"Il joue bien" écrivit Léopold Mozart à propos du violoniste "Monsieur Leduc" dans ses notes de voyage lors de son séjour à Paris en 1763/64 - pourtant rares étaient les louanges qui sortaient de sa bouche sévère!
Il était question ici de SIMON LE DUC dit "l'ainé" pour éviter toute confusion avec son frère cadet Pierre, également violoniste d'exception.
Simon fût l'un de ces artistes supérieurement doués que la mort devait frappé au milieu de la trentaine, et qui pourtant apportèrent au monde tant de grandes choses: un "Mozart français", nè 14 ans avant le Salzebourgeois, mais qu'unit à lui, à de nombreux égards une parenté d'esprit certaine.
Simon avait été l'élève de Paul Gaviniès et fut d'abord à partir de 1759, second violon, puis à partir de 1763 premier violon à l'orchestre des concerts spirituels. Il se produisait également avec succès en soliste dans ses propres compositions et dans celles d'autres maîtres. En 1773, il reprit en triumvirat avec Gossec et Gaviniès la direction du Concert Spirituel.
Parmi les nombreuses associations orchestrales parisiennes publiques et privées de ces années là, les Concerts Spirituels revêtirent une grande importance dans l'histoire de la musqiue, surtout pendant la période féconde de ce fameux triumvirat, en ce qu'ils offrirent une plate forme internationnale aux développement symphoniques de l'école de Mannheim, principalement et les firent connaïtre en France.
Il est tout à fait passionnant d'observer les manière très différentes dont les compositeurs français, face à la présence de compositeurs tels que Johann et Carl Stamitz, Holzbauer et Canabich, se sont forgé un style propre en y incluant des éléments typiquement français ou tout à fait personnels. On ne peut imaginer oeuvres plus éloignées que celles d'un François Boeck, au langage austère et intransigeant, et celle d'un Simon Le Duc, à la touche élégante et pleine de sensibilité. Pourtant leur production symphonique porte indéniablement la marque de l'influence de l'école de Mannheim.
Un mois après la mort de Simon Le duc, en 1777, Le "Journal de Paris" publia cet article à propos d'un concert donné aux "Concerts des
Amateurs":
"Le concert s'ouvrit mercredi dernier par une symphonie de feu Mr Le Duc. La répétition en avait été mémorable: le chef d'orchestre (son ami, le violoniste et compositeur Chevalier de Saint Georges) était tellement ému par l'expressivité de la pièce (il s'agissait du mouvement médian en ut mineur de la Symphonie en mi bémol majeur) qui lui faisait penser que son ami n'était plus, qu'il laissa tomber sa baguette et fondit en larmes. Son émotion se transmit à tous les musiciens et la répétition dut être interrompue."
Texte de Michael Schneider présentant son enregistrement des symphonie et trios pour orchestre chez CPO
les oeuvres laissées par Simon le duc sont hélas peu nombreuses!
14 sonates pour violon
12 duos pour deux violon
9 trios à cordes
6 quatuors à cordes(hélas perdus)
3 symphonies
3 trios pour orchestre
3 concertos pour violon
1 symphonie concertante pour deux violons et orchestre!