Giuseppe Sarti (né le 28 décembre 1729 à Faenza, Émilie-Romagne, Italie - mort le 28 juillet 1802 à Berlin) était un compositeur italien du XVIIIe siècle, auteur de nombreux opéras, dont le nom quelque peu oublié de nos jours, connut une certaine célébrité grâce à l'allusion à l'air de son opéra Fra i due litiganti, « Come un agnello », que Mozart a cité lors du banquet final de Don Giovanni.
Giuseppe Sarti, attiré très jeune par la musique, se rendit à Padoue, où il l'étudia avec le le Père Francesco Antonio Vallotti (qui codifia la théorie de la dissonance), puis à Bologne avec le fameux Padre Martini.
De retour dans sa ville natale, il fut tout d'abord nommé organiste de la cathédrale, puis en 1752, directeur du théâtre. Son premier opéra, Pompeo in Armenia y fut représenté la même année. L'année suivante, le second, Il re pastore était créé à Venise, pour le Carnaval, et y remporta un vif succès.
A la fin de cette même année 1753, Giuseppe Sarti fut invité à Copenhague et chargé de diriger la troupe de Pietro Mingotti. Le 14 octobre 1754 est créé dans la capitale danoise son opéra Antigono. Ses opéras (Vologeso, Antigono, Ciro Riconosciuto) plurent au roi Frédéric V, qui le nomma maître de chapelle de la cour, puis directeur de l'opéra italien. Il restera douze ans au Danemark et y composera une quarantaine d'œuvres scéniques. A la fermeture de l'opéra italien (en 1763), il fut nommé directeur de la musique de cour.
En 1765, alors qu'il voyageait en Italie afin d'engager des chanteurs, la mort de Frédéric V amène un changement brutal de sa situation. Perdant son poste à Copenhague, Sarti fut engagé comme maestro di coro au Conservatoire della Pietà de Venise, où il restera deux années (de 1766 à 1768).
En 1769, il se rendit à Londres, où il ne parvint à subsister qu'en donnant des leçons.
En 1770, il retourna à Copenhague et reprit ses fonctions de directeur de la chapelle royale jusqu'en 1775.
En 1775, nommé directeur de l' Ospedaletto de Venise, Giuseppe Sarti rentra en Italie et se fixa dans la cité des Doges avec son épouse, la cantatrice Camilla Passi.
En 1779, il remporta le concours de recrutement pour le poste de maître de chapelle de la cathédrale de Milan devant Giovanni Paisiello, qui était alors le maître de chapelle de la tsarine Catherine II de Russie. Il conserva cette fonction jusqu'en 1784 et eut, au cours de son séjour dans la capitale lombarde, comme élève Luigi Cherubini.
En janvier 1781, son opéra Giulio Sabino fut créé sur la scène du Teatro San Benedetto à Venise pour le Carnaval.
La cour de Russie cultivait la musique et l’opéra, invitant des compositeurs italiens dont Francesco Araja fut le premier. Giuseppe Sarti fut lui-même invité à la cour impériale russe en 1785, comme cela avait été le cas auparavant de Baldassare Galuppi, Tommaso Traetta et Giovanni Paisiello, et comme ce sera le cas après lui pour Domenico Cimarosa et Vicente Martin y Soler, espagnol de naissance, mais italien de cœur.
Au cours de son voyage pour prendre ses fonctions de directeur de la chapelle impériale de Saint-Pétersbourg, il s'arrêta quelque temps à Vienne, où il fut reçu par l'empereur Joseph II. Il y rencontra Mozart, qui appréciait sa musique, très connue dans la capitale autrichienne, où ses opéras triomphaient au Burgtheater.
À Saint-Pétersbourg fut créée, en janvier 1786 son Armida e Rinaldo, d'après son Armida Abbandonata créée à Copenhague. Les intrigues de la prima donna Luiza Todi, l'éloignèrent de Catherine II. Sarti entra alors au service du prince Potemkine, favori de la tsarine, qu'il suivra même lors de sa campagne contre les Turcs ! Après la mort de Potemkine en 1791, et une période d'enseignement, il retrouva en 1793 ses fonctions de compositeur de la cour. L'assassinat du tsar Paul Ier en 1801, lui fit quitter définitivement la Russie.
C'est au cours de son voyage de retour vers l'Italie, lors d'une halte à Berlin, qu'il mourut le 28 juillet 1802.
Œuvres
Pompeo in Armenia, opéra, (1752)
Il re pastore, opéra, (1753)
Il Vologeso, opéra, (1754)
Antigono, opéra, (1754)
Ciro riconosciuto, (1755)
Arianna e Teseo, opéra, (1756)
Anagilda, opéra, (1758)
Armida abbandonata, opéra, (1759)
Achille in Sciro, opéra, (1759)
Andromaca, opéra, (1759-1760)
Filindo, opéra, (1760)
Didone abbandonata (1762)
Il gran Tamerlano (1764)
Le gelosie villane (1776)
Medonte, re di Epiro (1777)
Giulio Sabino, opéra, (1781)
Fra i due litiganti il terzo gode, opéra, (1782)
Gli Amanti Consolati, opéra (1784)
Armida e Rinaldo, opéra (1786)