Thomas Tomkins

Compositeur gallois, représentant important de l'école des madrigalistes et des virginalistes anglais.
Son père était musicien lui-même, maître de chœur et organiste à la cathédrale de Saint-David. En 1596, il fut nommé répétiteur des chœurs à la cathédrale de Worcester. Il est très probable qu'il étudia quelque temps à Londres auprès de William Byrd puisqu'il lui dédia un madrigal de sa composition. Il y fréquenta vraisemblablement Thomas Morley qui place un madrigal de Tomkins dans son recueil The Triumph of Oriana en 1601.
Il fut nommé Gentilhomme ordinaire à la Chapelle Royale avant 1620 puis organiste principal en 1625. Il semble avoir démissionné de ce poste vers 1628. Il resta sans doute employé à la cathédrale de Worcester pendant les deux décennies qui suivirent. A l’époque de la guerre civile, quand la cité fut prise par les forces parlementaires en 1646, il perdit son poste mais put continuer à demeurer près de la cathédrale. Le parti des vainqueurs considérait que toute musique devait être abolie dans les églises, à l'exception des psaumes ; conformément à ces principes, l'orgue de la cathédrale qui avait été commandé et installé sous le contrôle de Tomkins en 1614 fut détruit et les choristes furent licenciés. Tomkins déménagea chez son fils et vécut chez lui jusqu'à sa mort.
Tomkins a composé des madrigaux, de la musique instrumentale (virginal et orgue) et de la musique sacrée. C'est un compositeur conservateur à l'extrême, jusqu'à l'archaïsme. Il semble qu'il ait totalement ignoré les développements du baroque naissant et ses tournures à l'italienne. Il s’est tenu à l’écart des formes populaires de son temps, comme les airs et les pièces pour luth. Son langage strictement polyphonique reste celui de la Renaissance en plein XVII° siècle. Certains de ses madrigaux, très expressifs, comportent une adéquation au texte et un chromatisme dignes des meilleurs madrigalistes italiens, tels que Marenzio ou Luzzaschi.
Il fut aussi l'auteur de très nombreux motets en vers. Ces compositions, très prisées à l'époque, sont abondamment représentées dans les manuscrits qui ont été conservés.

Musique pour clavier, vol. 1 : Prélude, Pavanes, Gaillardes, Bernhard Klapprott au clavecin et au virginal (MDG 1994)
Ce sont des pièces qui prennent le temps de respirer, qui portent le chant en elles.

Barafostus Dreame et autres pièces, Carole Cerasi (Metronome 2001)
Un fort beau jeu de clavecin