Il est vrai que Max Reger a composé des trucs très surchargés, notamment à l'orgue, il suffit de lire la partition de sa Fantaisie Symphonique et Fugue sur l'Enfer de Dante, op.57, ou bien sa Fantaisie sur le Choral ''Alle Muchen Sterben...''. De plus, Reger à l'orgue est pas Reger en musique de chambre ou piano, qui là nous percevons nettement son amour pour Brahms, des réminiscences stylistiques.
Le véritable compositeur allemand qui représente avec justesse cette synthèse du classicisme et du Romantisme wagnérien est bel et bien Reger, aucunement Brahms.
Schônberg, Szymanovsky et même Strauss aimèrent ses compositions. Schönberg, suite au récital inaugural des Variations et Fugue sur un Thème Original, oeuvre que Reger s'est approché énormément de l'atonalité, se laissa dire par Schönberg qu'il avait bien un pied du côté de l'atonalité, mais Reger lui répliqua que ''Jamais j'y mettrai les deux pieds de ce côté''.
Autres oeuvres que je recommande sans hésitation, sont ses oeuvres pour clarinette et piano et la version de référence à mon avis est le coffret de l'intégrale des oeuvres pour clarinette et piano avec le grand clarinettiste Karl Leister, du label Camérata:
Je propose également de connaître sa musique de chambre soit avec ses Trios, ou bien ses quatuors à cordes, véritables chef-d'oeuvres trop méconnus. La version de référence à mon avis est la réalisation faite par le label allemand MDG:
A propos de l'interprétation de ses oeuvres d'orgue:
Reger d'après sa correspondance, détesta la majorité des instruments romantiques de son époque, il préféra nettement les quelques instruments baroques mais limités.
L'instrument idéal pour Reger, est selon toute logique, l'orgue issu de l'Orgelbewegung de l'après-guerre. Persister à jouer Reger sur des instruments lourds du début du XXe siècle, rendra jamais comme il se doit, sa musique qui nécessite totalement le contraire, c'est=à-dire des instruments néo classiques. De plus, autre problème fréquent en matière de vision grotesque, est de persister à jouer la majorité de son peuvre d'orgue, trop lentement, comme un Straube le fit, car les orgues pneumatiques ne pouvaient permettre une attaque plus preste et sa technique ne fut pas si fameuse. Heureusement que des organistes actuels repoussent ce concept erroné et s'y mettent pour insuffler à ses oeuvres une vie, une dynamique qui change radicalement pour le mieux, à notre plus grand plaisir et surprise. Tentez d'écouter des enregistrements de Josef Still, avec son superbe orgue Klais de la Cathédrale de Trier, du label Naxos, ou bien de Franz Hauk, vous aurez la juste idée de ce que doit être la bonne interprétation, et du choix de l'instrument.
Il faut inclure l'organiste Martin Welzel:
Ou bien Franz Hauk à Ingolstadt:
https://universalis.forumactif.fr/t1483p30-ouvres-pour-orguePour les volumes de Naxos présentés plus haut, voici les liens Quobuz pour écoute d'extraits:
Martin Welzel -----
ICI Et ------
ICIJosef Still ------
ICI Et -----
ICIUn autre enregistrement à tenter de se procurer est celui de l'excellent organiste français Jean-Luc Salique, qui a enregistré l'op 57, 78 et 135b au fameux orgue Klais de la Cathédrale d'Altenberg: