Georges Seurat(Paris 1859 - Gravelines 1891)
Pionnier du pointillisme et du divisionnisme qu'on peut qualifier d'impressionnisme scientifique et qui étudie les divisions de la matière à celle de la lumière.
Georges Seurat dépasse avec détermination l’immédiateté « romantique » de la peinture impressionniste pour élaborer une méthode picturale fondée sur des lois scientifique précises et pour modifie la notion d’art figuratif. Il a cherché un lien entre l’art et la science, plus précisément entre la peinture, la physiologie et la psychologie de la perfection. La théorie de la peinture de Seurat se fonde sur l’optique ou encore appelé le « pointillisme ». En effet, la lumière résulte de la combinaison de plusieurs couleurs, un ensemble de points colorés juxtaposés qui, a une certaine distance, recomposent l’unité de ton et rend la vibration lumineuse avec d’avantage d’exactitude.
Seurat commence par s’inspirer de Manet, Monet, Renoir, Pissarro et sera très influencé par Rembrandt, Francisco Goya et Pierre Puvis de Chavannes, ainsi que par Ingres. Il achève, en 1884, Une baignade à Asnières, le premier des sept grands tableaux qu'il va peindre dans sa courte vie : un groupe d’ouvriers qui se reposent sur les berges de la Seine après la fatigue d’une journée à l’usine, à Asnieres, l’un des faubourgs les moins élégants du Paris du XIX° siècle. Cette image calme et immobile a des côtés statiques et solennels. Il reprend ainsi les sujets de ses aînés et cultive « l’harmonie », « l’analogie des contraires » en jouant de l’opposition des horizontales et des verticales.
Il participe à la fondation de la Société des artistes indépendants et prend la tête du néo-impressionnisme (ou pointillisme), qui réunit entre autres Paul Signac, Henri-Edmond Cross, Charles Angrand, Maximilien Luce et pendant un certain temps Camille Pissarro.
Après deux ans de travail, il termine son œuvre principale, Un dimanche après-midi à l'Île de la Grande Jatte. Dans cette composition, les contrastes de l'ombre et de la lumière sont admirablement répartis dans l'espace. Le tableau donne une atmosphère de dignité monumentale, à travers l'arrangement équilibré des éléments et des figures.
Le Cirque qu'il montre inachevé au huitième Salon des Indépendants est incontestablement le tableau le plus baroque de Seurat. Les formes très géométriques des personnages de l’œuvre, les accents caricaturaux, la sobriété des couleurs et du style sont le résultat d’une conception parfaitement scientifique de la peinture. Seurat incarnait une nouvelle génération de peintres qui annonçait la désintégration de l’idéal impressionniste et l’avènement de conceptions nouvelles. Les paysages de Seurat assujettissent la nature aux rigoureuses « ponctuations » de sa théorie des couleurs ; il s’en dégage une paix intérieure qui remplace la confusion de la réalité. Il établit de nouvelles concordances entre les tons (sombres ou claires), les teintes (froides ou chaudes) et les lignes (tombantes et tristes ou ascendantes et gaies).