Jacques Champion de Chambonnières(vers 1601-1672)
On le considère comme le fondateur de l'École française de clavecin. Issu d'une famille de musiciens et d'organistes au service des rois de France depuis François I°, c’est selon ses contemporains un claveciniste incomparable. C’est le premier qui à composer et à être connu pour cet instrument. Il découvrit le talent de Louis Couperin et le fit venir à Paris. Il donnait des concerts privés chez lui, engageant des musiciens à grands frais, et prétendait faire de la musique en dilettante.
Musicien fastueux qui roulait carrosse et se voulait grand seigneur, il tomba en disgrâce pour avoir refusé de jouer la basse continue dans des œuvres de Jean-Baptiste Lully. Son goût du luxe fit que sa seconde épouse le quitta et il termina sa vie dans une certaine gêne. Sa charge de claveciniste du roi fut reprise par Jean-Henri d'Anglebert, l'un de ses élèves. Il publia lui-même son œuvre dans deux recueils édités en 1670 qui ne contiennent pas toutes ses compositions ; certaines se trouvent dans des manuscrits comme le manuscrit Bauyn. Il a écrit des pièces de danse qui ne sont pas regroupées en suites : l'interprète constitue lui-même une suite en choisissant des pièces disponibles dans la tonalité choisie, suivant l'usage du temps.
Chambonnières adapte au clavecin les éléments de la suite de danses des luthistes et le style luthé ou « style brisé » qui consiste à arpéger les accords, à la manière du luth. Ce style caractérisera la musique française de clavecin pendant plusieurs dizaines d'années.