Beethoven 3ème symphonie dite "Eroica"

La 3ème ! dite Eroica elle porte bien son nom. Ecrite par Beethoven à la gloire de l'elan révolutionnaire et libertaire amené par Bonaparte, Beethoven alla jusqu'à la baptisée du nom du jeune général corse. Mais en apprenant le sacre de celui-ci, Beethoven se sentant trahit par les velléités despotiques du nouvel empereur raya sa dédicasse d'un coup de plume rageur.
Pour autant la partition garde intacte cette volonté de glorification des exploits de l'Aigle.

Cette symphonie je la vois comme un cheval au galop, comme cette épisode de Bonaparte au pont d'Arcole. Donc avec de la folie, de la bravoure, et beaucoup de grandeur ! Il faut donc qu'elle soit vive et et dotée d'une noblesse à toute épreuve.

Mon choix se porte donc sur Jarvi et Gielen.



Commencons par Jarvi. Jarvi ? Comment dire celà c'est un peu comme Zinman pour Mahler en ce moment. Un souffle nouveau ! On est dans l'analytique, chambriste, avec des accents baroqueux ! C'est dire ! Une sorte de Zinman dans Beethoven mais en plus moderne et en mieux. Ajoutter à celà le son SACD...
Pour ce qui est de l'interpretation, on est dans la rigueur la plus extreme. A savoir que toute la partition defile, là entiere, eclairée, limpide sous nos yeux. Jarvi la rend accessible, la democratise. Chaque instruments est mis en valeur, tous nous sont audibles avec une rare clarté. La musique de Beethoven en sort grandie, rajeunie d'un coup. Jarvi la fait virevolter, c'est plein de vie, de fougue. La 3ème est une demonstration, un tour de force ! Elle m'est apparue comme si c'etait la premiere fois que je l'entendais. Et pourtant c'est l'une de mes oeuvres favorites, donc inutile de vous dires que je la maitrise ! Non assurement l'un de mes plus grand choc musical depuis ma decouverte de la Mer de Debussy et de la 2ème de Mahler par Abbado à Lucerne (c'est dire le niveau).




Gielen et la SWR, c'est un Beethoven depouiller de tout artifice, de tout le superflu. C'est grand, beau mais surtout simple et c'est celà qui fait plaisir à attendre. On est loin des effets de manches de certains chefs qui en font trop. Merci MR Gielen d'avoir rendu à Beethoven sa noblesse parfois sacrifiée sur l'hotel du clinquant et du spectaculaire.

Quel regret que Kleiber n'est pas gravé cette 3ème ! Pour nous consoler nous nous tournerons vers la version de son père avec le Concertgebouw. Ici comme dans la version de Reiner c'est la tradition, tout le poid d'une certaine aristocratie musicale qui se fait sentir. Faisant parfois des merveilles. Je pourrai aussi citer Furtwangler ou Karajan mais après avoir entendus Jarvi ou Gielen, il est difficile de revenir en arrière.

Je reprendrai la suite des symphonies ce soir, mais si quelqu'un est tenter par le faire en mon absence sur le meme modèle que le mien (commentaire + pochette) qu'il n'hesite pas !

Je suis également adepte de la version de Paavo Järvi. J'ai aussi "ma" troisième personnelle, une très vieille version Karajan dont je ne cesse de vanter les mérites, mais qui a une valeur plus affective qu'objective pour moi : ça a été mon premier disque classique, celui avec lequel j'ai découvert ce monde merveilleux, dans l'une des périodes les plus heureuses de mon existence. Aussi cette Héroïque est-elle bourrée de souvenirs qui me touchent au plus haut point. Je suis cependant conscient qu'elle n'est pas musicalement supérieure.

Sinon la version Erich Kleiber est remarquable. Quoi d'autre ? Böhm/Vienne, très sérieux, Giulini, intense mais un tempo très lent qui rebutera certains (je les comprends), Klemperer, quoique trop métaphysique pour moi - je préfère des versions plus "politiques", plus "vicieuses", où l'on sent plus directement la lutte pour le pouvoir, l'ambition, les tourments révolutionnaires -, Toscanini, admirable mais un peu rude, Furtwängler, évidemment au dessus (mais là encore très lent).

Sans oublier la remarquable gravure de Jochum avec le Concertgebouw (1969, chez Phillips), et la jolie version Abbado/Berlin qui ne manque pas d'attraits. La version Zinman, si elle reste recommandable, est à mon avis un ton en dessous: cela manque de poésie et de subtilité à mon goût.

Deux versions m'intéressent actuellement : Païta, que je desespère de trouver, et Reiner, qui n'est apparemment plus en catalogue.

pour Païta il me semble l'avoir vu en occas chez Price minister..

