ACTUALITES FRANCAISES

petit hommage à Coluche qui disait que la politique
" ce sont des gens polis qui ont des tiques"

...je ne la connaissais pas!

tout comme il disait que la devise en politique c'était "un pour tous, tous pourris!"

Ce sont des bons mots bien de notre époque : on ne croit plus en la politique, encore moins à ses hommes. Quand j'étais au lycée, à la fin des années 70, j'avais l'air d'un provocateur en mettant parfois en doute le sérieux des hommes politiques. Une camarade aux idées communistes partait au quart de tour quand je commençais à argumenter contre elles. Aujourd'hui, c'est presque une provocation de croire en quelques idées politiques...

Je ne sais plus qui disait (dans les années 1960) que ceux qui n'avait pas réellement "foi" en une idée, c'est à dire à l'époque les gaullistes d'une part, et les communistes d'autre part, représentent un marais informe sans vrai programme.
Comme actuellement il n'y a plus ni gaullistes ni communistes, il ne reste plus que le marais...

Le sommet de l’OTAN se tiendra au début du mois prochain pendant deux jours entre autres à Strasbourg. Autour du Palais des Rohan (qui est à côté de la cathédrale) et du Palais de la Musique (un peu excentré), la circulation sera interdite, un peu plus loin fortement réglementée (informations sur le site de Strasbourg).
Et comme on a peur du contre sommet, l’université sera fermée pour éviter des « inattendus ».
Les commerçants des zones réglementées ont demandé une compensation financière – évidemment refusée.
Ce sommet est l’occasion de mettre une ville sens dessus dessous. Je ne suis pas le seul à penser qu’il aurait été plus simple qu’il ait lieu dans quelques châteaux campagnards : on n’aurait pas perturbé la vie d’une ville...

Jean-Michel a écrit:

Ce sommet est l’occasion de mettre une ville sens dessus dessous. Je ne suis pas le seul à penser qu’il aurait été plus simple qu’il ait lieu dans quelques châteaux campagnards : on n’aurait pas perturbé la vie d’une ville...

Exactement!...Ce ne sont pas les lieux tranquilles, paumés...et magnifiques pour la photo de groupe qui manquent!!...

Ce sommet donne le spectacle de notre époque : la sécurité (un quartier bouclé), la peur (ailleurs).

Complètement !!!....c'est d'une bétise crasse! ...je n'arrive pas à croire que c'est voulu!!...mais c'est à se le demander!

Et c'est le retour de la France dans l'OTAN. J'en suis scandalisé. De Gaulle doit se retourner dans sa tombe.

Autres petites nouvelles de Strasbourg qui s’apprête au Sommet de l’OTAN.
Le Conseil Général ferme ses services vendredi, la ville va dans le même sens.
Certains commerçants affichent que leur magasin sera librement accessible parce qu’il ne se trouve pas dans une zone sous surveillance. Et dans ces zones, on prend des mesures : il ne sera pas question de pouvoir emprunter les égouts par exemple...
J’assiste, mi amusé, mi incrédule à ce qui fera du centre de Strasbourg une ville morte pendant deux jours.

Je rentre de Strasbourg, la laisse sombrer dans son sort. Les hélicoptères dans le ciel, les cars de police sur terre, les barbelés qui commencent à apparaître.
Tous les trains circuleront sauf ceux vers Kehl, sauf ceux vers Molsheim. L’autoroute de contournement sera interdite vers l'aéroport. Pas de voitures au centre, les habitants tolérés s’il montrent patte blanche. Ville peu à peu en état de siège. Je n’aime pas ce spectacle.
D’ailleurs beaucoup de commerces seront fermés. Les marchés annulés hors du centre à cause du contre-sommet.
Je gage que les informations parleront des « choses importantes ». Pas d’une ville à moitié morte.
Sans doute vois-je la politique par le mauvais bout...

eh bien!!!...et çà doit durer plusieurs jours?...ils l'ont fait en même temps que je G20 à Londres pour qu'on en parle pas trop!!

