Leonard Bernstein

Bernstein fait ses études à l'université de Harvard jusqu'en 1939 puis rencontre les chefs d'orchestre Fritz Reiner, Dimitri Mitropoulos et Serge Koussevitzky dont il devient l'assistant en 1940 à Tanglewood. Il est nommé chef assistant de l'Orchestre philharmonique de New York dès 1943 avant de revenir à Tanglewood afin de diriger et d'enseigner à partir de 1951. De 1958 à 1973, il présente les Young People's Concerts à la télévision, émissions au cours desquelles il démontre toutes ses qualités de pédagogue auprès des enfants qui découvrent la musique classique.
Il est nommé directeur musical de l'Orchestre philharmonique de New York de 1958 à 1969 et acquiert une réputation internationale d'une part comme chef d'orchestre et d'autre part comme compositeur notamment par la comédie musicale West Side Story (1957).
Chef d'orchestre réputé pour son énergie fulgurante, il a dirigé les plus grandes formations. Il était à l'aise dans tous les répertoires, avec une préférence nette pour Gustav Mahler (il disait « Mahler, c'est moi ! »).

Compositeur prolifique, il est notamment l'auteur de trois symphonies et de deux opéras. Il montre une aisance marquée à passer d'un style à l'autre : du jazz (West Side Story, Wonderful Town), au blues-gospel (Mass), en passant par le dodécaphonisme (dans ses premières œuvres, reniées par la suite). Par ailleurs, ses œuvres symphoniques partent de réflexions spirituelles, sur la religion entre autres.

Quelques œuvres
Symphonie nº 1 « Jeremiah », pour mezzo-soprano et orchestre, texte emprunté aux "Lamentations de Jérémie" de la Bible (1942-1943) - interprétation recommandée : Christa Ludwig en soliste avec l'Orchestre philharmonique d'Israël sous la direction du compositeur en 1977
Symphonie nº 2 « L'Âge de l'anxiété », pour piano et orchestre (1947-1949, révisée 1965)
Symphonie nº 3 « Kaddish » (1963, révisée en 1977)
West Side Story, comédie musicale (1957)
Chichester Psalms, pour soprano garçon, chœur mixte et orchestre (1965)
Candide, opérette (1956)- interprétation recommandée : Deutsche Grammophon 1989, avec Bernstein à la direction, Jerry Hadley, June Anderson...
Peter Pan, comédie musicale (1950)
Mass, pièce de théâtre chantée sous forme de messe (1971)
Wonderful Town, comédie musicale (1952)
Fancy Free, ballet (1944)
Elegy for Mippy II, pour trombone solo (1948)
On the Town, comédie musicale (1944)

Je connaissais la Messe (Mass) par Kent Nagano où le récitant est Jerry Hadley (HM 2004)

Je viens de découvrir celle de Marin Alsop où le récitant est Jubilant Sykes (Naxos 2009)

Et là, quelle révélation ! Jubilant Sykes y est extraordinaire, une voix riche, des modulations qui parlent à l’auditeur. Je n’avais pas de penchant particulier pour une œuvre aussi hétéroclite, presque un peu racoleuse, cette voix me réconcilie avec la Messe de Bernstein. Il ne faut pas s’arrêter aux deux premières minutes, un Kyrie mal enregistré, le passage le plus terne du disque. La direction de Marin Alsop est efficace, fort adaptée à la Messe. J’oubliais Nagano sur mes étagères, je n’oublierai pas le nouveau !

il faut deux cd pour cette messe?

Oui, 104 minutes en tout.

C'est en latin ou en anglais ?

Les deux. Beaucoup de passages sont en latin puis en anglais.

Je viens d'écouter cette Mass, mais dans la version Nagano, que tu n'apprécies pas. Je manque évidemment d'éléments de comparaison, mais quoi qu'il en soit, j'ai bien aimé (il n'y a que la fin qui me semble un peu longue, mais dans l'ensemble, c'est très beau). Une musique éclectique qui touche au classique, au rock, au blues, au grégorien...c'est vraiment de l'oecuménisme !

la part du récitant est importante??....COMME C'est forcément de l'anglais, j'hésite ...

Bach, c'est de l'allemand que tu ne comprends pas plus. Et pour ce qu'on comprend le plus souvent, même en français...

je crois qu'il y a une confusion dans mon esprit: le "récitant", en fait c'est un baryton qui chante? (là effectivement que ce soit de l'anglais de l'allemand ou même du français...je m'en fiche!)...ou une voix ..;parlée??

Oui, le récitant est un soliste qui chante.
J'ai tendance à bouder les morceaux où il y a des passages parlés.

j'avais mal compris...evidemment çà change tout!

Symphonie n° 1 « Jeremiah » (Jérémie) chanté par Christa Ludwig
Symphonie n° 2 « The Age of anxiety » (L’Age de l’anxiété), Lukas Foss au piano
Symphonie n° 3 « Kaddish » chanté par Monserrat Caballé
Sérénade, Gidon Kremer au violon

Un bel objet, DG sans date (enregistrements de 1977)

Certains compositeurs font de la symphonie. Leonard Bernstein en fait presque par accident : il compose quelque chose pour un orchestre, l’appelle symphonie et en effet cela y ressemble souvent mais il y a tous les moments où Bernstein y respire. Je ne les écoute pas assez, ces symphonies. On ne se demande pas si ce qu’on entend est bon ou pas, il y a une présence – sans doute due à ce que Bernstein se dirige lui-même.

Symphonie n° 3 « Kaddish » chantée par Monserrat Caballé – Là, j’aime moins : chœurs d’enfants, récitant, il faut que tout cela se marie bien pour donner quelque chose de convainquant. C’est ce qui se passe dans la Messe par Stykes et Alsop.
Sérénade, Gidon Kremer au violon – Là c’est un style nettement plus sage et post-romantique. On n’attend pas trop Bernstein dans un tel répertoire, mais c’est réussi !