Universalis Un forum pour parler librement de musique classique |
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| Krystof Maratka | |
| | Auteur | Message |
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Jean-Michel Administrateur
Nombre de messages : 6418 Age : 66 Localisation : En Alsace Date d'inscription : 04/04/2008
| Sujet: Krystof Maratka Mer 13 Jan - 0:37 | |
| Kryštof Mařatka(Prague 1972) A tout juste trente ans, Kryštof Mařatka a vécu dans sa carrière de compositeur un tournant de l’histoire européenne. Tout enfant, il voulait déjà être compositeur. Dans la Prague des dernières années du communisme, cela signifiait encore se soumettre à un académisme bien rôdé, plus ou moins toujours soumis aux canons du réalisme socialiste. C’est pourtant à l’Académie de Prague, sa ville natale que, parmi d’autres maîtres, il rencontrera Petr Eben qui aura sur lui une influence esthétique et spirituelle considérable et dirigera ses études d’écriture. Après la “Révolution de velours“, les choses changent lentement dans le monde musical ; à Prague, on ne sait trop que faire de cette nouvelle liberté. C’est alors que doté d’une bourse de l’Institut français de Prague, il vient s’installer à Paris, en 1994. A l’époque, il se demande encore s’il ne va pas poursuivre sa formation pianistique et étudie avec Jean-Claude Pennetier. En revanche, la carrière de compositeur s’impose avec évidence. Dans ce domaine, il se forme en autodidacte, rencontrant beaucoup de musiciens, apprenant en écoutant, fasciné par la richesse d’informations disponibles à Paris. L’intérêt du milieu vient assez rapidement. Henri Dutilleux, qui ne le connaît pas, assiste à un concert de ses œuvres et le conseille. Le violoncelliste Alain Meunier, après une création, lui commande immédiatement les Fables pour quatuor à cordes d’après La Fontaine, pour le Concours de Quatuors d’Evian. On se souvient des aphorismes de Poulenc : « Je n’ai pas de système d’écriture (système équivalent à “trucs“) » ou « Il faut être éclectique. » C’est un peu, semble-t-il, le credo de Kryštof Mařatka, pour qui l’audition interne est à la base de la création. Il n’écrit que ce qu’il entend en lui. C’est ce qui explique peut-être que sa participation au cursus d’informatique musicale de l’IRCAM l’ait seulement conforté dans l’idée…que cette voie n’était pas la sienne. A ce jour, son catalogue approche la vingtaine de titres (les pièces de la période praguoise ont été écartées) et chaque œuvre est un monde en soi, dont l’identité est alimentée par des sources très variées, l’inspiration littéraire, des formes abstraites, des jeux de timbres, les circonstances d’une rencontre amicale. Sur ce point d’ailleurs, l’œuvre de Kryštof Mařatka ne serait pas ce qu’elle est sans un réseau d’interprètes amicaux et fidèles, à commencer par son épouse l’altiste Karine Lethiec (dédicataire d’Astrophonia pour alto, orchestre à cordes et piano), son beau-père le clarinettiste Michel Lethiec, le violoncelliste François Salque, le flûtiste Patrick Gallois, les Quatuors Ysaÿe et Talich, le Trio des Iscles, l’ensemble Calliopée, et de nombreux orchestres ou jeunes solistes qui inscrivent ses œuvres à leurs programmes, jusqu’au Philharmonique de Radio France et à la Philharmonie de Brno. Il reconnaît d’ailleurs que, lorsque l’œuvre est interprétée, elle n’appartient plus à son seul créateur, que l’interprète se l’approprie, et qu’il convient d’entretenir avec lui une relation exigeante (car le compositeur joue sans cesse avec les limites techniques) et confiante. Jacques Bonnaurein La lettre de musique nouvelle en liberté n° 15, 2ème trimestre 2002 | |
| | | Jean-Michel Administrateur
Nombre de messages : 6418 Age : 66 Localisation : En Alsace Date d'inscription : 04/04/2008
| Sujet: Re: Krystof Maratka Mer 13 Jan - 1:08 | |
| Au-delà de l'imaginaire
« L'homme a toujours eu la volonté de saisir ce qui est transcendant. » Pour Kryštof Mařatka, le créateur apporte sa vision des choses et transmet, à travers son art, un message universel. Si "la musique est la forme la plus abstraite dans l'art", il explique sa démarche et son processus créatif, en tant que compositeur, en écho à la pensée de son ami et astrophysicien Hubert Reeves, avec qui il a mené plusieurs projets. L'analogie entre la création artistique et le mode de fonctionnement de la nature permet d'éclairer le propos. Dans la nature, les particules élémentaires s'agencent suivant des lois strictes - mais laissant une part d'aléatoire - pour former des combinaisons, des structures plus complexes. Le compositeur utilise donc la matière qui existe - éléments simples : notes, rythmes - pour créer une nouvelle forme. En cela réside la force de l'art : permettre de transmettre des messages sous une forme inattendue, résultant de l'inventivité du créateur. Les lois qui régissent la nature peuvent également s'assimiler aux règles musicales, évoluant suivant les périodes historiques et les courants musicaux. Certains compositeurs peuvent sentir le