Guy Moquet

Guy Môquet (né en 1924 et décédé le 22 octobre 1941) jeune militant communiste qui figure parmi les otages fusillés du camp de Châteaubriant.

Guy Môquet était le fils du député communiste du XVIIe arrondissement de Paris Prosper Môquet. Le parti communiste ayant été dissous par Édouard Daladier en septembre 1939, Prosper Môquet est arrêté le 10 octobre 1939, déchu de son mandat de député en février 1940 et plus tard déporté en Algérie. Le frère de Prosper, Henri était concierge au siège du parti communiste. À la fin de l'été 1940, il est intégré dans le dispositif clandestin du parti.

Guy Môquet était lycéen au lycée Carnot et fervent militant des jeunesses communistes. Après l'occupation de Paris par les Allemands et l'instauration du gouvernement de Vichy, Guy déploie une grande ardeur militante pour coller des papillons dans son quartier dénonçant le nouveau gouvernement et demandant la libération des internés. Il est arrêté le 13 octobre 1940 au métro Gare de l'Est par des policiers français qui recherchaient les militants communistes. Les policiers le passent à tabac pour qu'il révèle les noms des amis de son père.

Emprisonné à Fresnes, puis à Clairvaux, il est ensuite transféré au camp de Châteaubriant (Loire-Atlantique), où étaient détenus d'autres militants communistes.

Il est fusillé le 22 octobre 1941. Il fait partie des 50 otages fusillés en représaille du meurtre de Karl Hotz. Le Feldkommandant Karl Hotz a été tué le 20 octobre 1941, à Nantes. Il était commandant des troupes d'occupation de la Loire-Inférieure

Avant d'être fusillé, il écrit à ses parents une lettre dans laquelle il dit : "Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'être courageuse. Je le suis et je veux l'être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c'est que ma mort serve à quelque chose. (...) A toi petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracée. (...) 17 ans 1/2, ma vie a été courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine."

En hommage, une rue et une station du métro parisien portent son nom depuis 1946. De nombreux autres équipements municipaux ou rues à travers la France sont baptisées du nom de Guy Môquet. Châteaubriant lui a dédié un lycée. Louis Aragon lui a dédié, avec trois autres résistants (Gabriel Péri, Honoré d'Estienne d'Orves et Gilbert Dru, soit deux chrétiens et deux communistes), son poème "La rose et le réséda", qui contient les célèbres vers : "Celui qui croyait au Ciel / Celui qui n'y croyait pas". Le 16 mai 2007, le jour de l'investiture de Nicolas Sarkozy, la lettre de Guy Môquet a été lue par une lycéenne lors d'une cérémonie au bois de Boulogne.

Guy Môquet avait un jeune frère, Serge, âgé de 12 ans en 1941 ; traumatisé par la mort de son aîné, il ne lui survécut que quelques jours.

Triste histoire...

Bertrand a écrit:

Il ressemblait à un membre du Forum

Notre président bien aimé a d'ailleurs demandé que l'on lise sa lettre à ses parents dans nos lycées. Belle initiative , pour que la flamme de la Résistance ne s'éteigne jamais.

Guillaume a écrit:

Notre président bien aimé a d'ailleurs demandé que l'on lise sa lettre à ses parents dans nos lycées. Belle initiative , pour que la flamme de la Résistance ne s'éteigne jamais.

Guillaume n'en fais pas trop. Sarko est le chef de l'état, soit, mais il n'est pas mon "président bien aimé". Un peu de retenue que diable.

Il faut quand méme le respecter , et respecter le choix de 53,2 % des français.

Guillaume a écrit:

Il faut quand méme le respecter, et respecter le choix de 53,2 % des français.

Tu retombes dans tes travers Guillaume.
Quand tu auras le droit de vote nous en reparlerons. Contrairement à ce que tu penses, je respecte le verdict des urenes. Cela ne signifie pas que, comme toi, j'en ferai mon idole. De ton coté tu ne respectes guère l'opinion des autres

De toute façon , ici ce n'est pas le bon topic pour se Moquet...

Guillaume a écrit:

De toute façon , ici ce n'est pas le bon topic pour se Moquet...

Surtout quand c'est toi qui commence. Tu t'arroges des droits que tu n'accordes pas aux autres, c'est irritant à la fin.

As tu au moins remarqué Guillaume, que Guy Moquet dont tu sembles reconnaître la grandeur d'âme (certes parce que notre nouveau président l'a fait!) était un fervent militant communiste??? ...Il n'y aurait donc pas que des gens de droite qui sont des types bien?

Les communistes à la suite de l'invasion allemande en URSS sont devenus de "grands" resistants. Oubliant pour un temps leurs idéaux au profit de la reconquete de la souveraineté nationale.

