Michel Lambert (* 1610 à Champigny-sur-Veude; † 1696 à Paris), était un maître de chant, théorbiste et compositeur baroque français.
Lambert reçoit sa formation musicale comme enfant de chœur à la chapelle de Gaston d'Orléans, un frère de Louis XIII. Il est également élève de Pierre de Nyert. Depuis 1636, il est connu comme professeur de chant. Il épouse en 1641 la chanteuse Gabrielle Dupuis qui décède subitement un an après; leur fille Madeleine deviendra la femme de Jean-Baptiste Lully. En 1651, il apparaît comme danseur dans un ballet donné à la cour de Louis XIV. À partir de 1656, sa réputation comme compositeur est établie et ses compositions sont régulièrement imprimées. Il compose surtout des airs sur des poèmes de Benserade et Quinault. C'est le plus fécond compositeur d'airs de la seconde moitié du XVIIe siècle.
En 1661, il succède à Jean de Cambefort comme maître de musique de la chambre du roi (où son gendre Lully est le surintendant de la musique) et il conservera cette charge jusqu'à sa mort.
Son rôle de maître de chant et compositeur d'air dramatique a contribué à l'éclosion de l'opéra français. En tant que maître de chant, il jouissait d'une réputation dont attestent de nombreux témoignages de l'époque (parmi lesquels ceux de la chanteuse Anne de La Barre, Perrin, Le Cerf de la Viéville). Titon du Tillet évoque pour sa part les concerts donnés dans sa maison de Puteaux, pendant lesquels Lambert s'accompagnait lui-même au théorbe.
Œuvres
Airs du sieur Lambert, Paris, Charles de Sercy (1658)
Airs de Monsieur Lambert non Imprimez, manuscrit, Paris, (vers 1692)
Pièces en trio pour les violons, flûtes ou hautbois, Amsterdam, Estienne Roger (1700)
Leçons de Ténèbres pour voix et basse continue manuscrit (1662-1663)
Leçons de Ténèbres pour voix et basse continue manuscrit (1689)
Citations
Lors du mariage du duc de Chevreuse, le 6 février 1667, le chroniqueur Robinet écrivit cet éloge :
« Et Lambert, dedans ce Régale,
Mélant un plat de son Métier
Sceut si noblement marier
Sa Voix et son Théorbe ensemble
(Et je croi l'ouir, ce me semble),
Que ses Auditeurs ébaudis
Se creurent dans le Paradis. »