RUSALKA Conte de fées lyrique en 3 actes op.114
Antonin Dvorak (1841-1950)
Livret de Jaroslav Kvapil (1868-1950)
Création le 31 mars 1901 à Prague.
C’est le 9ème et avant-dernier opéra de Dvorak
Quelques semaines après la création, Gustav Mahler, Directeur de l’Opéra de la Cour de Vienne, exprima le désir de monter l’opéra, mais pour diverses raisons, ceci ne pu être réalisé. Vienne ne devait donc pas entendre Rusalka du vivant de Dvorak.
Lorsque le livret de Kvapil « tomba » entre les mains de Dvorak, par l’intermédiaire d’Adolf Subert, le directeur du Théatre National, en qui le compositeur avait confiance, il fut aussitôt captivé par le texte, et il ne lui fallut que sept mois pour achever la partition de son opéra. (21 avril – 27 novembre 1900).
Il en composa la majeure partie dans sa retraite de Vysoka, dans la campagne bohémienne.
Dans les bois alentour se trouve un plan d’eau marécageux dont on dit qu’il inspira le compositeur lors de la composition de son opéra. Il suffit de l’écouter pour s’en convaincre !
La création, bien que houleuse, fût un triomphe.
Sa musique, respire en effet une atmosphère particulière, et déploie une merveilleuse délicatesse orchestrale, rythmique et harmonique, à la limite de l’impressionnisme.
Son lyrisme intense sait pleinement donner vie aux personnages.
Le compositeur offre à Ondine, une musique qui figure parmi ses pages les plus profondes et magiques.
C’est un conte de fées tragique qui nous envoûte.
La musique est sublime de bout en bout. Cet opéra est tout simplement magnifique.
Que celui qui n’aime pas la mélodie passe son chemin !
Argument
Acte I
Dans une clairière, au bord d’un lac, les dryades dansent au clair de lune.
Ondine est malheureuse. Elle confie au Maître des eaux qu’elle est tombée amoureuse d’un prince charmant qui vient souvent se baigner dans le lac. Son plus cher désir serait donc de prendre forme humaine pour que ce prince puisse l’étreindre tendrement.
A contrecoeur, le Maître des eaux lui conseille de demander de l’aide à la sorcière.
Cette dernière accepte de métamorphoser Ondine en humaine, mais cette celle-ci, en contrepartie devra renoncer à la parole. Elle accepte néanmoins le marché.
Le prince, au cours d’une chasse, se voit attiré vers le lac et fait la rencontre avec Ondine, muette. Envoûté, il la ramène à son palais.
Acte II
Un banquet de noces doit avoir lieu au château. Les commérages vont bon train au sujet de la mystérieuse fiancée !
Le prince est déçu par Ondine, qu’il trouve froide et timide. Il semble alors s’intéresser à une princesse étrangère qui fait partie des invités. Raffinée, et bien sûr beaucoup plus éloquente, elle trouve grâce à ses yeux.
Ondine, humiliée se réfugie dans les jardins du palais, et confie ses malheurs au Maître des eaux. Celui-ci, en colère, se montre au Prince, puis entraîne Ondine dans les eaux.
Le Prince, terrifié demande à la Princesse de sauver Ondine, mais celle-ci furieuse le quitte.
Acte III
Ondine retourne au bord du lac. La sorcière lui dit qu’elle ne pourra se racheter qu’en versant le sang de son séducteur, mais Ondine refuse et jette dans le lac le poignard que la sorcière lui a donné.
Le Prince est une nouvelle fois attiré vers le lac, où il fit sa première rencontre avec Ondine. Celle-ci lui apparaît sous la forme d’un feu follet. Ni vivante, ni morte, ni femme, ni fée, elle est condamnée à errer toutes les nuits, égarant les humains pour les noyer.
Le Prince essaye de se faire pardonner, mais Ondine ne comprend pas sa trahison. Une grande tristesse l’envahit.
Le Prince bien qu’averti des risques qu’il encourt, supplie Ondine de l’embrasser. Ondine, d’un baiser, accomplit ce qu’elle n’a pu faire avec le poignard : le Prince meurt.
Il s’est ainsi racheté en se sacrifiant.
Ondine ne peut échapper à sa destinée ; sombrant dans l’éternité, elle lance une dernière bénédiction au Prince :
Pour ton amour, pour ta beauté,
Pour ta passion si humaine et si inconstante,
Pour tout ce qui causa mon maudit destin,
Pour tout cela, âme humaine, Dieu te garde !
Que Dieu te garde
Puis elle plonge dans l’étang.
Fin