Je viens d'apprendre que je vais devoir lire la semaine prochaine, lundi à mes élèves de seconde la lettre de Guy Moquet, c'est obligatoire ! Qu'en pensez-vous ? Moi je ne suis pas contre mais je n'en vois pas le besoin express, je n'ai jamais aimer les obligations en matière éducation.

Bertrand a écrit:

Qu'en pensez-vous ?

Que c'est un bon moyen de faire réfléchir ces jeunes sur ce qu'est l'obligation par rapport à un pouvoir en place (je pense ici à l'obligation de lire cette lettre).

Sinon, sur le contenu de la lettre (que je viens de relire ICI), elle n'éclaire en rien sur le contexte.

Simplement la lire ne veut rien dire. Il faut une mise en contexte... mais dans quel sens :

- Regardez comme un Président de droite peut faire l'éloge d'un communiste au nom de la fierté nationale...

- C'est con la guerre. On peut en mourrir à 17 ans...

- ...

C'est tellement délicat.

Et le plus dommage c'est de reduire celà aux élèves du lycée, car avec mes 3èmes on va faire la seconde guerre mondiale ! Je vais surement étendre cette lecture à ceux-ci.

Pour une fois, j'approuve cette initiative de Sarko, mais comme le dit Steph, il faut auparavant expliquer le contexte.

Ce que je comprends moins, c'est cette opposition des syndicats de profs. Qu'en penses tu, Bertrand ?

JE ne sais pas trop...formule pour se mettre une fois de plus en valeure?..et certes que cette lecture soit mise dans un contexte...

En tout çà me parait quand moins débile de la lire en classe en pouvant ouvrir un débat...qu'au joueur du 15 de France avant leur match contre l'Argentine!!

Oui il faudrait un debat après je suis bien d'accord car si c'est juste une lecture simple... Joachim tu sais les syndicats de profs moi j'en suis pas fana du tout, ils passent leurs temps a hurler a la moindre annonce meme quand c'est bon pour eux...
Dans le cas present moi je suis ok avec l'idée de fond, c'est plus tout le battage autour de cette lettre, son usage pour tout et n'importe quoi qui me gene (Laporte au rugby...)

On en parle beaucoup mais on ne l'a jamais vraiment lus cette lettre alors je vous la mets en ligne...

"Ma petite maman chérie,


mon tout petit frère adoré,


mon petit papa aimé,


Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'être courageuse. Je le suis et je veux l'être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c'est que ma mort serve à quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassé mes deux frères Roger et Rino. Quant au véritable je ne peux le faire hélas ! J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées elles pourront servir à Serge, qui je l'escompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracée.


Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j'aime beaucoup. Qu'il étudie bien pour être plus tard un homme.


17 ans 1/2, ma vie a été courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine.


Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cœur d'enfant. Courage !


Votre Guy qui vous aime.


Guy


Dernières pensées : Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir !"

Lettre que je crois datée du 22 octobre 1941 date de la mort par execution de Môquet.

Merci ;;;c'est vrai qu'elle est très émouvante!! ...mais c'est vrai aussi que çà fait assez articiel de la lire comme çà tous en même temps dans un contexte qui n'a rien à voir en plus!

J'ai lu que son jeune frère Serge qui avit 12ans (?) n'a survécu que quelques jours à son frère après avoir appris sa mort...Sais tu ce qui lui est arrivé?

ah non mais je vais me renseigner, demain je la lirai à mes élèves mais avec ensuite un debat pour donner plus de poid et de sens à l'evenement.

Bertrand, j'espère que tu pourras lire ceci avant d'aller donner cours :

Citation :

22/10 - La chronique de Paul Hermant
Une série de cinq épisodes sur les valeurs cardinales de l'homme moderne. Premier volet.

J'ai pensé consacrer cette semaine d'avant la Toussaint et ses congés - car là où il y a chrysanthèmes il n'y a pas chroniques, c'est bien connu - à l'étude de certains traits qui font le caractère de l'homme postmoderne. J'ai donc cinq jours pour vous parler non pas des sept péchés capitaux mais des cinq vertus cardinales qui composent, semble-t-il, la figure du citoyen-consommateur contemporain que nous sommes tous. Aujourd'hui, première vertu : la faculté d'évitement.
On a déjà parlé ici de la question de savoir si les fils sont responsables des crimes de leurs pères. On a dit ce qu'on en pensait mais voilà qu'avec la lettre de Guy Môquet qui sera lue aujourd'hui dans toutes les écoles de France, on comprend que, finalement, nous sommes tellement responsables des crimes de nos pères que nous corrigeons même leurs erreurs. Ainsi, nous avons noté la totale disparition des mots « communisme » et même « camarades » dans la présentation de Guy Môquet aux jeunes générations. Il est question ici de rendre hommage au lycéen résistant et à ses compagnons d'infortune. Historiquement, l'on aurait dû dire « camarades d'infortune » car c'est ainsi que nos pères s'exprimaient.

