August Joseph Norbert Burgmüller(Düsseldorf, 1810 - Aix-la-Chapelle, 1836)
Burgmüller suivit l’enseignement de Moritz Hauptmann et de Louis Spohr à Kassel. De 1826 à 1831, il fit d’étonnants progrès en théorie, continua également l’exercice de ses instruments, fréquenta le milieu artistique et fut régulièrement soliste ou chef d'orchestre ou de chœur dans des concerts. L’échec de ses fiançailles avec la diva Sophie Roland déclencha une dépression violente ponctuée d’attaques d’épilepsie. Il acquit une réputation d’ivrogne qui ne plut guère à Spohr qui abandonna son élève. En 1834, Burgmüller rencontra le compositeur Felix Mendelssohn et lui exprima toute son admiration. Cette rencontre fut certainement un moment de bonheur dans sa courte existence. Mendelssohn s’étonna du talent prodigieux de son cadet et éprouva dès cet instant un profond respect pour celui-ci. Il eut l’idée d’un opéra qui parodierait les conventions du genre avec son ami l’écrivain Christian Dietrich Grabbe mais ne la mena pas à terme en devinant qu’aucun établissement n’accepterait de produire une telle composition. Il fit la connaissance de Joséphine Collin, alors gouvernante. L projeta de s’établir avec elle à Paris où son frère Friedrich était un pédagogue apprécié. Ce projet ne se réalisera pas puisqu’il se noya suite à une crise d’épilepsie en prenant les bains à Aix-la-Chapelle.
Son œuvreL’héritage musical que nous a laissé Burgmüller surprend l’auditeur et l’analyste par sa grande qualité et son curieux développement.
Le Concerto pour piano op. 1 anticipe celui de Brahms d’un point de vue technique. L’expansion de l’introduction orchestrale et la manipulation du matériau motivique annoncent le renouveau significatif du sens de la forme et du travail thématique après Beethoven. A cette originalité s’ajoute le choix excentrique de la tonalité de fa dièse mineur, tonalité expressive rarement utilisée pour ce genre instrumental.
Dans ses quatuors à cordes op. 4 et op. 7, il pousse le chromatisme à un degré jusqu’alors inexploré qu’il combine avec une forme plutôt classique pour atteindre une parfaite symbiose. Tandis que les longues phrases mélodiques rappellent le style lyrique de Spohr et l’invention raffinée de Mendelssohn, ces compositions se caractérisent par un sens commun, profondément mélancolique et personnel.
Sa deuxième symphonie, composition inachevée qui avait suscité l’enthousiasme de Robert Schumann, témoigne d’une grande maîtrise de l’appareil symphonique qui écarte tout doute que Burgmüller, malgré sa mort prématurée, ne puisse être compté parmi les maîtres du courant romantique.
Liste des œuvresMusique pour orchestre
Symphonie n° 1, en do mineur, op. 2 (1831-33)
Symphonie n° 2, en ré majeur, op. 11 (1834-35, inachevée)
Ouverture, en fa mineur, op. 5 (1825)
4 Entr'actes, op. 17 (1827-28)
Concerto pour piano, en fa dièse mineur, op. 1 (1828-29)
Musique vocale
Dionys, opéra d’après la ballade Die Bürgschaft de Schiller (1832-34, fragment)
23 Lieder
Musique de chambre
Quatuor à cordes n° 1, en ré mineur, op. 4 (1825)
Quatuor à cordes n° 2, en ré mineur op. 7 (1825-26)
Quatuor à cordes n° 3, en la bémol majeur, op. 9 (1826)
Quatuor à cordes n° 4, en la mineur, op. 14 (1835)
Duo, pour clarinette et piano, en mi bémol majeur, op.15 (1834)
Musique pour piano
Sonate, en fa mineur, op. 8 (1826)
Valse, en mi bémol majeur, WoO (1827)
Polonaise, en fa majeur, op. 16 (1832)
Rhapsodie, en si mineur, op. 13 (1834)
Mazurka, en mi bémol majeur, WoO (s.d.)