Hans Leo Hassler

Vers 1584, Hassler est envoyé à Venise auprès d'Andrea Gabrieli  : il devient le premier compositeur allemand à avoir fait ses études musicales en Italie. Grâce à ces études, il obtiendra la place d'organiste de la cathédrale d'Augsbourg chez le comte Fugger (1586). Cette période fut pour lui très créative et lui conféra une certaine renommée dans la région. Par contre, protestant dans une région encore très catholique, son influence immédiate demeura assez limitée. Il sera aussi l'organiste de l’église Notre-Dame de Nuremberg (1601), des chapelles privées de Rodolphe II et de l'Électeur de Saxe à Dresde. Il laisse une œuvre riche et assez originale, située à la frontière entre la période Renaissance et l'ère baroque. Ses Italian canzonettas sont dédiées au comte Fugger.
Hassler fut un précurseur de l'art vocal allemand. Son héritage créatif fut très riche pour ses successeurs et ses contemporains. Ce musicien inaugura la « période italienne » de la chanson allemande. Il contribua certainement ouvrir le pays au chant solo accompagné grâce à l'écriture homophone, notamment dans ses chansons à danser. Il donna à son oeuvre plus de place au style harmonique qu'à la polyphonie. Malgré tout, il développa ce nouveau style polyphonique en Allemagne et émancipa l'expression émotive du style vénitien. Dans ses premières années, il fut probablement le premier Allemand à composer dans le style polychoral caractéristique de l'école vénitienne : la musique est donc plutôt progressive, les contrastes et les textures y sont nombreuses. Cette technique emploie deux groupes ou plus de chanteurs qui chantent en alternance. À la fin de sa vie, sa musique était devenue beaucoup plus conservatrice : les polyphonies y étaient linéaires. L'oeuvre de Hassler démontre l’attention portée à l'art et à la beauté des sons : autant de traits précurseurs au style baroque.

Aus tieffer Noth, Currende dir. Erik van Nevel (Eufoda 2000)
Des motets et des motets-chorals dont le plus beau me semble être le dernier du programme : Auß tieffer Not schrey ich zu dir.

une alternance de pièces instrumentales, cuivres, cordes, orgues et choeur double ou simple
programme très varié

Un peu ancien déjà je pense. Côté prise de son ?

En effet...je n'avais pas regardé compte tenu que la prise de son me semble tout a fait agréable...mais la première publication date de 1963!!

Jacob Hassler et Hans Leo Hassler : Ich gieng einmal spatieren, Leon Berben à l’orgue (Ramée 2005)
Bel objet, belle musique, un interprète qui donne un souffle à ces morceaux, d’ailleurs presque tous de Jacob Hassler quoique le plus long (Variations sur Ich gieng einmal spatieren) dure presque trois quarts d’heure.