Le G 20 c'est demain. L'OTAN c'est samedi. Ce que j'ai vu, c'est trois jours avant. A partir de vendredi « couvre feu » si j’ose dire. Et de ce que disent d’ores et déjà les journaux locaux, il n’est vraiment pas de bon ton d’arborer un petit drapeau anti-Otan si on veut éviter que la police vous aborde. Même le maire de Strasbourg trouve que cela va un peu loin.
Les zones sans voitures, ça a commencé la nuit dernière. Elles s’étendent chaque jour jusqu’à samedi.
Article du Monde

Sauf si on me sollicite, je ne dira plus rien sur Strasbourg qui est heureusement à 40 kilomètres de moi. Voici des réactions mi amusées ni amères que je laisse parler à ma place. J’espère, tout en craignant le contraire, que la concorde pourra régner dans la ville, mais je suis inquiet : j’ai du mal à comprendre que le préfet autorise les anti-Otan à défiler dans une boucle de 8 kilomètres là où il n’y a aucune habitation, aucun public. C’est l’acte de quelqu'un qui ne veut pas interdire mais qui agit comme s’il interdisait ; c’est à mon avis tout ce qu’il ne faut pas faire pour espérer conserver la concorde. Je suis amer, je suis pessimiste. Je suis devant la vitrine d’un monde que je finis par ne plus comprendre.

...et les premières "bagarres" ont eu lieu aujourd'hui!!

Et les rues ont été barrées au centre une quinzaine d'heures avant ce qu'on annonçait depuis longtemps. Et ça ne fait que commencer. Tout le monde va perdre la tête.
On peut taper dans Google : Strasbourg Otan DNA, ça donne les nouvelles fraîches. Ou simplement Strasbourg Otan (DNA c'est le journal local).

Je reprends tout de même la parole. 1) Un article publié sur le site des Dernières Nouvelles d'Alsace,
2) Un commentaire de mon fait.

Plainte après la « disparition » d’un drapeau « pacifiste »
Par  Pierre Séjournet (19 h 51, vendredi 3 avril 2009)
Les Dorbath habitent au troisième étage d’un immeuble situé rue des Veaux, à Strasbourg. De nombreuses fenêtres donnent sur l’Ill, face au quai des Bateliers. A l’une des fenêtres, ils ont déployé dimanche dernier un drapeau multicolore.
« A onze heures, le drapeau Pace No to NATO (Paix - Non à l’OTAN) était à notre fenêtre. A onze heures trente, il n’y était plus ». Dans l’intervalle, cinq policiers sont entrés en sonnant chez la voisine du rez-de-chaussée. Les Dorbath supposent que ces policiers ont arraché le drapeau en se postant au-dessous de leurs fenêtres.
Ils ont déposé plainte dans l’après-midi, en relatant les circonstances de l’incident. Selon le couple, des gendarmes mobiles postés en face de leur appartement auraient vu les policiers agir.
Universitaires, les Dorbath trouvent cette disparition de drapeau « affligeante ». Lorsqu’ils ont déposé plainte, la fonctionnaire du commissariat de police leur a indiqué que, dans certaines zones, ses collègues « avaient l’ordre de faire retirer les drapeaux multicolores ».
Cet incident semble infirmer les déclarations de la représentante de la préfecture bas-rhinoise au juge des référés, lors d’une audience mardi dernier. Elle déclarait que les premiers drapeaux multicolores retirés des fenêtres à Strasbourg étaient des « actes isolés », sans « directives » allant en ce sens.
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Il y a un espace de représentation internationale (le Château des Rohan, le Palais de la musique et des congrès) que tous peuvent et doivent voir. Il faut donc qu’il soit aimable, à la fois pour que les images qu’on y fabrique soient conformes à ce qu’on souhaite montrer et pour que les acteurs (présidents) voient la réalité qu’ils s’attendent à voir. On fabrique à cet effet une foule triée sur le volet qui sont autant de figurants d’un film dont le scénario est prévu.
Autour ce cet espace de représentation, il y a l’espace de la réalité. Et en l’occurrence il s’agit d’une ville où circulent des habitants et des visiteurs. Comme le but des autorités est de préserver la représentation, il convient de garder à l’écart ceux qui seraient susceptibles de la troubler : les habitants quels qu’ils soient d’une part et d’autre part ceux qui ouvertement n’approuvent pas ce que donne à voir l’espace de représentation. Par conséquent on se méfie des personnes « neutres » (habitants, passants) et on empêche les personnes « contestataires » (anti-Otan, fussent-ils pacifistes) d’approcher l’espace de représentation. Plus on est susceptible de contestation, plus la distance doit être importante.
Si on voit ainsi la politique des autorités, un certain nombre de faits prennent sens :
- qu’on ait pu demander à ceux qui exposent des drapeaux anti-Otan de les retirer (quoique les autorités nient avoir donné des ordres dans ce sens),
- qu’on autorise une manifestation anti-Otan dans une zone sans habitation,
- qu’on empêche un car de clowns de se rendre au centre.
Il faut que l’espace de représentation soit propre, quitte à s’exposer au pire à l’extérieur. Toute décision qui préserve cette propreté est une bonne décision, même si elle s’oppose à ce qui a été prévu et il est de ce point de vue légitime d’évoquer le « cas d’urgence » pour la justifier (barrer des rues douze heures à l’avance, suspendre la circulation des transports en commun). Le mécontentement des habitants est alors secondaire. Le mécontentement des opposants lui aussi, quitte à créer une situation explosive qui de toute manière ne pourra que se retourner contre ces opposants – le public ne distinguera guère ceux qui provoquent les incidents et ceux qui essaient de les contenir. On a d’ailleurs prévu de longue date de déployer des forces de l’ordre, d’une part pour protéger l’espace de représentation et d’autre part pour contrer les mouvements de désordre inévitables (tout ce qui se passe au Neuhof). Il est même inévitable que tout individu qui est de longue date tenté d’enfreindre l’ordre convenu profite de la situation exceptionnelle pour l’enfreindre réellement (toujours le Neuhof).
A instaurer un espace de représentation, on crée un dehors et un dedans, une conformité et une dissidence, on fait surgir les bons et les mauvais, on exacerbe les opinions, les actes. Or quand il s’agit d’exacerbation, c’est plus souvent le côté sombre et violent que apparaît plutôt que le côté clair et conciliant.
Ou comment transformer une ville en un aperçu infernal.

