Kurt Waldheim (né le 21 décembre 1918 à Sankt Andrä-Wördern, Autriche, et mort le 14 juin 2007 à Vienne, Autriche, des suites d'un infarctus), est un diplomate et homme politique autrichien. Il a été secrétaire général des Nations unies de 1972 à 1981 et président de la république d'Autriche de 1986 à 1992. C'était un catholique pratiquant. Il était marié et père de trois enfants, deux filles et un garçon.
Il fait des études de droit et obtient le grade de docteur à l'université de Vienne. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est officier dans la Wehrmacht et participe à l'occupation de la Yougoslavie au sein de la Wehrmacht, en tant que traducteur. Il se rend aux forces britanniques en Carinthie.
Carrière diplomatique
Dès 1945, il entame une carrière diplomatique : en poste jusqu'en 1951 à Paris, puis au Ministère des Affaires étrangères de l'Autriche jusqu'en 1955. Il est ensuite nommé à l'ONU en 1955, avant de représenter l'Autriche auprès du Canada (1956-1960). Il retourne ensuite en Autriche, et devient Directeur général des affaires politiques de 1962 à 1964.
De 1964 à 1968, il retourne à l'ONU comme représentant de l'Autriche, et participe à des travaux sur l'utilisation de l'espace extra-atmosphérique. Ministre des Affaires étrangères de 1968 à 1970 au sein du gouvernement du parti populaire autrichien, il retourne à l'ONU à son départ du gouvernement, d'abord à l'Agence internationale de l'énergie atomique, puis comme représentant de l'Autriche (1970-1972). Il échoue en 1971 dans sa candidature à la présidence de la république autrichienne.
Secrétaire général de l'ONU
Il est élu secrétaire général de l'ONU en janvier 1972, et à ce titre prononce le message de paix envoyé dans l'espace au nom de l'humanité dans les sondes Voyager. Il s'implique fortement dans les interventions de l'ONU pour résoudre les crises, notamment le conflit israélo-arabe, et est réélu pour un second mandat par acclamation en 1978. Il met également l'accent sur la nécessité d'un développement économique des pays les plus pauvres.
Il réagit également aux massacres de Hutus au Burundi, dans un rapport de juin 1972, les qualifiant de génocide. Ces massacres avaient fait plus de 80 000 morts. Il échoue à obtenir un troisième mandat, la Chine ayant mis son veto. Cependant, ses mandats sont jugés comme un échec, l'ONU sortant des années 1970 plus paralysée et inefficace qu'elle n'y était entrée. Enfin, en 1982, le New York Times révèle son passé d'officier nazi.
Président de la république autrichienne et rôle lors de l'époque nazie.
Il est élu président de la République d'Autriche en 1986, comme candidat de l'ÖVP. Son passé d'officier dans la Wehrmacht resurgit alors. D'abord rétif aux critiques, il finit par reconnaître avoir appartenu à une unité responsable d'atrocités en Yougoslavie, mais refuse de démissionner comme le demande le parti socialiste. Il affirme avoir fait son devoir comme la majorité de ses compatriotes autrichiens. Un comité d'historiens établissent qu'il ne participa à aucun crime nazi.
La plupart des États européens le déclarent persona non grata et les États-Unis le place sur une "liste noire" de personnes n'ayant pas le droit de se rendre dans leur pays. Sa seule visite d'État fut pour le Vatican, aucun autre pays ne l'acceptant.
Malgré l'avis des historiens, le Congrès juif mondial l'accuse d'avoir également participé à la déportation des Juifs de Grèce. Il mène cependant son mandat à son terme (1992).
Sa fin
Kurt Waldheim est mort jeudi 14 juin 2007 au matin à l'âge de 88 ans des suites d'un infarctus. Il était hospitalisé à Vienne depuis la fin du mois d'avril 2007 pour une infection. Dans son testament rendu public le lendemain il affirme « regretter profondément » la manière dont il a « pris position sur les crimes nazis, à savoir beaucoup trop tard, et non de manière exhaustive et sans malentendus ». Il ajoute que « la raison » expliquant sa réaction lors de la révélation des faits au grand public n'était pas due « à un calcul politique, mais [à] la consternation, [...], voire le désarroi face au contenu et à l'ampleur des reproches ».
Il a reçu l'hommage de l'Organisation des Nations unies au lendemain de sa mort par le secrétaire général Ban Ki-moon pour avoir dirigé l'institution pendant la Guerre froide « avec prudence, persévérance et précision ».
Le 23 juin eut lieu en la cathédrale de Vienne, ses funérailles nationales célébrées par le cardinal Christoph Schönborn en présence de hauts responsables politiques autrichiens, le président Heinz Fischer et le directeur des Nations unies de Vienne, Antonio Maria Costa. Seul dirigeant étranger présent, le Prince Hans-Adam II de Liechtenstein et le nonce apostolique Mgr Michael Wallace Banach.
Sa dépouille a été déposée dans une crypte réservée aux anciens présidents autrichiens avec les honneurs militaires au cimetière de Zentralfriedhof après une halte devant le siège régional des Nations unies à Vienne où un éloge funèbre a été prononcé.