Bertrand, as-tu écouté celle de Skrowaczewski chez Oehms ?

Ah non à mon grand regret pour des raisons de rupture de stock... snif

Rupture de stock ! zut alors je pourrai pas l'avoir non plus...

Si je tombe dessus je te la passe !

En fait dans ces affaires là tout depend si les disques ceux sont vendus...

J'aimerai parler de cette superbe 3ème par Celibidache, qui fait partie bien sur du coffret intégrale que j'ai trouver à Freiburg.
Cette 3ème est d'une plénitude absolue. Tempi lent mais d'une rare majesté. L'orchestre de Munich habitué à la lenteur par son chef, est parfaitement à son aise. Et puis chaque pupitre sonne merveilleusement. Jusque là j'etais persuader que la 3ème devait etre rapide, cravachée. C'etait parce que Klemperer ou Furtwangler faisaient dans le lent mais pas aussi intelligement que Celi, qui lui use de ce tempo à part pour obtenir un rayonnement sans egal dans cette oeuvre. Une référence c'est certains aux cotés de Jarvi dans un style inverse.

Je viens de réecouter la 3ème par Karajan en 1977, c'est peut-etre la meilleure symphonie du coffret ! C'est une furie en mouvement, les percussions à la prussienne en rajouttant une couche par dessus. C'est limpide, la qualité du son est excellente pour de la stéréo, on reconnait la patte sonore de Karajan qui avait l'art pour ses enregistrements. Une 3ème ideale pour qui aime les chevauchées héroiques !

Cette intégrale de 77 est celle que tu prefères??

Celle de 1977 n'a aucuns defauts, si ce n'est d'etre trop parfaite et peut-etre trop polissée parfois. Mais c'est le cycle le plus complet, le plus equilibré, comme pourrait l'etre celui de Bernstein ou de Gielen dans Mahler. Biens sur symphonie par symphonie ou pourra trouver mieux ou équivalent comme Kleiber dans la 4,5,6 et 7. Celibidache (2,3,4,6), Jarvi (3 et huit), Bohm (6 et 9) et j'en passe. Mais pour chaune Karajan est toujours là a faire jeu égal, si ce n'est mieux (qu'elle 3ème et 8ème !). C'est disont l'ABC de ces opus. La version au dvd, est semblable au niveau qualitatif, je la preferre meme car il y a l'image qui joue beaucoup. Voir Karajan est un spectacle qui se savoure.
Bien sur je met les symphonies 1 et 2 à part, du fait de leur nature très mozartiennes. Là Karajan et les autres y sont excellents mais peut-etre pas assez dans l'esprit par rapport à Antonini et bien sur Bruggen.

Dans la 3ème, Karajan 1977 resiste plutot bien à la comparaison avec Harnoncourt qui pourtant pas moment lui fait sentir son age... La version dvd de Karajan, elle n'a rien a envier aux autres. Mais c'est Jarvi qui reste indétronable et de très loin, je crois que Jarvi dans le style "vif" est pour le moment bien à l'abri.
Dans une autre vision, plus contemplative, en quete de spiritualité, là c'est Celibidache et Giulini qui tirent leur épingle. Le dernier mouvement chez Celi est emouvant comme jamais, a pleurer meme. Seul Harnoncourt dans une vision beaucoup plus vive reussit à transmettre autant de sentiments, et qui l'aurait penser !

Pour ce qui est de Rattle elle se situe dans la lignée de la version de Jarvi sauf que ... c'etait Rattle le premier ! Ce qui explique que Rattle apparaisse parfois moins bon que Jarvi, qui lui a le recul necessaire, surtout un long parcours avec ses symphonies qu'ils jouent en boucle avec Breme depuis des mois. Et puis Rattle joue avec Vienne, qui est quand l'un des plus grand orchestre du monde niveau effectif, alors que Jarvi a dejà eut l'idée de passer au chambrisme. Ce qui donne un avantage certain à Jarvi. Mais Rattle est juste derriere, accompagner par Karajan pour la vision classique, puis Harnoncourt. (en attendant d'entendre Abbado et Gardiner)

Si Rattle, Harnoncourt ou Bruggen etait superbe que dire de Gielen ? Je ne sais plus quel superlative employer !
Alors je vais pas en rajoutter en louanges superflues, ecoutez et vous verrez de quoi je parle. Une 1ere absolument parfaite et une 3ème en avance sur son temps (1996) qui influenca Jarvi dans sa facon de diriger Beethoven.

Mais c'est l'intégrale que presente la photo?...Tu n'as écouté que la 1 et la 3?

