(Tiré, en l'abrégeant, de la notice d'un nouveau cd "orfeo")
L'ombrageux Tosacanini, réputé pour ses colères davantage que pour ses compliments, qualifia un jour la voix de la toute jeune Térésa de "découverte du siècle" l'engageant sur le champ lors de la saison 1949/50 pour interpréter la prétresse et Nanette dans Aïda et Falstaff.
L'ascension de Térésa Stich-Randall avait été fulgurante. Né le 24 décembre 1927 à West Hartford, elle avait commencé le paino à l'age de 3 ans. A onze ans, elle était la plus jeune élève de la Hartford School of Music et devint 4 ans plus tard la plus jeune étudiante de la Columbia University.
En 1951, sur les conseils de Toscanini qui lui fait obtenir une bourse, elle refuse un engagement au MET pour venir en Europe ou elle va remporter les concours de Laussane et Genève .(N.B.:
Pour Genève , j'ai lu plusieurs fois qu'elle n'avait obtenu que le deuxième prix derrière l'anglaise Jennifer Vivian!)
Remarqué par un membre du jury genevois, Bernhard Paumgartner, elle est invitée à se produire au Festival de Salbourg. En 1952 elle se produit pour la première fois à l'Opéra de Vienne qui restra son port d'attache jusqu'en 1972 où elle fait ses adieux dans le rôle d'Ariane (Ariane à Naxos de R. Strauss)
Elle s'y est imposée comme l'une des cantatrices les plus polyvalentes de la Staats-oper. En 1962 la Staats-oper lui décerna le titre d'"Osterreichische Kammersängerin", distinction qu'elle est la seule artiste américaine à avoir reçue.
De 1953 à 1970, elle fut invitée toutes les années au Festival d'Aix en Provence alors dirigé par Gabriel Dussurget. Elle y a chanté tous les grands rôles de Mozart et plsuieurs récitals dont nous avons des témoignages en CD.
Elle s'est aussi produite dans le monde entier aussi bien en concerts (également en musique baroque) , récital que sur scène.
L'américaine Térésa Stich-Randall est une artiste énigmatique tant au vu de sa carrière que de sa manière de chanter. Elle pouvait dans le rôle de Nanette ou de Sophie, laisser sa voix s'épanouir avec une sensualité d'une ensorcelante candeur, offrant dans les passages aussi bien lisses qu'escarpés une émission sans vibrato. Capable de vocaliser comme une mécanique parfaitement réglée, elle se jouait avec une insolente virtuosité des redoutables roulades... Stich-Randall était doté d'un soprano d'une séraphique beauté - une voix de flûte d'une absolue pureté de timbre, puissante pourtant, conduite pratiquement sans vibrato. Elle utilisait généralement ce dernier pour accentuer l'intensité dramatique"a déclaré l'expert en matière de voix Jürgen Kesting.
Elle fut aux yeux de certains, la plus grande Mozartienne de son temps.
(N.B de moi:[
u]j'espère que Scharztkopff...ne s'en retourne pas dans sa tombe [i] pour d'autres, tantot une spécialiste du chant baroque, tantôt une straussienne idéale, tantôt une géniale interprète de lied. En fait T. Stich-Randall ne revnediquait aucune de ces specialisations. Vers la fin de sa carrière scénique elle aborda des emplois tel que Salomé, Norma ou Léonore du Trouvère.
Térésa Stich-Randall s'est éteinte le 17 juillet 2007 à Vienne. Elle repose au Zentralfriedhof, dans une tombe d'honneur offerte par la municipalité de Vienne.