Gustaf Allan Pettersson(Västra Ryd 1911 - Stockholmet 1980 )
Allan Pettersson est considéré dans les pays anglo-saxons comme le plus grand compositeur suédois et fait partie du club restreint des grands symphonistes du 20° siècle à l'instar de Gustav Mahler ou Dimitri Chostakovitch.
Révélé au grand public par le chef d'orchestre de réputation internationale Antal Dorati, Allan Pettersson a accumulé les motifs d'isolement. A une enfance misérable, à son caractère ombrageux, s'est ajouté à partir des années 1950 une polyarthrite rhumatoïde qui eut pour effet de raidir, déformer et détruire progressivement ses articulations. Tempérament combatif profondément marqué par son enfance dans les quartiers sordides de Stockholm (père alcoolique, mère bigote), il a réussi à vaincre la fatalité de son destin et à devenir ce qu'il souhaitait être, un compositeur dont l'œuvre a une portée universelle.
Il a traduit dans sa musique, soit 17 symphonies, 3 concertos pour orchestre et soliste, 3 concertos pour orchestre, 2 cycles de mélodies et de la musique de chambre, la rage de vivre des faibles et des opprimés, et sa compassion pour leur destin.
La Septième Symphonie
Pour que sa musique soit reconnue, il fallait à Allan Pettersson vaincre deux obstacles.
Le premier était l'appréhension du public envers des œuvres émotionnellement et socialement « engagées », parfois physiquement éprouvantes par leur agressivité et leur longueur. Cette dernière difficulté ne vaut pas pour toutes ses œuvres, mais la symphonie n° 13 de 1976 ou le concerto pour violon n° 2 de 1977 sont des chefs-d'œuvre qui sont difficiles pour les interprètes et qui exigent une participation de l'auditeur.
Le second obstacle fut le scepticisme de la critique musicale d'après-guerre envers le genre symphonique.
Deux courtes citations du compositeur paraissent apporter un éclairage intéressant sur la Septième Symphonie.
« L'homme d'aujourd'hui, c'est un petit enfant qui meurt de faim sur cette terre, en cette minute précise, et la musique d'aujourd'hui, c'est le geignement de cet enfant dans cette foire pour charognards. C'est ce qui en a fait l'homme adulte, l'homme difforme et graisseux. »
« L'œuvre à laquelle je travaille est ma propre vie, celle qui est bénie, celle qui est maudite : je m'y abandonne afin de retrouver le chant que l'âme a chanté autrefois. »
Voir la
page originale