Olivier Messiaen

En écoutant tout à l'heure la Turangalîla-Symphonie, j'ai été particulièrement frappé par les IV° et V° mouvements (Chant d’amour 2, Joie du sang des étoiles), comme si c’était une entrée privilégiée dans l’œuvre.

Messiaen était simple comme aujourd'hui Dutilleux. Aucun des deux ne cherchait/cherche à attirer toute l'attention sur eux.

je suis content j'ai mis la main la dessus pour trois fois rien !

dégoté hier pour trois fois rien, Vision de l'Amen par de Leeuw

Ce ne seraient pas plutôt les Canyons comme le suggère l'image ? Je les verrais mieux que les Visions pour deux pianos...

oui oui c'est ca oups... mais j'ai les deux en plus par le meme chef alors faute à moitié pardonné !

Des Canyons aux étoiles (œuvre commandée à l’occasion du bicentenaire des Etats-Unis) - J’en suis aux rythmes de la 11° partie, les oiseaux de Hawaï. Il y a une joie, à peu près irrésistible, une ascension : un écho au titre, on va bien de la terre et de ses canyons aux étoiles.
La partie suivante, la dernière, nous transporte dans la Jérusalem céleste en profitant d'un nom de lieu, Zion Park. Là, ce n'est plus la liesse de l'ascension, mais l'apaisement, une musique horizontale après la verticale de l'ascension.

Eclairs sur L'Au-delà  : Whyung-Whun Chung (DG 2002) et Simon Rattle (EMI 2004)

Le premier a bonne réputation, ce qui est entièrement justifié. Il respire la spiritualité, il y a bien des moments où j’ai la nette impression que la musique va au-delà d’elle-même et ouvre des brèches dans notre monde. Plus simplement (et moins dans l’esprit qu’on prête à Messiaen) la musique s’impose à l’oreille pour me mener quelque part.
Autre chose que Rattle. Cette interprétation est descriptive, je dirais qu’elle se refuse à aller au-delà d’elle-même. Ce disque a partagé les opinions, ceux qui l’apprécient y voient justement une autre voie pour jouer Messiaen : sans interpréter le côté religieux.
A comparer les deux, je ne vois cependant pas en quoi Rattle est nécessaire. Sans doute y a-t-il un moyen de l’aborder pour lui donner un relief que je lui vois pas pour l’instant.

Inédits (Jade 1999, 2007). Voilà un titre à faire peur : on s’attend à des œuvres laissées pour compte, restées dans les tiroirs pour quelque rédhibitoire défaut. Eh bien non. Le Merle noir (piano et flûte) est une pure beauté, l’Offrande au Saint Sacrement à l’orgue, La Mort du Nombre pour piano, violon, soprano et ténor est une œuvre de jeunesse (1929) certes... Les réticences pour les ondes Martenot tomberaient à écouter les Quatre inédits pour ondes Martenot.

Turangalîla et L'Ascension par Antoni Wit (Naxos 1998) que je vais comparer à Chung
Ecouté par David Hurwitz.

Chung est toujours clair, léger comme s’il privilégiait la transparence et qu’il rendait la musique toujours facile à comprendre. Wit est plus massif, la clarté n’y est pas donnée, il faut un peu la rechercher, c’est une musique plus contrastée. Je crois que Chung parle plus immédiatement, je crois aussi préférer Wit justement parce qu’il est plus massif – quand j’écoute, il faut appesantir Chung, il faut alléger Wit.

Concert à Quatre, dir. Myung-Whun Chung (DG 1995)

Concert à quatre (1990-1991)
Les Offrandes oubliées (1930)
Un Sourire (1989)
Le Tombeau resplendissant (1931)

J’aime particulièrement Les Offrandes oubliées, »méditation symphonique ». On peut laisser parler les commentaires que donne Messiaen pour chaque mouvement : douloureux, profondément triste – féroce, désespéré haletant – avec une grande pitié et un grand amour.
Messiaen me parle souvent, mais ici plus encore.

Quatuor pour la fin du temps - Trio Wanderer et Pascal Moraguès (HM 2008)
Je connais plusieurs versions de ce quatuor mais écouter celle-ci est sidérant : je n’ai jamais entendu cela, une présence absolue alors que bien d’autres sont distantes en comparaison.
Je trouve ceci qui va dans mon sens.

un enregistrement récent??

Il remonte à deux ans. Je viens de te trouver et j'en suis fort content !