En fait Jean ce sont des disques très rares, donc j'ai dejà eu beaucoup de chance de trouver cet opus. Parcontre j'ai l'intégrale dvd qui elle est postérieure, chez Euroarts.

Mon achat du jour, la version de Karajan avec Berlin en 1977, issue de son cycle légendaire qui fait figure pour beaucoup de référence. Je vais tester donc la légende !

Cà y est tu as trouvé l'intégrale??

Bah elle est dispo en magasin mais j'ai preferre les faire une par une pour dejà voir si j'aime ou pas...

Oui tu as de la concurence à domicile!!

Bah faut dire que j'ai beaucoup de versions, donc faut que j'y trouve une plus value et là pour cette 3ème c'est le cas ! C'est du très grand Karajan, il est à l'apogée de son art en 1977. C'est juste avant ses problémes de santé. Karajan qui n'etait là pas à son premier coup d'essai a murement preparer son cycle, celà se sent d'emblée. Il a une vision d'ensemble, une voie toute tracée. On sent la quete d'eternité, la volonté de marquée le coup, de faire un Beethoven à graver dans le marbre. Tout est appuyer, vif, trancher. Certains diront lourd non bien au contraire, c'est une charge, une charge héroique bien sur !

Excellente version que celle de Karajan en 1977 (image non conforme au commentaire), dans la plus pure tradition certes mais tellement efficace ! C'est puissant, une vraie deferlante, comme je le disais hier une veritable charge de cavalerie. Et puis je suis sous le charme de la flute solo de Galway, des vents, des violons du Berliner. Karajan est bien sur parfait dans un repertoire qui lui colle si bien à la peau. LA version classique par excellence, pour aller avec Jarvi (RCA) pour ce qui est des novateurs cette fois.

Récemment Jean me demander ce qu'était pour moi un pisse-froid et bien de puis ce midi j'en ai la réponse ! C'est un critique de diapason ! A la lecture des récompenses de ce moi-ci, je suis rester sans voix je dois dire, en effet ces biens pensants ont trouver le moyen de ne meme pas mettre 5 diapasons aux deux premiers volume de l'intégrale Beethoven de Jarvi ! Pourquoi ? Comment ? Moi je vais vous le dire...
Car ces messieurs de diapason sont persuader de detenir le monopole de ce qu'est la bonne musique, oui pour eux un bon beethoven, c'est surement un Klemperer, ou meme n'importe quel Furtwangler. Mais exit les Jarvi, bien trop derangeant, trop novateur, vulgaire pour leurs oreilles de satins. J'en veux la meilleur preuve avec le sort qui est reserver à l'excellente Anne Sophie Mutter, qui encore il y a peu pour ses Mozart n'a recolter qu'un malheureux 5 diapasons, alors que ce mois-ci Menuhin obtient encore la recompense supreme. Mais quelle hypocrisie ! Car tout bon violoniste vous expliquera que Menuhin tient plus de la legende, de sa notoriété que de la grandeur de ses disques, hormis quelques perles.

C'est à ce demander ou est passer l'objectivité dans ce bas monde l'edition discographique et musicale...

Je ne veux surtout pas défendre "Diapason" ..Mais 5 diapasons c'est quand même la note juste avant le diapason d'or ... ...Je sais moi j'en mettrais presque à tous les cd des cantates de Gardiner et quand je vois la dernière critique de "Classica" concernant le volume 23 qui conclue son commentaire par un 6/10 çà me donne envie de leur "rentrer dedans"...la seule réserve que je fais à ce volume est (comme ils le font aussi remarqué) la basse de Stephan Varcoe!

Concernant les critiques en général, je me suis bien amusé hier à l'écoute de la fin de l'émission de critiuqes comparées sur la 7eme de Beethoven.
Cririque donc en aveugle sur tout les mouvements, (les différents versions étant désignées par un numero)...Celle qui est sortie 3eme (et les 3 premières, - dans un choix limité à 6- étaient en même temps désignées comme des sommets toutes le trois)..était celle de la nouvelle intégrale dirigée par Mikhaïl Pletnev...Il y a eu comme un moment de stupeur dans le studio au moment de la révélation de l'interprète...et tous ses messieurs des critiques fort connus) ont reconnu que cette intégrale était démolie comme rarement dans la presse (1 sur 10 dans classica!)...Ils s'en sont tirés si je puis dire, en disant qu'après tout ils n'avaient entendu qu'une symphonie sur les 9 et que les autres n'étaient sans doute pas à la même hauteur!!! ...Sauf que "classica" par exemple les descend absolument toutes ...
Si on veut encore des preuves de la relativité de la critique!!