besoin de s'y référer, mais Kryštof Mařatka préfère suivre une démarche personnelle et différente suivant les projets. Chaque pièce part donc d'une idée concrète, et suit un scénario. Le rythme, l'harmonie, la recherche sonore, les modes de jeu mis en œuvre sont au service et répondent à l'idée de base. De l'abstrait au concret Certaines oeuvres, véhiculées par une idée purement sonore, sont abstraites. Dans les 'Trois mouvements concertants' (1995) pour quatre violoncelles, il explore les multiples possibilités sonores de la musique de chambre. Luminarium'(2002) s'appuie sur un matériau préexistant - des musiques traditionnelles de vingt-sept pays différents - et s'interroge sur la naissance de la communication et de l'expression artistique chez l'homme. Dans ce concerto pour clarinette, dédié à Michel Lethiec, son beau-père, se profile déjà la démarche idéologique du compositeur : « L'œuvre repose sur un concept, qui peut tout aussi bien être en dehors d'un contexte musical. » Sa pièce pour orchestre Otisk (2004), sous-titrée « Gisement paléolithique de la musique préinstrumentale », est le fruit de sa fascination pour la recherche sur l'origine de la musique. Elle se veut le reflet sonore et rythmique de la musique à l'ère paléolithique, conception basée sur des recherches de paléontologues. Prolongeant son cheminement sur le mystère des origines, il s'intéresse à celles du langage. Il observe l'évolution de la parole chez ses deux jeunes enfants, en enregistrant leurs expressions vocales. Le bébé développe une forte sensibilité musicale et prosodique face aux caractéristiques de la langue maternelle. De là naît Nids de cigognes (2007), babilo-drame pour alto (interprété par sa femme Karine Lethiec) et prise sonore de voix d'enfants. Il y instaure un dialogue entre enregistrement (enfant) et partie d'alto (mère) sous une forme proche du théâtre musical. La famille joue en effet un rôle essentiel dans sa vie de compositeur. Son épouse et altiste Karine Lethiec, directrice artistique de l'ensemble Calliopée, partage activement ses projets. Il lui dédie son concerto pour alto Astrophonia (1998-2002). En plus d'être un voyage poétique sur les origines du cosmos, il s'inspire ici de la personne pour laquelle il écrit. Tout jeune, il se rendait régulièrement à la Philharmonie tchèque où il pouvait entendre et voir les musiciens jouer. Cet aspect visuel gardera son importance dans ses créations. Imaginer les musiciens, la salle et associer l'idée musicale lui suggère des envies sonores. Beaucoup de ses pièces sont donc écrites pour les personnalités musicales qui l'entourent : Michel et Karine Lethiec, Patrick Gallois, le quatuor Ysaÿe, le trio des Iscles... Voja Cello (1999), grand solo pour violoncelle dédié à François Salque, hommage à la tradition tsigane, reproduit l'état d'euphorie que procure l'improvisation, ce qui génère une partition extrêmement virtuose. L'originalité de l'utilisation des instruments se retrouve dans toute son oeuvre. Il explore des domaines, des modes de jeu absolument nouveaux qui font évoluer l'approche de l'instrument et exigent un travail spécifique de la part de l'instrumentiste. Ecrire pour quelqu'un, se positionner en tant qu'auditeur lorsqu'il écrit, interpréter ses œuvres en les dirigeant : de tous les points de vue, le compositeur, même seul face à une feuille de papier, est un « être urbain ». Evene | |
| | | Jean-Michel Administrateur
Nombre de messages : 6418 Age : 66 Localisation : En Alsace Date d'inscription : 04/04/2008
| Sujet: Re: Krystof Maratka Mer 13 Jan - 1:13 | |
| Exaltum (Lyrinx 2001) Exaltum, quatuor pour piano et cordes Mouvements concertants, pour quatre violoncelles Fables, pour quatuor à cordes, Voja, grand solo pour violoncelle | |
| | | Jean Sage du forum
Nombre de messages : 12123 Age : 81 Localisation : Hte Savoie Date d'inscription : 10/04/2007
| Sujet: Re: Krystof Maratka Mer 13 Jan - 1:28 | |
| Encore un que je ne connais pas! | |
| | | Jean-Michel Administrateur
Nombre de messages : 6418 Age : 66 Localisation : En Alsace Date d'inscription : 04/04/2008
| Sujet: Re: Krystof Maratka Mer 13 Jan - 2:20 | |
| Il ne fait pas trop parler de lui, peu présent chez les éditeurs. Mais sa musique en vaut la peine, peut-être plus que celle d'autres noms moins discrets ! | |
| | | Jean-Michel Administrateur
Nombre de messages : 6418 Age : 66 Localisation : En Alsace Date d'inscription : 04/04/2008
| Sujet: Re: Krystof Maratka Mar 18 Jan - 0:27 | |
| Luminarium, concerto pour clarinette Astrophonia, concerto pour alto (Arion 2004) Tout un voyage, à l’occasion de Luminarium dont les neuf mouvements ont chacun trois parties, les 27 morceaux dérivent à chaque fois d’un morceau d’un pays donné. L’impression n’en est pas moins celle d’un monde poétique cohérent. | |
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| Sujet: Re: Krystof Maratka | |
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| | | | Krystof Maratka | |
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