition des madrigaux à 6 voix de « Pietro Philippi, Inglese ».
ŒuvresPhilips, anglais de naissance, fut un musicien européen : il profita en effet de ce qu’il apprit lors de ses séjours et de ses voyages. Il fut le seul virginaliste anglais à composer autant d'œuvres selon la technique de l’intavolatura.
L’œuvre de Peter Philips se divise en deux grandes catégories, qui correspondent à deux époques de sa carrière : l’œuvre instrumentale et l’œuvre vocale. La première est composée entre 1580 et 1605 : musiques pour clavier et ensemble instrumental. L'œuvre pour clavier dont la majorité se trouve dans le Fitzwilliam Virginal Book comporte elle-même deux parties : les danses et les fantaisies d’une part et d’autre part des arrangements pour clavier d’œuvres vocales, les intabulations, dont les dates de composition s’étendent de 1595 à 1605.
Pavana (1580)
Galliardo [? 1580]
Trois Fantasie (1582 pour l’une d’entre elles)
Pavana & Galiarda Pagget [1590]
Passamezzo Pavana & Galiarda (1592)
Pavana Doloroso & Galiarda Dolorosa (1593, composée en prison)
« Le Rossignol » (1595), « Bon Jour mon Cœur » (1602) & « Margott Laborez » (1605), arrangements de chansons françaises de Roland de Lassus
« Amarilli » (1603) arrangement d’une pièce vocale de Caccini
« Chi fara fede al Cielo » [? c 1605], arrangement d’une pièce vocale de Striggio
« Tirsi, Freno, Cosi moriro » [? c 1605], arrangement d’une œuvre vocale de Marenzio
« Fece da voi » [? c 1605], arrangement d’un de ses propres madrigaux datant de 1596.
Musique vocaleL’œuvre vocale s'articule en deux périodes : l'une profane, qui compte essentiellement une cinquantaine de madrigaux, fut imprimé entre 1596 et 1603, de style romain et assez facile à exécuter. Dans la deuxième période on trouve des pièces sacrées, principalement des motets, inspirés du madrigal ou de Palestrina, mais dans l'esprit de la Contre-Réforme.
Œuvres profanes : Madrigaux, livre I (1596), livre II (1598), livre III (1603)
Œuvres sacrées : Cantiones sacrae pro praecipuis festis totius anni et commini sanctorum à cinq voix
Gemmulae sacrae (1613)
Deliciae sacrae (1616)
Paradisus sacris cantionibus, composé de 106 motets pour une à trois voix et continuo. (1628)