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 Stefan Zweig

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Bertrand
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MessageSujet: Stefan Zweig   Stefan Zweig Icon_minitimeLun 1 Oct - 14:28

Stefan Zweig est né le 28 novembre 1881 à Vienne, en Autriche.

Fils d'un riche industriel israélite, il put mener ses études en toute liberté, n'écoutant que son goût qui l'inclinait à la fois vers la littérature, la philosophie et l'histoire. L'atmosphère cosmopolite de la Vienne impériale favorisa chez le jeune Zweig la curiosité du vaste monde, curiosité qui se transforma vite en boulimie, le poussant vers toutes les premières théâtrales, toutes les nouvelles parutions non encore saluées par la critique, toutes les nouvelles formes de culture.

Il y fit ses études, et, à 23 ans, fut reçu docteur en philosophie. Il fit ses débuts avec de jolis poèmes où dominait l'influence de Hofmannsthal et de Rilke, dont il parle longuement dans son autobiographie, "Le Monde d'Hier". Parmi ceux-ci, notons "Cordes d'argent"(1900) et "Les Guirlandes Précoces"(1907). Il obtint également le prix de poésie Bauernfeld, une des plus hautes distinctions littéraires de son pays. Zweig publiait alors une plaquette de vers, une traduction des meilleures poésies de Verlaine, et écrivait des nouvelles. Passionné de théâtre, il se mit bientôt à écrire des drames : "Thersite"(1907), "La Maison au bord de la mer"(1911). Mais Stefan Zweig jugeait que "la littérature n'est pas la vie", qu'elle n'est "qu'un moyen d'exaltation de la vie, un moyen d'en saisir le drame de façon plus claire et plus intelligible". Son ambition était alors "de donner à mon existence l'amplitude, la plénitude, la force et la connaissance, aussi de la lier à l'essentiel et à la profondeur des choses".

En 1904, il alla à Paris, où il séjourna à plusieurs reprises et se lia d'amitié avec les écrivains de l'Abbaye, Jules Romains en particulier, avec qui, plus tard, il adapterait superbement le "Volpone", que des dizaines de milliers de Parisiens eurent la joie de voir jouer à l'Atelier, et dont le succès n'est pas encore épuisé aujourd'hui. Infatigable voyageur, toujours en quête de nouvelles cultures, il rendit ensuite visite, en Belgique, à Emile Verhaeren (1855-1916), dont il deviendrait l'ami intime, le traducteur et le biographe. Il vécut à Rome, à Florence, où il rencontra Ellen Key(1849-1926), la célèbre authoress suédoise, en Provence, en Espagne, en Afrique. Zweig visita l'Angleterre, parcourut les Etats-Unis, le Canada, Cuba, le Mexique. Il passa un an aux Indes. Ce qui ne l'empêchait pas de poursuivre ses travaux littéraires, sans efforts, pourrait-on penser, puisqu'il dit : "Malgré la meilleure volonté, je ne me rappelle pas avoir travaillé durant cette période. Mais cela est contredit par les faits, car j'ai écrit plusieurs livres, des pièces de théâtre qui ont été jouées sur presque toutes les scènes d'Allemagne et aussi à l'étranger...". Les multiples voyages de Zweig devaient forcément développer en lui l'amour que dès son adolescence il ressentait pour les lettres étrangères, et surtout pour les lettres françaises. Cet amour, qui se transforma par la suite en un véritable culte, il le manifesta par des traductions remarquables de Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, de son ami Verhaeren, dont il fit connaître en Europe centrale les vers puissants et les pièces de théâtre, de Suarès, de Romain Rolland, sur qui il fut l'un des premiers, sinon le premier, à attirer l'attention des pays de langue allemande et qui eut sur lui une influence morale considérable.

Lorsque éclata la 1ère Guerre Mondiale, Zweig, comme son ami Romain Rolland en France, ne put se résigner à sacrifier aux nationalismes déchaînés la réalité supérieure de la culture par-dessus les frontières. Ardent pacifiste, il fut profondément marqué, ulcéré par cette guerre ; non seulement, sur le coup, elle lui inspira de violentes protestations ("Jérémie", 1916), et même plus tard, comme dans "Ivresse de la Métamorphose", qui ne fut écrit que bien après, vers 1930(pour la première partie) et 1938(pour la seconde, qui elle surtout incriminait la guerre), mais c'est cette guerre qui fut à l'origine de ce souci constant de n'être pas dupe des valeurs morales factices d'une société en décadence, qu'on retrouvera dans toutes ses nouvelles. Il explique d'ailleurs tout cela avec ferveur dans "Le Monde d'Hier". Zweig fut toute sa vie un personnage socialement assez bizarre, souvent tenté par le nihilisme.

