Le 10 septembre à Bastille, j'ai entendu Sonya Yoncheva, incarnant la fiancée de Lammermoor, alors qu'une grève avait réduit les décors à rien, ou plutôt, et presque au contraire, à un fond noir, aux vêtements noirs de la chorale...et c'était extraordinaire, ce fond sur lequel la soprano apparaissait...elle a enflammé le public comme jamais, ce fut la plus formidable ovation jamais vue à Bastille, du moins à laquelle j'ai assisté...Elle a chanté chaque aria avec plus de force, plus d'émotion que le précédent...nous étions emportés, bercés, et torturés par Il dolce suono...et l'enfant de Plovdiv - cette ville lointaine et merveilleuse des Balkans - a été applaudie pendant dix bonnes minutes, et tous ceux sur la scène se sont joints au public pour la célébrer...elle a fait un mouvement plein de grâce pour remercier le public...on était heureux pour cette jeune femme, que devait-elle ressentir dans ce moment de triomphe par la voix, par la beauté ? c'était un moment de bonheur absolu...