Le calvinisme est une doctrine théologique chrétienne, protestante, élaborée par Jean Calvin dans son Institution de la religion chrétienne, et développée par Théodore de Bèze.
Le Calvinisme prit naissance vers 1536 à Genève, où il n'a pas cessé de dominer jusqu'au XIXe siècle. Il se répandit bientôt dans plusieurs cantons de la Suisse, en France, aux Pays-Bas, en Angleterre, en Écosse, aux États-Unis, etc.
En France
En France aujourd'hui les descendants de Huguenots sont tous qualifiés de Calvinistes, ce qui aurait été une grave insulte pour leurs ancêtres. Les huguenots luttèrent longtemps avant la diffusion du culte réformé défini par le théologien de genève, pour la liberté de conscience, en dehors de toute église instituée, et bien souvent en dépit des foudres de Jean Calvin. Réprimés sous François I, Henri II et François II, ils formèrent sous ce dernier, avec d'autres mécontents, la conjuration d'Amboise, qui échoua. Le colloque de Poissy, en 1561, leur faisait espérer un édit de tolérance, lorsque le massacre des Huguenots à Vassy devint le signal des guerres civiles.
Bien que fort affaiblis par les défaites de Dreux (1562), Saint-Denis (1567), Jarnac et Moncontour (1569), les Calvinistes avaient obtenu d'importantes concessions par les traités d'Amboise (1563), de Lonjumeau (1568) et de Saint-Germain (1570) : c'est à ce moment que Charles IX et Catherine de Médicis cherchèrent à les exterminer dans la funeste nuit de la Saint-Barthélemy (24 août 1572) ; mais ce massacre, qui devait leur porter le dernier coup, ne fit que soulever une nouvelle guerre, qui dura jusqu'à l'avènement de Henri IV au trône. Ce prince rendit en 1598 un édit connu sous le titre d'Édit de Nantes, qui assurait la liberté de conscience aux Calvinistes et leur abandonnait plusieurs villes comme garanties.
Ils se soulevèrent encore sous Louis XIII, mais Richelieu les dompte par la prise de La Rochelle (1628). Louis XIV prononça en 1685 la révocation de l'édit de Nantes; cette mesure impolitique suscita bientôt après plusieurs révoltes, notamment celle des Camisards, dans les Cévennes, en 1706, et détermina l'émigration d'un grand nombre de Calvinistes, qui allèrent porter à l'étranger leur capitaux et leur industrie. Sous Louis XVI, en 1787, les, Calvinistes obtinrent un nouvel édit de tolérance. Bientôt après, la Révolution de 1789 leur assura une liberté complète. Au XIXe siècle le culte calviniste est rétribué par l'État comme le culte catholique. L'organisation des églises est fondée sur la division territoriale; la réunion de cinq églises constitue un synode.
Autres pays
Le Calvinisme se modifia et reçut des noms différents selon les pays : on le nomme souvent en France religion réformée ; en Écosse, presbytérianisme ; en Hollande, gomarisme. En Prusse et dans plusieurs États de l'Allemagne, les cultes calviniste et luthérien se réunirent au XIXe siècle.
Doctrines
Présent essentiellement en France, en Écosse, en Suisse, aux Pays-Bas et en Afrique du Sud, le calvinisme insiste particulièrement sur l'importance de la grâce divine dans le salut, et sur les fruits de cette grâce tant dans la vie du croyant que dans la société chrétienne.
Il comporte une doctrine affirmée de la prédestination. Il insiste également sur l'importance de la culture et des valeurs culturelles, ainsi que sur l'importance du commerce.
L'une des doctrines controversées du calvinisme est la sécurité éternelle : cette doctrine tolère l'apostasie car elle dit qu'il suffit de croire une seule fois. À une certaine époque, les calvinistes étaient souvent accusés d'extrémisme religieux.
Des auteurs dont Max Weber ont vu un lien entre l'essor de la révolution industrielle aux Pays-Bas et en Angleterre et le Calvinisme. Le calvinisme, à la suite de Luther, se rapproche de la pensée de saint Augustin.
Aujourd'hui mélangé à d'autres courants théologiques du protestantisme, il reste présent (majoritaire ou très minoritaire) dans les Églises réformées.
Actuellement
En France, parmi celles-ci, qui sont le principal courant du protestantisme historique, on peut citer l'Église réformée de France, l'Église réformée d'Alsace et de Lorraine, les Églises réformées évangéliques indépendantes et les Églises évangéliques libres.