c'est assez désespérant de toujours choisir la mauvaise solution, pour éviter les conflit

Le spectacle est désolant, désespérant en effet. Qu'il y ait d'inévitables conflits, soit, on peut les résoudre en y mettant du sien. Mais quand on donne l'impression de les provoquer, je ne comprends plus.
J'ai l'amère impression que ça fonctionne comme ça : je crée des conflits, je demande aux autres de régler les choses, je reproche à tout le monde que tout se passe mal.
Tout le contraire de ce que j'essaie de faire dans ma modeste vie.

Dans ces moments l'art et la musique sont parfaitement inefficaces. Mais ils redonnent un peu d'espoir : l'homme est aussi capable de beauté.

Maintenant qu’un quartier est sinistré alors que les pompiers ont mis une heure à venir et la police aussi, Strasbourg en ville d’accueil à l’Otan est en passe de devenir un sujet de réflexion. Le préfet se félicite de l’efficacité de la police, le maire demande qu’on éclaircisse les choses. Deux points de vue qui semblent inconciliables.
Il y a un site du journal local consacré au sommet à Strasbourg. Les journalistes y font un travail que je trouve exemplaire.

Le ministre du budget s'indigne du saccage du local des douanes...

Veut il signifier par là , que les autres saccages il s'en fou, ce n'est pas son problème?
...où s'est il manifesté parce qu'il craignait qu'on puisse penser qu'il s'en réjouissait?

Oh, il y en a de bien meilleures...
On peut par exemple réclamer des sanctions exemplaires contre les incendiaires d'un hôtel : il faudrait d'abord avoir un incendiaire sous la main...
Le communiqué de presse de la préfecture comporte des passages que semblent contredire les faits.
Cela donne l'impression d'un discours à vide, sans rapport avec la réalité.

Autant pour moi, on a deux incendiaires même aujourd'hui.
Moi qui espère beaucoup de la concorde : il est des membres du conseil municipal de Strasbourg pour en traiter d'autres de voyous. Ce sont pourtant des gens réputés bien élevés qui parlent à d'autres tout aussi bien élevés. Après cela, penser que la concorde peut aussi exister dans la rue entre personnes que tout sépare relève du doux rêve.

c'est en effet assez ...déprimant!