Henri d’Aramitz ou Aramis était un abbé laïc et est un personnage du roman d'Alexandre Dumas les Trois Mousquetaires.
Comme Porthos, Aramis appartenait à une famille protestante du Béarn. À la différence des autres mousquetaires béarnais, il était d’origine militaire noble. Son grand-père, le capitaine huguenot Pierre d’Aramitz joua un rôle fort actif dans les guerres de religion qui sévirent dans le Béarn et la Soule à l’époque de Jeanne d'Albret. Son père, Charles d’Aramitz, était, au début du XVIIe siècle, maréchal des logis à la Compagnie des Mousquetaires. Une des sœurs de Charles d’Aramitz épousa M. de Tréville. C’est donc tout naturellement que ce dernier reçut en 1640 son neveu par alliance dans sa compagnie, en même temps qu'Athos et Porthos, et au moment où d'Artagnan arrivait à Paris. On ne sait combien de temps Henri d’Aramitz resta au service, mais on connaît la date de son mariage : le 16 février 1654 ; le nom de sa femme : Jeanne de Béarn-Bonasse. On sait aussi qu’il eut deux fils (Armand et Clément) et deux filles.
Personnage de Roman
L’Aramis d'Alexandre Dumas ne doit, semble-t-il, à celui de l’Histoire (Henri d’Aramitz, dont on ignore les dates de naissance et de mort, Aramits étant un village béarnais), que son nom et l’idée d’une vocation ecclésiastique.
Une lecture trop rapide des trois romans laisse croire à bon nombre de gens qu'Aramis est extrêmement religieux (erreur accentuée par la plupart des adaptations grand public des oeuvres de Dumas). En réalité, Aramis ne manque jamais la moindre occasion de jeter le code religieux aux orties : il commande un festin de roi, alors qu'il prépare sa thèse, il « donne un coup de pied à un homme et salue une femme » (dans Vingt Ans Après), il traîne dans toutes les intrigues en tout genre (femmes, politique, pouvoir, armée), il n'hésite jamais à tuer, il abuse même ouvertement de ses privilèges d'ecclésiaste (par exemple, dans Le Vicomte De Bragelonne, il fait un discours incendiaire incitant la foule à lapider un noble qui s'est moqué de lui pendant la messe) et se moque de ses devoirs religieux (plus tard, quand il a combattu ce même noble en duel, d'Artagnan lui demande s'il l'a tué - ce à quoi Aramis lui répond cyniquement : « Je ne sais pas. De toute façon, je lui avais, au préalable, donné l'absolution in articulo mortis »). Tout au long des trois romans, il devient clair qu'Aramis est un visionnaire qui a compris l'importance du pouvoir religieux. Son ascenssion dans les rangs de l'église ne sert, en réalité, qu'à lui offrir un pouvoir supérieur à celui du roi : son rôle-clef dans le complot de l'homme au masque de fer (dans Le Vicomte De Bragelonne) le prouve ... une fois de plus (« À vous la couronne, à moi la tiare. »). Les dernières lignes du troisième roman servent, encore une fois, à montrer le véritable visage d'Aramis : « Athos, Porthos, au revoir. Aramis, à jamais, adieu !», «Des quatre vaillants hommes dont nous avons raconté l'histoire, il ne restait plus qu'un seul corps : dieu avait repris les âmes.». Encore une fois, ceci prouve bien que, de par ses actions et sa véritable nature, d'Artagnan ne reverra jamais son ami au paradis : il a perdu son âme et ses portes lui seront à jamais fermées.
Le véritable Aramis était abbé laïc. Le personnage de Dumas (abbé d'Herblay) tout à la fois ambitionne une carrière dans l'Église et est le plus séducteur des mousquetaires. Dans Le Vicomte de Bragelonne, il devient évêque de Vannes, puis général des Jésuites.