Léopold Simoneau (3 mai 1916 à Saint-Flavien, Québec - 24 août 2006, à Victoria, Colombie-Britannique) est un ténor québécois considéré par Radio-Canada comme l'un des meilleurs interprètes, au XXe siècle, des opéras de Mozart[1].
Issu d'un milieu modeste, il apprend son métier de chanteur à partir de 1939[2], à Montréal, en étudiant chez Salvator Issaurel. C'est là qu'il rencontre la chanteuse québécoise Pierrette Alarie, qu'il va épouser en 1946. Il fait ses premiers pas sur scènes en 1941 en incarnant le personnage de Hadji dans Lakmé. En 1943, c'est son Don Curzo dans Les Noces de Figaro qui lui permet d'incarner son premier personnage dans un opéra de Mozart.[2] Il gagne le prix Archambault en 1944, puis va étudier à New York, chez Paul Althouse.
En 1949, il fait une apparition remarquée à l'Opéra-Comique de Paris dans le Mireille de Gounod[2]. C'est dans les années 1950 qu'il connaît ses premiers succès, se faisant une réputation dans le répertoire mozartien. Il sera dirigé par les plus grands chefs d'orchestre, dont Herbert von Karajan, Igor Stravinski (pour Oedipus Rex, avec Jean Cocteau à la narration, en 1952 lors du Festival du XXe siècle[2]) et Karl Böhm, en plus d'accompagner Maria Callas, Glenn Gould et Joan Sutherland[2]. Son incarnation de Ferrando dans Cosi fan tutte, sous la direction de Karajan (à la tête du Philharmonia), avec notamment Elisabeth Schwarzkopf en Fiordiligi, reste légendaire. Sa participation à Don Giovanni avec Karajan à La Scala de Milan est aussi remarquée [2]. L'air Un'aura amorosa de Così fan tutte restera à jamais un exemple absolu de perfection de chant mozartien. Il s'affirmera comme un des mozartiens les plus absolus de l'histoire du disque : style parfait, distinction, beauté plastique d'une voix à la technique parfaite, détimbrés prodigieux. Il obtient avec sa femme en 1959 la première édition du Prix Calixa-Lavallée, puis le Grand Prix du disque de l'Académie Charles-Cros.
Après New York et l'Europe, il commence à enseigner au conservatoire de musique de Québec en 1963. En 1969, il renonce à sa carrière de chanteur pour se consacrer à la promotion du chant après avoir, entre autres, interprété Don Ottavio de Don Giovanni à 185 reprises.[2] Il occupe à partir de 1967 un poste au ministère de la Culture du Québec[2]. En 1971, il produit un rapport qui dénonce les carences en chant classique au Québec. Ce rapport conduira à la fondation cette même année de l'Opéra de Québec. C'est aussi en 1971 qu'il est fait officier de l'Ordre du Canada. Peu après, en 1972[2], avec sa femme et ses deux filles, Isabelle et Chantal, il déménage en Californie pour enseigner au conservatoire de musique de San Francisco. De retour au Canada, il s'installe à Banff, dans les Rocheuses. Puis, ce sera Victoria en 1982[2]. Il y fonde et dirige de 1982 à 1988, avec son épouse, le programme Canada Opera Piccola pour les jeunes chanteurs. En 1988, Renée Maheu publie un livre sur ces jeunes chanteurs et sur le ténor. Il est fait officier de l'Ordre des arts et des lettres de France en 1990. En 1995, il obtient le grade de Compagnon de l'Ordre du Canada, puis officier de l'Ordre du Québec deux ans plus tard.
Léopold Simoneau a lui-même écrit L'Art du bel canto (paru en 2004 aux Éditions du Boréal), leçon de style et de chant pour les jeunes chanteurs.
Il a chanté pour la dernière fois en public le 24 novembre 1970, à l'ancien Forum de Montréal (dans Le Messie de Handel). Il meurt le 24 août 2006, à Victoria, à l'âge de 90 ans, des suites du diabète
1944 - Concours de l'Orchestre symphonique de Montréal
1959 - Prix Calixa-Lavallée
1967 - Officier de l'Ordre du Canada
1972 - Médaille du Conseil canadien de la musique
1990 - Officier de l'Ordre des Arts et des Lettres de France
1992 - Prix des arts de la scène du Gouverneur général
1995 - Compagnon de l'Ordre du Canada
1997 - Chevalier de l'Ordre national du Québec