Vers 1915, il se maria avec Friederike von Winternitz. Il quitta Vienne en 1919 et vint s'installer à Salzbourg, d'où il écrivit beaucoup de ses nouvelles les plus célèbres, telles "Vingt-quatre heures de la vie d'une femme", "Amok", "La Confusion des Sentiments", "La Peur"... En moins de dix ans, Zweig, qui naguère n'avait considéré le travail "que comme un simple rayon de la vie, comme quelque chose de secondaire", publiait une dizaine de nouvelles - la nouvelle allemande a souvent l'importance d'un de nos romans - autant d'essais écrits en une langue puissante sur Dostoïevski, Tolstoï, Nietzsche, Freud - dont il était l'intime - Stendhal, etc... qui témoignent de la plus vaste des cultures. Puis suivit la série de ses écrits biographiques, où il acquit d'emblée une certaine autorité avec son "Fouché". Mais hélas ! Hitler et ses nazis s'étaient emparés du pouvoir en Allemagne, et les violences contre les réfractaires s'y multipliaient. Bientôt l'Autriche, déjà à demi nazifiée, serait envahie.

Dès 1933, à Munich et dans d'autres villes, les livres du "juif" Zweig étaient brûlés en autodafé. Zweig voyait avec désespoir revenir les mêmes forces brutales et destructrices que lors de la 1ère Guerre Mondiale, sous la forme, pire encore, du nazisme. En 1934, il partit en Angleterre, à Bath. Ce départ suscite d'ailleurs bien des polémiques chez les biographes de Stefan Zweig; certains soutiennent l'hypothèse très plausible qu'il partit en exil devant l'imminence de la guerre et la montée de l'antisémitisme, tandis que d'autres affirment qu'il est simplement parti approfondir sa recherche sur Marie Stuart, dont il écrivait la biographie.

En 1938, il divorça de Friederike, avec qui il garda tout de même des liens d'amitié étroits. Il se remaria ensuite avec une jeune secrétaire anglaise, Charlotte Lotte Elizabeth Altmann, qui peu après tombera gravement malade. Mais depuis l'abandon de sa demeure salzbourgeoise son âme inquiète ne lui laissait plus de repos. Il parcourt de nouveau l'Amérique du Nord, se rend au Brésil, fait de courts séjours en France, en Autriche, où les nazis tourmentent sa mère qui se meurt... Et la guerre éclate. Déjà en 1940, lorsqu'il préparait une conférence sur sa Vienne tant aimée, il avoua à Alzir Hella - ami intime, qui plus tard traduisit nombre de ses oeuvres en français - "Vous serez battus". Zweig voit répandues sur l'Europe les ténèbres épaisses qu'il appréhendait tant. Il quitte définitivement l'Angleterre et gagne les Etats-Unis, où il pense se fixer. Las ! L'inquiétude morale qui le ronge a sapé en lui toute stabilité.

Le 15 août 1941, il s'embarque pour le Brésil et s'établit à Pétropolis où il espère encore trouver la paix de l'esprit. En vain. Le 22 février 1942, Stefan Zweig rédige le message d'adieu suivant :

"Avant de quitter la vie de ma propre volonté et avec ma lucidité, j'éprouve le besoin de remplir un dernier devoir : adresser de profonds remerciements au Brésil, ce merveilleux pays qui m'a procuré, ainsi qu'à mon travail, un repos si amical et si hospitalier. De jour en jour, j'ai appris à l'aimer davantage et nulle part ailleurs je n'aurais préféré édifier une nouvelle existence, maintenant que le monde de mon langage a disparu pour moi et que ma patrie spirituelle, l'Europe, s'est détruite elle-même.

Mais à soixante ans passés il faudrait avoir des forces particulières pour recommencer sa vie de fond en comble. Et les miennes sont épuisées par les longues années d'errance. Aussi, je pense qu'il vaut mieux mettre fin à temps, et la tête haute, à une existence où le travail intellectuel a toujours été la joie la plus pure et la liberté individuelle le bien suprême de ce monde.

Je salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l'aurore après la longue nuit ! Moi je suis trop impatient, je pars avant eux."