Interrogé à ce propos, Henri Guaino, dont j'ai souvent l'occasion de vous parler ces temps-ci, dit qu'avoir remplacé « camarades » par « compagnons » « est aussi bête que de gommer les cigarettes sur les vieilles photos. Mais est-ce si grave ? ajoute-t-il. A force de se scandaliser de tout, on finit par ne plus savoir ce qui est important ».

La vertu d'évitement, c'est un peu cela. C'est de décider qu'il y a des indignations dispensables, des étonnements passés de mode, des emportements archaïques. C'est pourquoi j'ai souhaité vous lire des extraits d'une autre lettre d'un des compagnons d'infortune de Guy Môquet. Un Raymond Laforge, 43 ans, instituteur, emprisonné dans la même baraque, fusillé le même jour.

« Ma chère femme, ma chère Dédée, nous étions comme otages dans notre baraque en cas d'évènements graves. Ces évènements viennent de se produire et nous sommes mis à la disposition des Fritz par les gendarmes français. Cette fois, on vient nous avertir que nous allons être fusillés dans un délai assez rapproché. (…) Les Fritz nous attendent avec leurs mitrailleuses. Vive la France, vivent les Soviets ! (…)

Le sous-préfet vient de nous faire ses adieux et exprimer ses regrets !!!! (…) Je meurs sans religion, le cœur calme, un peu énervé malgré tout. Tous nous faisons nos derniers adieux et écrivons comme nous pouvons. Les gendarmes qui nous gardent sont encore plus blancs que nous. Nous allons "collaborer" une dernière fois : comme le chasseur et le gibier ! ».

En voilà une lettre d'adieu, non ? Mais, convenons-en : c'est du gros rouge qui tache plein de mots qui fâchent. Faisons donc confiance à la tempérance contemporaine. Et évitons ces Fritz, ces Soviets et ces « collaborations », ces termes qui ne nomment plus rien que l'on connaisse aujourd'hui. Vous ne sentez pas comment à avoir moins de mots, on se sent plus légers ? Allez, bonne journée et puis aussi bonne chance.

C'est le billet quotidien de ce jour d'un chroniqueur sur "La Première", radio publique belge. J'apprécie énorménent ce chroniqueur qui, aujourd'hui, a encore une fois frappé juste en donnant l'extrait de la lettre du camarade de Guy Moquet.

Cela traduit très bien le malaise que j'ai vis-à-vis de cette initiative.

Source : http://blogrtbf.typepad.com/matin_premiere/2007/10/2210---la-chron.html

[quote="steph-libouton"] Ainsi, nous avons noté la totale disparition des mots « communisme » et même « camarades » dans la présentation de Guy Môquet aux jeunes générations. Interrogé à ce propos, Henri Guaino, dont j'ai souvent l'occasion de vous parler ces temps-ci, dit qu'avoir remplacé « camarades » par « compagnons » « est aussi bête que de gommer les cigarettes sur les vieilles photos. Mais est-ce si grave ? ajoute-t-il. A force de se scandaliser de tout, on finit par ne plus savoir ce qui est important ».


Cela traduit très bien le malaise que j'ai vis-à-vis de cette initiative. quote/

Pourquoi ? Pour une fois qu'il y a une initiative que me semble bonne !

Je ne pige pas bien ce que nous dit Henri Guaino. On ne voit nulle part le mot compagnons (ni camarade d'ailleurs) dans la lettre de Guy Moquet. Ou alors, elle n'est pas entière ?

Tu es au lycée Jean Rostand de Strasbourg, Bertrand ? Apparemment, aux infos on nous dit que des profs ont refusé de lire la lettre...

Une chose bizarre aussi : on ne nous parle jamais de ce que pense la famille de Guy Moquet de toute cette histoire. Je suppose qu'il reste quelque part des descendants des frères, ou des cousins, enfin, quelqu'un...

Non je suis pas à Rostand, par securité je te dirais mon etablisssement par MP, chez nous ce sont les rares profs d'histoire qui avaiantt des lyceens ce jour qui l'ont fait. Je me demande meme si j'etais pas le seul concerner...

joachim a écrit:

Je ne pige pas bien ce que nous dit Henri Guaino. On ne voit nulle part le mot compagnons (ni camarade d'ailleurs) dans la lettre de Guy Moquet. Ou alors, elle n'est pas entière ?

(...)

Une chose bizarre aussi : on ne nous parle jamais de ce que pense la famille de Guy Moquet de toute cette histoire. Je suppose qu'il reste quelque part des descendants des frères, ou des cousins, enfin, quelqu'un...

Je pense qu'il veut simplement dire que le mot camarade qui devait être utilisé de manière courante par Guy Moquet est "oublié" dans l'explication du contexte pour cacher le fait qu'il était communiste.



Guy Moquet avait un frère qui est mort quelques jours après lui. Je n'en sais pas plus...