Stefan Zweig, Pétropolis, 22-2-42

Le lendemain, Stefan Zweig n'était plus. Pour se soustraire à la vie, il avait ingéré des médicaments, suicide sans brutalité qui répondait parfaitement à sa nature. Sa femme l'avait suivi dans la mort.
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Bertrand
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MessageSujet: Re: Stefan Zweig   Stefan Zweig Icon_minitimeLun 1 Oct - 14:29

Œuvres

Cordes d'argent - poèmes, 1901 (titre original: Silberne Saiten)
L'Étoile au-dessus de la forêt, autour de 1903 (Der Stern über dem Walde)
Les Prodiges de la vie, autour de 1903
Dans la neige, autour de 1904
L'Amour d'Érika Ewald, 1904 (Die Liebe der Erika Ewald)
La Marche, 1904
La Croix
Les Guirlandes précoces - poèmes, 1907
Thersite - théâtre, 1907
Émile Verhaeren : sa vie, son œuvre, 1910
La Maison au bord de la mer - théâtre, 1911
Jérémie - théâtre, 1916
Amok ou Le Fou de Malaisie, 1922
La Confusion des sentiments, 1926 (Verwirrung der Gefühle)
Lettre d'une inconnue, 1927 (Brief einer Unbekannten)
La Ruelle au clair de lune, 1927
Deux grands romanciers du XIXe siècle : Balzac, Dickens, 1927
Volpone - théâtre, 1927
Les Heures étoilées de l'Humanité, 1927 (Sternstunden der Menschheit)
Marceline Desbordes-Valmore : son œuvre, 1928
Dostoïevski, 1928
Tolstoï, 1928
Romain Rolland: sa vie, son œuvre, 1929
Vingt-Quatre Heures de la vie d'une femme, 1929 (Vierundzwanzig Stunden aus dem Leben einer Frau)
L'Agneau du pauvre - théâtre, 1930
Casanova, 1930
Joseph Fouché, 1930
Destruction d'un cœur, 1931
La Gouvernante, 1931
Le Jeu dangereux, 1931
Souvenirs sur Émile Verhaeren, 1931
Sigmund Freud , 1932
La Guérison par l'esprit, 1932, traité sur les œuvres et les vies de Sigmund Freud, Mary Baker Eddy et Franz Anton Mesmer
Marie-Antoinette , 1933
Érasme, Grandeur et décandence d'une idée, 1934 (Triumph und Tragik des Erasmus von Rotterdam)
La Peur, 1935 (Angst)
Conscience contre violence, 1936
Marie Stuart, 1936
Le Chandelier enterré, 1937
Le Combat avec le démon (Kleist, Hölderlin, Nietzsche), 1937
Trois poètes de leur vie (Stendhal, Casanova, Tolstoï), 1937
Brûlant Secret, 1938 (Brennendes Geheimnis)
Magellan, 1938
La Pitié dangereuse, 1939 (titre original: Ungeduld des Herzens)
Essai sur Tolstoï, 1940?
Amerigo, Récit d'une erreur historique, 1941 (titre original: Amerigo, Die Geschichte eines historischen Irrtum)
Le Brésil, Terre d'avenir, 1942
Le Joueur d'échecs, 1943 (Schachnovelle)
Le monde d'hier, Souvenirs d'un Européen - autobiographie, 1948 (Die Welt von Gestern - Erinnerungen eines Europäers)
Histoire d'une déchéance
Le Comédien métamorphosé
La Femme et le Paysage
La Nuit fantastique (Phantastische Nacht)
La Légende de la troisième colombe
Au bord du lac Léman
La Contrainte
Un mariage à Lyon
Ivresse de la métamorphose
Clarissa
Conte crépusculaire
La Collection invisible
Leporella
Le Bouquiniste Mendel
Révélation inattendue d'un métier
Virata
Rachel contre Dieu
Les Deux jumelles
Balzac, le roman de sa vie. Traduit de l'allemand par Fernand Delmas. Éditions Albin Michel. 1950.
Hommes et Destin


Correspondance

Sigmund Freud - Stefan Zweig, Correspondance 1991
Arthur Schnitzler - Stefan Zweig, Correspondance 1994
Richard Strauss - Stefan Zweig, Correspondance 1931-1936 1994
Friderike Zweig - Stefan Zweig, L'Amour inquiet, Correspondance 1912-1942 1987
Romain Rolland - Stefan Zweig, Rencontre1911
Amélie Breton - Stefan Zweig, Lettres1922
Verhaeren - Zweig 1996
Stefan Zweig, Correspondance. 1897-1919 (préface, notes et traduction de l'allemand par Isabelle Kalinowski). – Paris : Librairie générale française, coll. « Le livre de poche. Biblio » n° 3414, 2005. – 471 p., 18 cm. – ISBN 2-253-10856-1. – Titre original : Briefe.
Stefan Zweig, Correspondance. 1920-1931 (préface, notes et traduction de l'allemand par Isabelle Kalinowski). – Paris : Librairie générale française, coll. « Le livre de poche. Biblio » n° 3415, 2005. – 473 p., 18 cm. – ISBN 2-253-10857-X. – Titre original : Briefe.
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MessageSujet: Re: Stefan Zweig   Stefan Zweig Icon_minitimeLun 1 Oct - 14:37

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